Au fil des semaines, et de l'apparition en ligne d'articles et témoignages évoquant de nombreux cas de harcèlement et comportements problématiques au sein de différentes structures d'Ubisoft, la réponse de l'éditeur français a évolué. Les récentes promesses du patron d'Ubisoft n'ont visiblement pas convaincu les syndicats.
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Les syndicats français Solidaires Informatique Ubisoft Paris et Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo (STJV) ont publié plus tôt aujourd'hui un communiqué commun dans lequel ils réagissent aux mesures pour lutter contre le harcèlement sexuel annoncées il y a quelques jours par Yves Guillemot, le PDG d'Ubisoft.
D'après les deux syndicats, ces dispositifs présentés comme des moyens de protection des employés ne sont en fait que des moyens d'étouffer les affaires et protéger les personnes visées par les accusations. Le communiqué dans son intégralité est disponible ci-dessous :
Depuis la déclaration "Changes starts today" de M. Guillemot, de nouveaux dispositifs pour recevoir et traiter les prises de paroles des personnes victimes de prédations sexistes et sexuelles ont été mis en place. D'autres sont à venir. Les informations révélées ces dernières semaines dans Libération et Numerama laissent planer un doute légitime sur les intentions de ces mesures.
Comités, cellules d'écoute, et autres protocole de témoignages ralentissent les procédures, fatiguent les personnes victimes de prédations et au final participent à leur silenciation et au "mur des RH" si décrié par nombre de victimes. En l'état, les dispositifs mis en place ne semblent pas garantir la sécurité des employé.es pour des raisons déjà maintes fois évoquées : comment demander aux personnes victimes de harcèlement ou d'agression de témoigner auprès des personnes qui ont potentiellement elles-mêmes participé à protéger des prédateurs ?
Les sections syndicales Solidaires Informatique et du STJV appellent les employé.es du groupe Ubisoft à privilégier le contact avec les représentants du personnel (CSE / syndicats) pour se faire accompagner dans leurs démarches.
Prédateurs, harceleurs
hors de nos entreprises !
À l'heure où sont écrites ces lignes, Ubisoft n'a pas encore répondu à ce communiqué commun. Pour rappel, en parallèle à ces promesses, plusieurs personnalités d'Ubisoft au coeur de ces affaires de harcèlement ont quitté l'entreprise ou été écartées de leurs fonctions ces derniers jours.
Serge Hascoët, directeur créatif d'Ubisoft et numéro 2 de l'éditeur, a par exemple démissionné. Yannis Mallat, le responsable des studios canadiens du groupe, a lui aussi quitté son poste. Tommy François, bras droit de Serge Hascoët, a quant à lui été mis à pied.
Ces trois exemples ne représentent qu'une partie des bouleversements subis par l'organigramme d'Ubisoft ces derniers jours. La multiplication des témoignages et le mécontentement des syndicats font qu'il est possible à s'attendre à de nouveaux changements et autres annonces au cours des semaines et mois à venir.