Semaine après semaine, le plus triste des feuilletons de l'été continue du côté de chez Ubisoft, publiquement dans la tourmente depuis qu'une enquête du journal Libération a permis de lever le voile sur les pratiques sexistes et le harcèlement qui caractérisent depuis des années certains services du géant français.
Et contrairement aux espoirs de la direction rapportés dans une seconde enquête, toujours chez Libération, le soufflé n'est pas retombé "au bout d'une semaine", bien au contraire. Avant d'annoncer les démissions du directeur artistique Maxime Béland et de Serge Hascoët, chief creative officer (deux des personnes incriminées dans l'enquête, aux côtés de Tommy François, pour le moment suspendu), le PDG Yves Guillemot avait "promis du changement", en commençant par nommer Lidwine Sauer au poste de responsable de la culture d'entreprise.
Le feuilleton continue à la faveur d'une autre enquête, à lire chez Numérama, qui explique que les 18.000 employés de l'entreprise ont cette semaine reçu une vidéo de la part de Guillemot, qui s'y "excuse publiquement" selon les témoignages recueillis :
La vidéo ne s'arrête pas aux excuses. Pendant 10 minutes, Yves Guillemot annonce une suite de mesures destinées à « changer Ubisoft pour le meilleur ». En plus des mesures d'ores et déjà annoncées, comme le recours à des cabinets de consultants extérieurs pour réaliser des enquêtes, la création d'un poste de « Head of Workplace Culture » et la mise en place d'un système d'alerte interne, l'entreprise souhaite désormais aller plus loin.
La palette de mesures annoncées comprend aussi un volet formation, concernant le harcèlement, que devront suivre tous les employés, les managers étant quant à eux destinés à "des stages intensifs". Le service dit des ressources humaines, ô combien critiqué pour sa propension à étouffer les affaires leur étant reportées, devrait être "refondu", pour leur assurer plus d'indépendance que par le passé.
Enfin, le PDG annonce le recrutement de trois nouveaux vice-présidents, au profil ciblé, puisque destinés à privilégier les " profils de personnes venant de groupes sous-représentés et venant de la diversité", non sans conclure :
La route est encore longue, mais nous sommes sur la bonne voie, et nous sommes tous engagés.
Cette série de nouvelles annonces saura-t-elle satisfaire les syndicats SIUP et STJV récemment formés chez l'éditeur français ? Ces derniers appelaient la semaine passée à privilégier leur contact plutôt que celui de la direction après les nombreuses révélations de ces dernières semaines.