Pour se défendre contre la plainte déposée par l'ancien dictateur panaméen Manuel Noriega, Activision a décidé de sortir l'artillerie lourde. L'affaire risque en tout cas de faire beaucoup parler d'elle outre Atlantique.
À lire aussi : Le dictateur Noriega attaque Activision
Il y a quelques mois, nous vous expliquions que l'ancien dictateur panaméen Manuel Noriega avait attaqué Activision en justice car il lui reprochait d'avoir utilisé son image sans son autorisation ainsi que de l'avoir présenté comme un "kidnappeur, meurtrier, et comme un ennemi d'État" dans Call of Duty : Black Ops II.
C'est aujourd'hui au tour d'Activision de riposter. L'éditeur américain compte en effet demander le rejet de la plainte à la Cour Suprême de l'État de Californie. Et pour y parvenir, la firme de Bobby Kotick s'est allouée les services d'un avocat de renom.
En effet, Activision sera représenté par Rudy Giuliani, le très populaire ancien maire de New York, désormais collaborateur au sein du cabinet Bracewell & Giuliani. Rudy Giuliani y est par ailleurs allé de son petit commentaire au sujet de cette affaire :
Ce qui est étonnant (dans cette histoire), c'est que Manuel Noriega, un dictateur notoire actuellement en prison pour les crimes honteux qu'il a commis, est bouleversé parce qu'il a été présenté comme étant un criminel et un ennemi d'État dans le jeu Call of Duty. Pour faire simple, c'est absurde.
Je n'ai pas envie de distribuer de l'argent gratuitement à un meurtrier et trafiquant de drogue condamné comme Manuel Noriega qui réclame actuellement de l'argent à Activision, à travers sa licence populaire qu'est Call of Duty, car ce dernier a tout simplement exercé son droit à la liberté d'expression. L'attaque de Noriega sur les droits de Call of Duty ne surprend personne étant donné qu'il est un tyran sans foi ni loi qui a piétiné les droits de son propre peuple.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'ancien maire de New York ne mâche pas ses mots. Pour défendre Activision et faire rejeter la plainte de Noriega avant l'ouverture d'un procès, Rudy Giuliani compte évoquer l'"anti-SLAPP statute," une disposition de l'État de Californie censée protéger la liberté d'expression face à de fallacieux procès.
Si l'ancien dictateur obtenait gain de cause, cette situation risquerait de faire jurisprudence et de donner des envies de procès à de nombreuses figures historiques (ainsi qu'à leurs familles). Ces dernières n'étant pas toujours, et à juste titre, représentées de manière flatteuse dans de nombreux médias comme les films ou encore les livres, les créateurs de jeux vidéo ne seraient pas les seuls à sentir l'impact de ce procès.