Depuis quelques années, et plus particulièrement ces dernières semaines, le petit monde du jeu vidéo assiste plus ou moins médusé à une politique de rachats tous azimuts de la part de Sony et Microsoft, dont l'appétit semble à la mesure de leurs moyens. Mais ici comme ailleurs, il convient d'opter pour un régime équilibré, sans quoi l'indigestion pourrait vite venir contrecarrer une stratégie bien huilée.
Il y a une poignée de semaines, le très médiatique Phil Spencer rappelait les risques systématiques qui accompagnent tout rachat de studio, quel que soit sa taille, et exprimait son envie de voir une certaine diversité ludique et géographique diversifiée l'offre de Microsoft en termes de jeu. Après en avoir placé une pour le jeu familial, chasse-gardée de Nintendo, l'intéressé espère marcher sur les plates-bandes de Sony.
Phil repetita
Interviewés par le journal The Guardian, Spencer a justement été cuisiné sur la relative absence de jeux solos et narratifs sur Xbox. Malgré des propos qui se voulaient déjà rassurants en 2018, il n'hésite pas à en remettre une couche :
Je pense que nous sommes en train de travailler sur plus de jeux narratifs que dans toute l'histoire de la marque Xbox. Les gestionnaires de services, qu'il s'agissent d'un abonnement, d'une console, d'un appareil ou d'une boutique, sont activement en train d'investir dans de nouvelles propositions, certes plus risquées. Mais si le pari fonctionne, ce sera un bon moyen de faire venir de nouveaux joueurs dans notre écosystème.
Avec 23 studios réunis sous la bannière Xbox Games Studios, Microsoft devrait en effet avoir le loisir de rétablir le retard certain qu'il accuse en la matière. Que ce soit du côté de Ninja Theory, Tango Gameworks, et même avec The Initiative, désormais occupés à ressuciter la licence Perfect Dark, les pistes sont nombreuses.
Mais pour toucher un public toujours plus large, Spencer n'en démord pas : il faut multiplier les points de vue et les inspirations, ce qui pourrait pousser le constructeur à chasser sur de nouveaux territoires :
Je serai en réalité surpris [que nous ne rachetions pas un studio en Inde, en Afrique ou en Amérique du Sud]. Quand on sait les talents qui y existent déjà, et l'accessibilité des outils de développement... Ce serait étonnant que l'on n'assite pas d'ici trois à cinq ans à une émergence de studios dans des endroits qui ne soient pas situés près des pôles traditionnels du développement de jeux vidéo.
Voilà des déclarations qui devraient peut-être rassurer les joueurs en manque d'histoires immersives, les curieux de tous poils, et les petites structures désireuses de faire un gros coup. En espérant que ces promesses soient bel et bien suivies cette fois. Pas de blague hein, m'sieur Spencer ?
Que pensez-vous de la stratégie de rachats de Microsoft ? L'offre du constructeur est-elle équilibrée ? Faites-nous part de vos avis curieux dans les commentaires ci-dessous.