Alors que certains pratiques que l'on qualifierait volontiers d'archaïques continuent régulièrement de braquer un coup de projecteur salvateur sur les pratiques du développement de jeux vidéo, certains acteurs de l'industrie ont finalement décidé que l'on était jamais mieux servi que par... soi-même.
Et c'est ainsi que deux anciens du studio MachineGames, bien connu pour avoir relancé depuis 2014 la licence Wolfenstein, ont finalement décidé de rendre badges et autres armes de service pour monter de toutes pièces leur propre entreprise : Bad Yolk Games. "Les Jeux du Mauvais Jaune d'Oeuf", en français.
Michael Paixao et Joel Jonsson, tous deux ex-artistes techniques deviennent ainsi respectivement les PDG et directeur de la création du nouveau studio basé à Uppsala, dans ce bien beau pays qu'est la Suède. Et le mantra de cette jeune structure entend s'opposer aux actuelles pratiques du milieu, comme le déclare Paixao :
Il est évident que les jeux vidéo de qualité doivent être amusants à jouer, mais nous pensons également qu'ils doivent être amusants à créer, et que la créativité s'épanouit mieux dans un environnement de travail sain et équilibré, qui constitue un pilier central de notre message et de notre structure d'entreprise.
Usés par leurs conditions de travail chez MachineGames et sans doute leurs précédents employeurs, Paixao et Jonsson racontent au site GamesIndustry leur lassitude des actuelles méthodes de production, frôlant le burn out et les éloignant de tout autre sujet que leur travail. En mauvais joueur, leur ex-studio a profité d'une clause du droit suédois les empêchant d'engager des salariés de leur ex-employeur : portée devant la Cour Suprême, l'affaire donnera raison à Bad Yolk Games, entraînant dans son sillon une modification législative. Quelle classe.
Quand bien même nous ne connaîtrions pas le moindre élément du premier jeu de ce tout jeune studio, sa philosophie est quand à elle claire comme de l'eau de roche :
Lorsque nous avons créé la société et sommes partis à la recherche d'investisseurs, nous avons clairement indiqué que la chose la plus importante pour la société était la santé des employés, leur bonheur, puis le jeu - dans cet ordre. Et cet ordre est non-négociable.
Voilà de quoi redonner le sourire aux joueurs et aux développeurs du monde entier, alors que les articles de Kotaku révélant l'envers du décor se multiplient à une vitesse tristement alarmante.
Que pensez-vous de cette philosophie affichée par Bad Yolk Games ? L'éthique d'un studio pourrait-il avoir un impact sur vos achats ? faites-nous part de vos avis progressistes dans les commentaires ci-dessous.