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Filipe Da Silva Barbosa
Après une cuvée pour le moins exceptionnelle l'année dernière, on pouvait s'attendre à ce que 2018 me laisse davantage de répit pour me tourner vers de vieilles légendes vidéoludiques qui me seraient passées sous le nez à l'époque (coucou Suikoden). Penses-tu ! Je n'ai jamais autant consacré de temps aux titres pendant leur année de parution que lors de ces derniers douze mois. La faute en revient principalement à un certain Arthur Morgan...
TOP
Difficile de ne pas attribuer la première place de mon top personnel au mastodonte de Rockstar Studios. Le premier représentait déjà un jalon important dans l'histoire du jeu vidéo, mais ce second épisode transcende encore un peu plus le média afin d'offrir un aperçu de ce que devront proposer désormais les oeuvres prétendant à la perfection. D'ailleurs, Red Dead Redemption II n'est pas une oeuvre parfaite, la faute à une maniabilité parfois trop rigide rendant certaines séquences frustrantes, mais la qualité de la narration, l'écriture ciselée des dialogues, l'excellente bande sonore, la scénographie... font de ce voyage à travers les terres sauvages américaines et de cette fuite en avant d'une bande de marginaux en quête de liberté une expérience inoubliable. Rockstar monte de nouveau sur le trône de l'Open World, et j'ai bien l'impression que seul un certain CD Projekt RED pourra l'en déloger...
Cette énième adaptation vidéoludique du tisseur de toiles faisait partie de mes plus grosses attentes de cette année et le moins que l'on puisse dire, c'est que le studio californien d'Insomniac Games ne m'aura, une nouvelle fois, pas déçu. Jamais il n'aura été aussi grisant de se mettre dans la peau de Spider-Man, d'arpenter aussi librement les rues de New York et de tisser ses toiles entre les différents immeubles ou pour se défaire de toute une clique de mercenaires. Certes le titre ne réinvente pas la formule déjà bien éprouvée par les Batman Arkham de Rocksteady, mais qu'importe : le résultat est là. Et au vu des derniers instants du jeu, les aventures de Peter Parker sous la bannière d'Insomniac Games ne sont pas terminées...
3. Ni No Kuni II : L'Avènement d'un Nouveau Royaume
Fruit d'une collaboration entre Level-5 et le géant de l'animation japonaise Ghibli, le premier Ni No Kuni était pour moi ce qui s'était fait de mieux en matière de JRPG sur la génération de consoles précédente. S'il n'égale pas tout à fait son grand frère, ce deuxième opus aura su m'occuper de nombreuses heures cette année. Certes le jeu n'est pas exempt de défauts, à commencer par un mode Bataille des plus inintéressants, mais le charme opère vraiment sur moi, grâce à ses personnages attachants, à ses environnements enchanteurs et à son mode Royaume beaucoup plus passionnant que ce à quoi je pouvais m'attendre.
Mention Spéciale : God of War
Difficile de ne pas mentionner la réinvention de la saga de Kratos opérée par Cory Barlog et toute son équipe de Santa Monica Studio. Prouesse technologique et artistique, God of War marque assurément les esprits. Alors pourquoi une place à part dans mon top ? Parce que pour une raison qui m'est inconnue et qui relève du mystère de la subjectivité, le titre n'aura pas su me transporter autant que je l'aurais souhaité, alors même que je ne lui trouve pour ainsi dire presque aucun défaut. S'il s'agissait d'un classement purement objectif, Kratos et Atreus trôneraient fièrement aux côtés d'Arthur Morgan et des autres loustics de la bande de Dutch tout en haut de mon top. Mais ce sont ces derniers qui auront eu raison de mon coeur de joueur.
FLOP
Me concernant, sont mentionnés ici des titres qui m'auront déçus au regard des attentes que j'avais placées en eux ; ce qui ne signifie pas nécessairement que je les considère comme de mauvais jeux. Sinon Agony figurerait à toutes les places.
C'est ce qu'on appelle se prémunir contre le feu ardent des critiques. Car il s'agit bien d'une vague d'admiration inconsidérée pour le nouveau titre des papas de la série Bravely qui a déferlé sur le monde vidéoludique en juillet dernier. Hélas, si le RPG aux accents rétro aura su m'occuper 80h cette année - soit plus que tout autre jeu, Red Dead Redemption II mis à part -, il s'agit paradoxalement de ma plus grosse déception de 2018. En cause : une direction artistique certes plutôt réussie mais en fin de compte très scolaire, toutes les villes finissent par se ressembler et si l'OST est de bonne facture, il lui manque ce petit supplément d'âme selon moi (impossible de fredonner de mémoire plus de deux morceaux) ; des interractions minimalistes entre les personnages, Star Ocean premier du nom faisait dix fois mieux à ce niveau il y a 17 ans sur SNES ; un système de combat sympathique mais loin d'égaler la complexité des Bravely ; et surtout une structure narrative effroyablement rigide, qui ne laisse aucune place à la surprise et à l'emballement de l'aventure. Pas sûr que j'y revienne de sitôt.
2. The Vanishing of... Telltale Games
Fin septembre, stupéfaction sur la planète jeu vidéo : le studio à qui l'on doit certaines des aventures narratives les plus marquantes de ces dernières années, parmi lesquelles The Wolf Among Us, Batman et bien évidemment The Walking Dead, s'apprête à mettre la clef sous la porte. En licenciant tout d'abord 90% de son effectif, avant de remercier le reste de l'équipe un peu plus tard. Celle-là, on ne l'avait pas vu venir, ou en tout cas pas si brutalement. D'autant que la quatrième et dernière saison de The Walking Dead était en cours de production (le deuxième épisode aura été le dernier produit par les quelques rescapés de l'équipe, avant la reprise par Skybound), que la saison 2 de The Wolf Among Us était vraisemblablement dans les cartons et qu'un partenariat avec Netflix avait été annoncé trois petits mois plus tôt, au cours de l'E3, pour l'adaptation de Stranger Things. Triste fin pour ce développeur qui aura démocratisé les jeux au format épisodique et qui aura su reprendre le flambeau du genre point-and-click après la disparition en 2013 d'un autre studio de renom, LucasArts.
Autant jouer franc-jeu : je suis un inconditionnel des titres du studio français Quantic Dream, et ce depuis moultes années maintenant ; Heavy Rain étant, selon moi, l'aboutissement de l'oeuvre de son porte-drapeau David Cage. Hélas, la dernière oeuvre du monsieur ne m'aura pas autant captivé que les précédentes, la faute à une écriture parfois caricaturale, notamment en ce qui concerne le personnage de Markus. Heureusement, certains chapitres du jeu bénéficient d'une narration plus soignée, avec par exemple la relation touchante qui lie Kara et Alice, ainsi que l'évolution de celle de Connor et Hank. Gageons toutefois que Quantic Dream saura davantage nous surprendre car à une époque où Heavy Rain (et Fahrenheit avant lui) était précurseur dans le genre de l'aventure narrative, le marché est aujourd'hui bien plus concurrentiel (malgré la disparition de Telltale évoquée plus haut). Et pourquoi ne pas imaginer un projet autour de la démo technique The Dark Sorcerer, à l'image de ce qu'a été celle de Kara pour Detroit ? Un interactive drama dans un univers de fantasy, ça me botterait bien.
JEU LE PLUS ATTENDU DE 2019
Excluons Kingdom Hearts III, que j'attends bien évidemment mais que j'avais déjà cité l'année dernière, avant que sa date de parution ne soit reportée (en plus de cela, la communication ultra-agressive autour du jeu me porte à prendre un peu de recul avant sa sortie). Seulement, je me rends compte que bon nombre de jeux que j'attends le plus ne disposent pas encore d'une date de sortie et ne sont pas même certains de paraître en 2019 ; je pense entre autres à The Last of Us Part II et Ghost of Tsushima. Concernant Pokémon RPG, j'attends clairement d'en voir plus avant de m'emballer. Mon choix se porte donc sur Death Stranding : après les dernières rumeurs tablant sur une sortie pour juin, prions pour que le nouveau bébé (sous cuve) de Hideo Kojima pointe le bout de son drôle de nez l'année prochaine. Et s'il ne sort pas en 2019, cette rubrique du jeu le plus attendu sera un peu comme mon petit running gag personnel.