Lorsque l'annonce de l'existence d'un accord d'exclusivité entre Square Enix et Microsoft au sujet de Rise of the Tomb Raider a été faite, les commentaires affirmant que "Microsoft avait dû faire un gros chèque" sont immédiatement apparus en ligne. Si Michael Pachter dit vrai, leurs auteurs ne croyaient pas si bien dire.
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La décision prise par Square Enix d'accorder l'exclusivité (temporaire) de Rise of the Tomb Raider aux consoles Xbox a surpris plus d'un joueur. Si du côté Microsoft, l'envie d'obtenir cette exclusivité était logique, le choix était plus lourd de sens pour Square Enix. En effet, cette exclusivité coupe l'éditeur japonais d'un nombre de ventes potentiellement conséquent sur les consoles de Sony (et plus particulièrement sur PS4, la console New-Gen actuellement numéro 1).
Le site Gaming Bolt a demandé à Michael Pachter, le célèbre analyste de Wedbush Securities, son avis sur la question. Et d'après lui, la somme payée par Microsoft pour obtenir l'exclusivité compense largement les ventes perdues :
Ils vont probablement vendre quelques exemplaires de moins sur PlayStation et quelques exemplaires de plus sur Xbox, mais la somme d'argent qu'ils ont touchée d'emblée compense la perte en nombre de jeux vendus. Et Microsoft a probablement payés des millions de dollars. Certainement pas des centaines de millions de dollars, mais il se peut que cette somme ait atteint les dix millions de dollars. Et peut-être plus.
D'après Michael Pachter, cette stratégie qui consiste pour Microsoft à acheter des exclusivités temporaires n'est pas récente. Et il s'agit d'une stratégie qui n'étaient à une époque pas partagée par Sony :
En 2007-2009, lorsque Rob Dyer était le responsable des relations avec les éditeurs tiers chez Sony, il m'a dit que Microsoft payait les éditeurs pour obtenir ces exclusivités d'un mois. La plus célèbre d'entre elles concernait les packs de maps de Call of Duty qui sortaient toujours un mois plus tôt sur Xbox 360. Rob m'a également dit que les sommes payées étaient ridicules (au sens ridiculement élevées, ndlr) et que Sony n'était pas capable de les suivre afin d'obtenir les jeux le même jour. Sony devait alors faire de meilleures offres que Microsoft pour obtenir le contenu 30 jours plus tôt et il (Rob Dyer) pensait que ça n'en valait pas la peine.
À titre personnel, Michael Pachter estime que Rob Dyer (qui travaille désormais chez Tapjoy) s'est à l'époque trompé sans son jugement. Il paraît en tout cas évident que Square Enix a fait ses comptes avant de conclure le marché avec Microsoft. À l'heure où sont écrites ces lignes, la durée de l'accord d'exclusivité liant Microsoft et Square Enix n'est toujours pas connu.