Au fil du temps, nous avons eu l'occasion de vous parler à plusieurs reprises des prix de vente des consoles particulièrement élevés pratiqués au Brésil. Si ces prix, ainsi que ceux pratiqués dans d'autres pays en voie de développement ou pauvres, ne font pas évidemment pas les affaires des joueurs locaux, certaines personnalités de l'autre côté de la barrière s'en plaignent également.
Les déclarations du jour viennent du compte Twitter personnel de Cory Barlog, le directeur de la création de Sony Santa Monica et réalisateur de l'excellent God of War sorti en 2018. Après avoir posté un tweet dans lequel il déclare que "les jeux vidéo sont pour tout le monde," le développeur a reçu une réponse d'un joueur brésilien lui disant que les jeux sont désormais trop chers pour être pour tout le monde.
Il explique ensuite au réalisateur de God of War Ragnarök qu'une PS5 coûte l'équivalent de "cinq mois de salaire minimum," ce qui est loin d'en faire un produit destiné au grand public. À ce message, Cory Barlog a répondu en deux temps que cette situation ne lui convient pas non plus :
also, to be clear, I mean it is bullshit they cost that much and price is not adjusted accordingly per region. just realized you could also read it that I think you are talking bullshit, which - you are not. :)
- cory balrog 🖖 (@corybarlog) July 15, 2021
Ouais. Honnêtement... C'est juste de la merde.
Pour être clair, ce que je veux dire par là, c'est que c'est de la merde qu'elle coûte si cher et que le prix ne soit pas ajusté en fonction des différentes régions. Je viens de réaliser qu'on pourrait croire en lisant mon message que je pense que vous dites de la merde, ce que vous ne faites pas.
À titre d'information le site Uzgames.br vend la PS5 standard à 8.000 réals brésiliens, ce qui correspond à environ 1.336 euros. Pour ce qui est du salaire minimum mensuel au Brésil, il est de 1.067 réals brésiliens en 2021, soit environ 178 euros.
En raison des réglementations locales en matière d'importation, les consoles sont souvent vendues à un prix exorbitant au Brésil à leur sortie. C'est pour cette raison que certains constructeurs décident parfois de ne pas y commercialiser leurs nouvelles machines ou de passer par un distributeur local. Pour Cory Barlog en tout cas, Sony devrait ajuster le prix de vente de ses consoles en fonction des situations locales. Et ce, malgré des coûts de production fixes et, sur des consoles comme la PS5, élevés.
Un problème ancien
Pour rappel, la Super Nintendo Mini est sortie au Brésil au prix de 999 réals brésiliens, ce qui correspondait alors à 271 euros. La PS4 est quant à elle sortie à 3.999 réals brésiliens, ce qui valait à l'époque 1.350 euros. Et là ne sont que deux exemples.
C'est aussi pour cela que des consoles comme la Master System ou la Mega Drive ont eu une très longue carrière au Brésil et ont même eu droit à des titres inédits des années après la fin de leur exploitation commerciale en Europe, en Amérique du Nord ou au Japon.
À noter que s'il est ici spécifiquement question du cas brésilien ici, des situations similaires peuvent être vues dans d'autres pays où les nouvelles sont vendues à un prix extrêmement élevé en plus d'être difficiles à trouver. Au Nigeria par exemple, une PS5 standard est vendue au prix de 460.000 nairas, soit environ 950 euros (le salaire mensuel minimum au Nigeria est d'environ 62 euros par mois). En Inde, la PS5 standard est proposée au prix de 49.990 roupies, soit environ 570 euros (le salaire mensuel moyen en Inde est estimé à environ 372 euros).
Le jeu vidéo est un passe-temps totalement démocratisé dans les pays riches malgré des prix de vente des consoles et jeux déjà considérés comme élevés, il est clairement un produit de luxe dans de nombreux autres territoires.
Ces disparités entre les pays devraient-elles inciter les constructeurs de consoles à adapter leurs prix en fonction des spécificités de chaque territoire ? Et ce, malgré des coûts de production relativement invariables ? Donnez-nous votre avis dans les commentaires ci-dessous.