Dans la liste des OVNI vidéo-ludiques on pourrait classer Stories Untold dans le haut du panier. Développé par le studio écossais No Code et édité par Devolver, les responsables du très bon Mother Russia Bleeds et du plus récent Okhlos, le jeu possède tout ce qu'il faut dans son ADN pour se démarquer de la masse des jeux narratifs. Mais est-ce suffiskhlosant pour en faire un très bon jeu ? Verdict !
Difficile de décrire un jeu narratif comme celui-ci sans rentrer directement dans la case spoil... Pour faire simple, le jeu se découpe en 4 épisodes, à l'image d'une série. S'inspirant de X-Files et Twin Peaks, le titre fleure bon la fin des années 80 et le début des années 90, aussi bien visuellement que musicalement. On retrouve d'ailleurs dans chacune des images, un délicat filtre chromatique rappelant nos meilleurs souvenir télévisuels.
Sueurs froides
Pour autant, ici nulle question d'explorer de somptueux décors à la recherche d'indices, à l'image d'un Vanishing of Ethan Carter, non : dans Stories Untold, on assiste à une succession de plans fixes sur des écrans et autres objets décoratifs. Les écrans et les claviers sont d'ailleurs les rares éléments que l'on devra utiliser, puisque le jeu est avant tout une aventure textuelle dans laquelle il faudra apprendre le morse et résoudre une énigme visuelle. La difficulté est parfois cause de sueurs froides, et chaque tâche accomplie insuffle en nous une délicieuse sensation de satisfaction. Parfois, on se fait prendre la main dans le sac en train de résoudre une énigme par le plus pur des hasard. Au pif, comme on dit. Le jeu étant assez déroutant dans ses mécaniques, cela renforce la difficulté globale.
Statique mais pas dénué de surprises
Malgré l'aspect statique du jeu, les développeurs réussissent à instaurer une ambiance oppressante par plusieurs biais : la musique tout d'abord, qui rappelle furieusement ce que l'on peut entendre tout au long d'une saison de X-Files, mais aussi le décor. Cela passe par des choses simples comme une lumière qui s'éteint progressivement, un claquement de porte, une ombre sur un mur... Mais tout cela a le mérite de faire monter la pression d'un rien, comme dans un film d'Hitchcock. Ce qui fait peur, ce n'est pas ce que l'on voit, mais ce que l'on imagine... Petite surprise toutefois : au beau milieu de ces 4 heures d'aventure narrative, quelques phases à la première personne sont présentes. Si ce n'est pas très joli à regarder, ça a le mérite d'exister pour créer une pause dans notre cerveau en constante ébullition.
Bon comme un bon film
Ce n'est clairement pas le genre de jeu qui vous laisse une liberté de mouvement énorme. Tout est déjà tracé, ce qui renforce l'idée qu'il s'agit d'un jeu à faire d'une traite, comme un bon film. La jouabilité n'étant pas de mise, on se contentera d'apprécier pleinement le gameplay une seule et unique fois pour ce qu'il est. 4 heures de réflexion intense, une par chapitre... Dommage que la dernière partie condense de façon trop facile les énigmes des trois précédentes, nous retirant un peu cette satisfaction de découvrir le déroulement d'une nouvelle réflexion et de sa bonne conclusion.