Ce n'est pas une surprise : de nombreux studios de développement veulent leur part du gâteau nommé Battle Royale. C'est dans cette optique que le jeune studio Boss Key de Cliff Bleszinski tente aussi sa chance en proposant Radical Heights. Un énième close de Fornite ? C'est ce que nous allons découvrir ensemble.
Opportunisme ou problème de calendrier, le jeu LawBreakers avait déjà dû affronter le mastodonte Overwatch ce qui ajouta une difficulté supplémentaire pour trouver un public. Sur la même voie (hélas) Boss Key tente cette fois sa chance avec Radical Heights, qui n'affronte pas un, mais deux géants : PUBG et Fortnite donc, même si c'est clairement le second qui est la source d'inspiration principale pour le nouveau bébé de Cliff Bleszinski. Le problème dans tout ça, c'est que si l'on ajoute en plus Darwin Project à la liste, le marché du Battle Royale est à l'heure actuelle totalement surchargé. Et ce n'est pas fini...
Délicieusement "Heighties"
Le jeu se présente sous la forme d'un TPS coloré doté d'une pointe d'humour, parodiant une émission télé (du genre... Darwin Project, comme c'est étrange...). Mais très honnêtement on ne peut que saluer ici le travail effectué sur l'ambiance délicieusement eighties, où coupes mulets et coupes afro se mélangent pour le plaisir des yeux. Mention spéciale pour le menu principal et l'interface qui rappellent le coté kitsch de la télévision américaine de ces années-là. Un presque sans faute artistique, d'autant que le jeu se déroule dans un immense studio de cinéma s'inspirant d'un quartier d'Hollywood. Hélas la technique n'est pas à la... hauteur de l'artistique et on se retrouve avec des animations d'un autre âge, une raideur et une rigidité d'une époque du jeu vidéo que l'on pensait être révolue (le coté cartoon ne pardonne pas tout).
Pas (encore) à la hauteur ?
En fait, à l'heure actuelle, les textures sont tout simplement hideuses (voire tout simplement absentes pour certains gros bâtiments) et les animations à vomir. Evidemment le jeu est en accès anticipé mais à ce stade on se demande s'il n'était pas judicieux d'attendre un développement plus poussé avant de montrer ce genre de travail bâclé. Même le son est à la ramasse et on a du mal à décerner le bruit d'une arme de celle d'un joueur qui marche. Ce qui peut poser certains soucis, vous en conviendrez aisément... Pire, les combats n'ont pas vraiment d'intérêt pour l'instant (un comble pour un Battle Royale) car outre certaines animations manquantes, le système de visée est pour l'instant totalement aux fraises, vous pouvez donc dire adieu à l'excitation des gunfights d'un PUBG (pour ne citer que lui).
Entre vent de fraîcheur et amère déception
Coté gameplay, le jeu offre tout de même quelques subtilités qui permettent de se démarquer des autres jeux déjà en lice. La fameuse "zone" fidèle au genre n'existe pas vraiment, la map est en effet découpée en plusieurs carrés, et certains d'entre eux se ferment de manière aléatoire... et ça s'arrête là.
Radical Heights est aussi moins prévisible en ce sens où de nombreux bonus aléatoires peuvent venir renverser le cours d'une partie. Comme la roue de la fortune qui apparaît au milieu de nul part et qui attend patiemment d'être tournée pour offrir "son aide". Pour débloquer de l'équipement, on doit fouiller l'environnement à la recherche de caisses enregistreuses pour récupérer les précieux dollars qui serviront à débloquer des armes dans des machines qui parsèment les bâtiments (comme dans le mode zombie de Call of Duty WWII). Quant au système de personnalisation du personnage il est encore trop peu garni pour pouvoir vous en faire un vrai compte-rendu, misère...
ON L'ATTEND... AVEC DE SÉRIEUX DOUTES
Si vous êtes fan du genre Battle Royale, attendez avant de vous jeter corps et âme dans Radical Heights, car à part être désagréablement surpris du jeu vous ne risquez pas d'en tirer grand chose pour le moment. Textures et animations absentes par endroit, système de visée aux fraises, technique très moyenne, voilà ce qui vous attend. Pour se consoler on pourrait se dire qu'il s'agit d'un free-to-play et que le tout est accessible d'un simple "clic" sur Steam, mais même comme ça, on a du mal à trouver une motivation pour avoir envie d'appuyer sur le bouton "jouer". Définitivement, attendez encore au moins 6 bons mois avant de vous lancer, sauf si vous avez vraiment du temps à perdre, ou une grosse curiosité.