Se baser sur les peurs d'enfance pour faire un jeu d'horreur, quelle bonne idée. Si on prenait les miennes, il y aurait de quoi faire une série plus longue que les Call of et les Assassin's Creed réunis. Among the sleep vous place donc dans la peau d'un bébé de deux ans, confronté à une situation bien difficile... Mais est-ce que ça tient debout, à cet âge-là ?
Un ours en peluche ! Chouette cadeau d'anniversaire ! Dès les premières minutes d'Among the Sleep, on sent qu'un truc va de travers dans la vie de ce bébé que l'on incarne. Maman fête seule votre anniversaire, mais ce cadeau vient clairement de votre père, laissé sur le pas de la porte sans droit de regard. Une situation tendue qui va probablement déclencher le besoin d'évasion du bambin. Dans tous les sens du termes d'ailleurs, puisqu'il est vachement fortiche à l'escalade de barrière de sécurité et à l'ouverture de portes fermées, tout en s'échappant sans peine dans un monde imaginaire avec son pote l'ours qui parle et brille dans le noir. Le souci, c'est que cet imaginaire (l'est-il vraiment ?) est bien sombre et peuplé de dangers.
Bonne nuit les petits
Un peu confus comme histoire? Oui, car le jeu l'est totalement. Sans dévoiler la fin, que l'on voit venir gros comme un camion, tout le processus de recherche de souvenirs et les affrontements vis à vis du « méchant » de l'histoire (une sorte de Slender woman à éviter à tout prix) ne riment à rien. Pourquoi cette maison d'enfant ? Pourquoi ce terrain de jeu ? Pourquoi ce marais ? Pourquoi ces portraits d'une mère et de sa fille en habits du 19ème siècle ? Pourquoi cette bibliothèque inondée ? Qu'est-ce que ça vient faire dans le schmilblick ? Il n'y a aucune cohésion dans les différents aspects de l'histoire, qui n'a d'intérêt (faible) que dans sa conclusion. Le reste du temps, on se contente de grimper et ramper là où on doit grimper et ramper, sans trop de challenge ni de réflexion. Le level design en couloir ne s'ouvre que ponctuellement, sans ambition derrière, et la peur reste quasiment absente tout au long de cette aventure fastidieuse.
Le thème était intéressant, la réalisation correcte (on n'est pas au top techniquement, mais l'ambiance visuelle est bien travaillée), mais ce jeu d'horreur ne fait pas peur et ne raconte rien de vraiment émouvant ni passionnant. Among the Sleep permet aussi aux avant-guargeeks de jouer en mode réalité virtuelle, mais comme ces technologies ne sont pas encore accessibles en forme « finale » et commerciale, ça ne sert pas à grand chose. Et puis à quoi bon, je suis déjà virtuellement mort d'ennui.