Depuis quelques jours, l'étau se resserre progressivement autour d'Activision Blizzard, désormais officiellement dans le collimateur de la justice californienne. Alors même qu'une grève en forme de marche débutera tout à l'heure devant le campus Blizzard, un cabinet d'avocats s'invite dans la danse, et sans demander l'avis de personne par-dessus le marché.
L'audit lancé par le PDG du groupe Bobby Kotick ne suffirait-il pas ? Celui qui déploie une énergie folle pour défendre sa rémunération prenait il y a quelques heures sa plume pour (enfin) s'adresser aux milliers d'employés d'Activision Blizzard, promettant des mesures immédiates, mais également une évaluation des cadres et dirigeants largement incriminés par l'enquête des autorités californiennes la semaine dernière.
Exchange de bons procédés
Si certains auront pu s'interroger sur la pertinence d'un audit externe décidé par la direction, voilà donc que le cabinet d'avocats Robbins LLP s'immisce dans l'équation pour défendre les droits des actionnaires du groupe sur la base du Securities Exchange Act de 1934. Cotée au Nasdaq, Activision Blizzard est en effet tenue à une forme d'obligation fiduciaire, qui l'oblige à agir dans l'intérêt de ses porteurs, petits ou gros.
Au vu des conclusions de l'enquête menée par le département de l'emploi équitable et du logement de Californie, qui révélait la semaine dernière le harcèlement et le sexisme orchestré par une partie des cadres de l'entreprise, l'éditeur pourrait donc être poursuivi pour manquement à ladite obligation, l'absence de mesures étant de nature à impacter l'image de l'entreprise, et le cours de son action sur les marchés financiers.
Flairant le bon coup, Robins LLP a déjà mis en ligne un formulaire à destination des actionnaires, ne manquant pas de préciser qu'ils peuvent exercer un recours contre Activision Blizzard. Rappelons que d'ici quelques heures, des milliers d'employés défileront sur le campus Blizzard pour protester comme la surdité de leur employeur, qui dure depuis plusieurs années.
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