Pile poil un an après la sortie du premier volet, Activision nous propose une nouvelle fois d'enflammer le dancefloor, ou en tous cas de faire semblant. Après un premier essai sympathique, mais qui souffrait de quelques défauts, on était en droit d'espérer frôler cette fois-ci la perfection. Un espoir démesuré ?
Souvenez-vous : il y a quelques mois, j'affublais le premier DJ Hero de la note tout à fait honorable de quatre étoiles, désireux de soutenir papy Kotick et Activision dans leur volonté manifeste de sortir quelque peu le jeu musical des sentiers battus. Loin d'être parfait (et loin de traduire l'expérience authentique d'un vrai tourneur de disques, mais ça c'est moins grave), le titre offrait néanmoins l'avantage indéniable de proposer un challenge novateur, loin du sempiternel combo guitare/batterie/chant.
Last year a DJ Hero saved my life
Et si, à l'époque, on lui a pardonné ses quelques erreurs de jeunesse, on était franchement en droit d'attendre un petit peu plus de cette suite. Au rayon des choses qui fâchent, ce nouvel opus reprend en tous points les principaux écueils de son ainé. La platine, copie carbone de la première version, souffre toujours de cet agaçant problème d'inertie dû au positionnement des différents boutons de couleur, rendant toute tentative de scratch plus délicate sur une piste que sur l'autre, ce qui n'a pas de sens d'un point de vue ludique.
Le feedback sonore est pour sa part toujours aussi confus et, à de rares exceptions près, on a bien souvent du mal à savoir si l'on est en train de vider la piste de danse ou d'y mettre le feu. Un sentiment encore renforcé dans le mode multi-joueurs où le terme cacophonie prend tout son sens. Du coup, l'adéquation entre nos compétences manuelles et ce qui emplit nos cages à miel n'est pas toujours facile à appréhender, rendant toute progression un peu confuse.
Comme des casseroles
Autre fausse bonne idée : le chant, qui devient ici partie intégrante du gameplay. Plus question de faire n'importe quoi avec le micro, vous serez désormais noté au même titre que vos camarades disc-jockeys. Et là, vous vous dites : cool, ça rajoute un petit côté Sing Star au titre, c'est de la balle. Oui mais non. Essayez de chanter sur un mashup où les paroles de deux titres s'entrechoquent sans arrêt, voire pire, se retrouvent hachées menues ou scratchées à toute vitesse, vous constaterez rapidement que la tâche est plus qu'ardue : elle en devient systématiquement frustrante.
Dans le même ordre d'idée, les passages freestyle où le titre vous autorise par exemple à faire vous-même votre petit coup de scratch comme les vrais se révèlent passablement loupés. Parce que, soyons francs, vous n'êtes pas Grandmaster Flash et lorsque vous agitez vos mimines à toute vitesse sur le skeud virtuel, tout ce qu'on entend, c'est une sorte de bouillie sonore qui fait tache.
Copie légale
Mais ne soyons pas malhonnêtes, il lui reste bien des qualités - même si elles ne sont pas nouvelles. En effet, les éléments qui avaient fait le charme du premier opus, lui conférant une place à part dans la pléthore de jeux musicaux, sont toujours bien là. En premier lieu, une bande-son originale composée exclusivement de ces fameux mashups inédits, réalisés par des pointures de la scène, tels que DJ Shadow, Diplo ou encore Tiësto.
Malgré une orientation un peu plus pop, l'ensemble demeure plutôt sympathique et couvre un large spectre musical, croisant sans vergogne les effluves de Lady Gaga avec celles de Kanye West ou entrechoquant le flow d'Afrika Bambaataa avec les beats de Crystal Method. Au programme, ce ne sont pas moins de 88 morceaux inédits qui agrémentent ce nouveau titre, ce qui constituera sans conteste une raison suffisante d'achat pour un bon paquet de fans.
Même si on n'attendait pas de ce DJ Hero 2 qu'il jette une nouvelle fois un pavé dans la marre des jeux musicaux, on espérait au moins qu'il rectifierait les lacunes du premier. Il n'en est rien. Et au final, cette nouvelle mouture se résume pour la plus grande partie à une nouvelle sélection musicale et quelques petits ajouts mineurs, dont certains fort dispensables (le freestyle et le chant en tête). Un titre qu'on réservera donc aux amateurs fortunés du premier, ceux qui n'hésiteront pas à remettre la main à la poche pour s'offrir un remix qui fleure bon la flemme.