Le titre horrifique de Bloober Team Layers of Fear avait réussi à me séduire du début à la fin grâce à une ambiance psychédélique insidieuse à la P.T et un aspect artistique fascinant. Le titre offrait une autre vision de la peur, une expérience brillante de mon point de vue. Inheritance marque la suite de l'histoire et propose d'incarner la fille du peintre torturé du jeu original. Est-ce que cette extension est aussi dérangeante et efficace que ce dernier ? Voici mon avis après quelques coups de pinceaux...
Dans Layers of Fear, nous arpentions une sombre demeure, à la recherche des souvenirs hantés d'un peintre dévasté... Chaque pas dans cette maison brouillait l'esprit et ce dernier menaçait à chaque minute de sombrer lentement dans la folie tant l'atmosphère était pesante, sournoise, habile... Je vous laisse le soin de découvrir mon Test sur le titre pour me concentrer ici sur la suite de l'histoire car si celle de notre artiste psychotique est bien triste, celle de sa progéniture est loin d'être gaie...
Tel père, tel fille
Si vous avez joué au titre original vous savez que notre peintre avait une famille. Une femme, une fille et même un chien... Cet enfant dont les pleurs et les rires ont hanté mes nuits bien longtemps a grandi et cherche à comprendre la malédiction qui s'est abattue sur sa famille. Ainsi, nous voici de nouveau dans le décor sans vie de la demeure familiale où les traces du passé sont encore bien fraîches : tout est saccagé. La souffrance et la folie du père de notre protagoniste n'ont rien épargné.
Notre héroïne va donc arpenter chaque pièce de la maison comme on remonte sur les chemins de son esprit pour se souvenir du passé. Vous allez donc découvrir les souvenirs de cette famille du point de vue de cette jeune fille mais aussi de celui de l'enfant qu'elle a été du vivant de ses parents. Petit point technique au passage, même si ça aliase toujours autant, je ne note aucun ralentissement notable comme ce fut le cas pour Layers of Fear. Les décors sont toujours aussi soignés et l'atmosphère, sublimée par une bande-son efficace, est assez pénible pour jouer efficacement sur votre stress. Le climat malsain et pesant de l'épisode principal vous enveloppe alors à nouveau mais il manque quelques chose à mon sens malgré tout. En effet, si l'expérience reste bien glauque avec une réalisation artistique au poil, on a inévitablement cette sensation de déjà vu dans ce Inheritance, qui surgit bien vite...
Dans les yeux d'un enfant
L'intérêt de ce DLC est de découvrir ou redécouvrir l'histoire dans les yeux de la fille du peintre. Et de ce point de vue-là, c'est une franche réussite. Régulièrement, en farfouillant dans la maison et selon les pièces où elle va entrer, la jeune fille va se faire happer par ses réminiscences. Dans ces dernières, elle est une enfant haute comme trois pommes ce qui va changer les perspectives du jeu. En effet, tout semble bien plus grand, certains endroits sont d'ailleurs inaccessible et il faut jouer de malice pour arriver à franchir les différents obstacles qui se dressent sur sa route.
Tout comme dans l'épisode original, il faudra également résoudre ici quelques énigmes peu complexes mais qui ont le mérite de donner du sel et du sens à l'histoire. Ces passages m'ont fait d'ailleurs beaucoup penser à l'excellent Among The Sleep qui, à l'instar du DLC de Layers of Fear, confronte le joueur aux peurs enfantines. Qui craint le grand méchant loup ? Tous les enfants assurément...
Certaines de ces énigmes, je pense notamment à la première à laquelle je me suis retrouvée confronté aident à mieux comprendre l'enfer dans lequel vivait la petite fille, prisonnière de la folie furieuse de son père tyrannique, avare de tendresse, perché au sommet de son art... Comme je le soulignais précédemment, c'est ce qui pour moi fait tout l'intérêt de ce DLC.
Cependant, comme exprimé plus haut la formule si bonne soit-elle a perdu toute sa "fraîcheur" et l'effet de surprise n'est plus vraiment au rendez-vous. De plus, il ne faut compter que deux petites heures, et encore, pour terminer le jeu. Bref, Inheritance est le digne fils de son père certes, mais l'originalité en moins.