Le latin a beau être une langue officiellement morte, la génitrice de notre patois national nous aura tout de même offert quelques belles expressions, en plus de passablement complexifier le langage juridique. Par exemple : "Il faut apprendre à se taire ou dire des choses qui vaillent mieux que le silence".
Après le drame en trois actes qui nous avait été offert par nos compatriotes d'Ubisoft suite aux déclarations d'Alf Condelius, contredites par l'ex-réalisateur Alex Hutchinson avant qu'Yves Guillemot ne siffle la fin de la récréation, c'est au tour du fondateur d'Epic Games Tim Sweeney de remettre une pièce dans la machine à polémiques.
Lors de sa keynote donnée dans le cadre de la cérémonie des DICE Awards, Sweeney est justement revenu sur la dimension politique qui peut exister dans le jeu vidéo, appelant à exclure ce genre de considérations, histoire de proposer des jeux estampillés "neutres" :
Il n'y a pas de raison de pencher vers des sujets qui divisent au sein du jeu vidéo. Nous devons respecter les droits et la liberté des joueurs.
Selon le journaliste d'IGN Matt Kim présent sur place, le fondateur d'Epic Games a ensuite appelé de ses voeux une stricte séparation de la politique et du marketing, afin de ne froisser personne, du fait des interactions de plus en plus fortes permises entre les joueurs :
Une entreprise est un groupe de personnes qui se réunissent pour accomplir une mission plus grande que ce qu'une seule personne pourrait faire. La mission d'Epic est de bâtir une technologie solide et d'en faire de grands jeux. Et nous pouvons compter sur chaque employé d'Epic - nous pouvons même exiger que chacun s'unisse derrière cette mission. En tant qu'entreprise, nous devons nous séparer de la politique.
Le bénéficiaire d'un certain Fortnite a toutefois entretenu un flou plus ou moins artistique durant sa keynote, expliquant que la dimension politique ne pouvait venir que des équipes chargées de la création, sans que les autres départements ne puissent y mettre leur nez, mais sans préciser le fonctionnement d'un tel dispositif.
L'intéressé a toutefois tenu à préciser sa pensée sur Twitter :
Lorsqu'une entreprise déploie un écosystème dans lequel des utilisateurs et des créateurs peuvent s'exprimer, il devrait y avoir un modérateur neutre. Sinon, l'influence de l'un ou de l'autre sera beaucoup trop élevée.
Si nous n'arrivons pas pour l'instant à trancher entre une réelle volonté de préciser sa pensée ou un simple damage control des familles, Sweeney conclut tout de même :
Je ne pense pas qu'il soit approprié pour une seule personne, même le PDG d'une entreprise, de prendre position pour tous les autres, et d'emmener le collectif en dehors de sa mission initiale.
La neutralité dites-vous ? Une chose est sûre : le sujet n'a pas fini d'enflammer la toile...
La neutralité est-elle seulement possible en politique ? Refuseriez-vous de jouer à un jeu contraire à vos valeurs ? Faites-nous part de vos avis tranchés dans les commentaires ci-dessous.