Un nouveau titre signé Cliff Bleszinski, c'est forcément un événement. Le lancement de Lawbreakers, nouveau jeu du Papa d'Unreal Tournament et de Gears of War (rien que ça), était ainsi attendu au tournant. Va-t-il lui aussi entrer dans la légende ? C'est ce que nous allons voir ensemble... Verdict !
LawBreakers est un "hero shooter", dans la lignée d'un Overwatch. Un genre phénomène depuis 2 ans. Chacun jeu de ce type propose sa vision des choses, et celle de Cliff Bleszinski et de son studio Boss Key n'est malheureusement pas exempt de défauts... Mais attention, ne noircissons pas le tableau, le jeu propose aussi de très bonnes idées. D'abord prévu pour être un free-to-play, ce FPS est finalement passé à un modèle économique traditionnel. Une très bonne chose. LawBreakers présente une recette du fun simple mais assumée : de l'arène en 5 contre 5, des gros guns et... de la gravité !
Un choix assez dangereux
C'est là qu'on va commencer à parler des choses qui fâchent, car avant d'avoir la joie de jouer, on doit passer par un menu indigne d'un jeu PC (LawBreakers fut dès le départ pensé pour être un jeu PC Priority malgré sa sortie console). Aucune trace d'un quelconque server browser comme on en fait depuis... toujours ? On devra se contenter d'un horrible lobby faisant office de salle d'attente façon multijoueur console (pas tous heureusement). Une vraie plaie, incompréhensible. Surtout que, l'année dernière, lorsque notre joyeux groupe de journalistes français a eu l'occasion de poser la question en personne à Cliffy B, la réponse était loin d'être évasive et le coté "PC master race" était clairement assumé par le studio. Bref, ce n'est pas catastrophique, mais ça met un coup au moral dès les premières minutes, avant même d'avoir effectué le premier frag. Pire : après chaque fin de partie, on retourne au lobby une nouvelle fois. Impossible d'enchaîner les affrontements comme on peut le faire sur la majorité des FPS multijoueur.
Deuxième problème, cette fois totalement indépendant du jeu : la difficulté de trouver des joueurs à certaines heures de la journée. Malgré ses qualités, le public semble pour l'instant un peu réticent à se lancer et on entend presque les mouches voler. Et impossible de jouer avec des bots pour combler le vide... Triste.
Le jeu préféré de Calogero
Heureusement, si les premières minutes sont décevantes, les suivantes sont beaucoup plus excitantes. Les maps sont conçues de manière symétrique pour proposer aux équipes Law et Breakers (d'où le titre du jeu) la même façon d'appréhender l'objectif. Ça va si loin que même la constitution des équipes est identique. Seul le design change, mais globalement les 9 personnages de l'une se jouent comme ceux de l'autre. Pas vraiment de prise de risque, et c'est là un nouveau regret. Pour le reste, le gros point positif du titre tient évidemment dans les zones de gravité zéro, qui font tout le charme des niveaux. De manière très simple, au milieu de chaque map (au nombre de 8) se trouve une zone plus ou moins grande dans laquelle notre héros se trouve en totale apesanteur. Malheureusement, cet aspect se révèle sous-exploité et on aurait aimé des cartes totalement en apesanteur, ou alors de plus large zones présentant cette configuration. Sûrement l'une des plus grosses erreurs du jeu.
Si petite soient les arènes, cela permet tout de même de donner lieu à des gunfights épiques et surtout d'offrir une grande verticalité. Malheureusement, on se rend vite compte que certaines maps sont très mal adaptées à certains modes de jeu, donnant lieu à des situations totalement désespérantes. Sur "Surcharge" (Capture de Drapeau), le jeu laisse place à de grands moments de solitude et de flottement où l'on se retrouve souvent tout seul à gérer 3 voir 4 adversaires en même temps. Car oui, chaque personnage a une manière bien particulière de se déplacer, et ils sont tous très loin d'être égaux en vitesse. Si l'idée est bonne, elle occasionne une foire aux temps morts, ce qui a tendance à casser trop souvent le rythme. D'autant que le level design est bien trop inégal d'une carte à l'autre. Trop petit pour certains modes de jeux, trop grand pour d'autres.
Des personnages qui ne se valent pas tous
On a le choix entre 9 classes différentes. Nous avons la possibilité de jouer :
- Sentinelle
- Mercenaire
- Titan
- Assassin
- Maestro
- Leviathan
- Médecin de combat
- Spectre
- Chasseur
Chacun possède une arme principale et une arme secondaire, il en va de même pour les capacités. Si certains sont clairement portés sur le corps à corps (comme l'assassin), d'autres en revanche n'auront d'utilité que loin de l'adversaire (comme le chasseur). S'ils s'avèrent tous intéressants de manière globale, le personnage qui offre le plus de possibilités tactiques reste sans aucun doute l'assassin. Équipée d'un lasso, cette tueuse peut se mouvoir à la façon de Spider-Man à travers les niveaux et ainsi contourner l'ennemi en passant inaperçu. On regrette toutefois le cooldown trop long pour l'utilisation de cette caractéristique, qui peut parfois être fatal. Rien de bien méchant. De toute façon le jeu demande de la maîtrise, tout comme Overwatch, (oui, encore lui). Si LawBreakers reste très intuitif (n'importe quel joueur de FPS trouvera ses marques) il faut toutefois s'entraîner de longues heures avant de pouvoir faire briller un héros.
Trop générique pour laisser un souvenir impérissable
Avec tous ces modes de déplacement possibles (lasso, jet-pack, sprint, etc) et l'agencement des maps, le jeu de Boss Key sait se montrer très nerveux, et cela permet de compenser un peu les fameux points négatifs cités plus haut. Coté modes de jeu, tous ne sont pas à jeter, loin de là. Le mode Blitz-ball, sorte de football en version virile, permet d'avoir de gros moments de tension et de faire monter l'adrénaline en nous forçant à participer activement pour espérer faire progresser l'équipe.
Autre mode vraiment intéressant, Occupation propose un principe simple : il suffit d'acquérir le contrôle d'une zone, comme dans une basique prise de territoire sur un Battlefield. La subtilité, c'est que cette zone change d'endroit de manière aléatoire pendant la partie, forçant tout le monde à se déplacer. Une belle occasion de faire basculer l'action et de ne pas laisser le joueur sombrer dans une routine.
Un système de customisation dispensable
Faire gagner sa team, c'est s'assurer de grimper en niveau et de débloquer divers accessoires et skins pour ne pas ressembler au premier péquin venu. On aime ou n'aime pas, mais la customisation est de toute façon dans son ensemble de très mauvais goût. Allant de la skin rose pour son fusil à l'uniforme jaune poussin, rien ne viendra transcender vos pupilles. Dans l'ensemble, tout est bien trop générique pour vraiment laisser un souvenir impérissable et c'est également le cas concernant l'apparence des maps. Fort heureusement, la technique rattrape l'artistique et, à ce niveau, c'est un sans faute. Propre, fluide, net et sans bavure.
Côté config' PC, une simple GTX 960 suffira amplement à faire tourner la bête, mais on vous conseille toutefois une GTX 1050 minimum pour ne pas avoir à faire un tour dans les options afin de baisser les réglages à tours de bras.