Monsieur Yoshinori Ono est un sage. Rappelez-vous Albert Einstein, Charlie Chaplin, Anne Roumanoff, nombreux sont les génies mentaux qui ont démontré que l'on pouvait dévoiler toute sa surpuissance intellectuelle sans se prendre au sérieux. "Monsieur Ono, comment faire un bon jeu de combat avec deux styles si différents que ceux de Street Fighter et Tekken ?" - Ono : "C'est un peu comme le poisson et le boeuf, s'ils sont bons tout les deux, vous pouvez les manger ensemble dans un super mix et vous régaler !" OK, alors voyons précisément ce qui compose le menu de ce Street Fighter X Tekken. A vos fourchettes sticks arcade !
Bon, je vais commencer par me la raconter gentiment : j'ai fatalisé tout le monde avec mon duo Ken / Kazuya. Le truc, c'est que vu que c'est du tag team en deux contre deux dans SXT, l'idée super efficace quand tu commences à bien enchaîner le gus d'en face comme un vulgaire punching-ball, c'est d'appeler ton copain pour qu'il apparaisse en disant bonjour d'un gros uppercut dans les dents et qu'il continue alors le combo et que l'autre d'en face, il ne touche plus le sol. Eh, mais c'est typique de Tekken Tag ce genre de technique ! Classe...
Le casting se dévoile (un peu) !
Ce qui est sympa aussi, c'est de pouvoir associer les persos sans distinction : King avec Chun-li, Guile avec Kazuya, Nina avec Ken, Abel aux côtés de Marduk ou encore Bob avec Ryu, même si certains duos sont plus complémentaires que d'autres, bien sûr. Et plus classes aussi... En passant, vous connaissez désormais tous les persos qui étaient présents dans la démo jouable de ce Captivate 2011 ! Une démo dans laquelle un des décors faisait vraiment penser à Dino Crisis, T-Rex et autres brachiosaures assistant gentiment à la joute. Graphiquement, le tout est assez proche d'un Super Street IV et il faut bien dire que si sortir les enchaînements de coups des persos de Tekken n'est pas, dans un premier temps, très naturel, on retrouve vite ses marques. Le parallèle avec Capcom vs SNK est finalement assez saisissant : oui, on est en présence ici de deux styles de combat distincts mais avec l'équilibrage qui semble de mise pour ce titre, on arrive à s'y retrouver et un Kazuma apparaît aussi redoutable qu'un Ryu. Ce qui est étonnant, c'est la sensation d'avoir deux jeux en un : Namco n'est pas du tout impliqué dans le développement de cet épisode et pourtant le feeling qu'on ressent avec King et ses potes est bien celui de Tekken ! Il faudra cependant juger avec le temps, si les persos du tournoi du Poing de Fer n'ont pas perdu quelques mouvements dans l'affaire, comme c'était le cas des personnages SNK dans Capcom vs SNK. Comme je touche ma bille en paranormal et autre intuitions supra naturelles je pense que d'autres persos rejoindront le combat au fil des mois qui nous séparent de la sortie du jeu. Certains (un vélociraptor avec des gants de boxe, ça vous dit quelque chose ?) font déjà des caméos dans les décors. Mais la question que vous vous posez peut-être : pourquoi se bat-on au fait ?
Touche pas à mon pote !
Alors ça, c'est un sacré mystère mystérieux mais je peux quand même vous dire ce que j'ai vu à Miami, pour que vous spéculiez de manière stérile dans le forum : dans le trailer CG qui nous a été présenté, dans un monde en ruines, où sévissent des robots de combat (un décor un peu à la MGS4 mais sans tout le peuple qui côtoie Snake), Kazuya apporte tel un vulgaire sac à patate, un Ryu en bien mauvais état, à un type en armure façon Crysis qu'il appelle Jin, ce dernier étant lui-même assez groggy... Pendant ce temps là , dans le coin, Ken en découd avec Nina et puis finalement tout le monde se fout un peu sur la tronche (Nina & Kazuya contre le duo dynamique Ryu-Ken, plus le robot qui s'en mêle). Mais ce qui interpelle, c'est que à la manière de l'encre qui auréolait nos persos de Street Fighter IV, ici c'est de l'huile qui semble entourer le vilain Kazuya et de l'eau suinter du preux Ryu, deux substances bien connues pour ne pas se mélanger. Mais ce n'est pas tout : se donnant ce qui pourrait être leur dernier coup de poing, Ryu et Kazuya, une fois touchés, perdent à la manière de Doko de la Balance (les Chevaliers du Zodiaque, mes amis), une peau qui semble artificielle. Celle-ci s'effrite et dévoile leur vrai visage : les mêmes que ceux de cette enveloppe à l'instant disparue. C'est plus compliqué que Dhalsim qui à l'époque de Street 2 voulait juste nourrir son village, hein... Ah oui ! J'oubliais les pupilles technoïdes de Ryu et le rayon laser de l'enfer que tire Kazuya avec son oeil... Hmmm... C'est un bon ce Ono !
Voilà, nous avons enfin pris en mains ce Street Fighter X Tekken et une fois les effets d'annonces passés, il est agréable à jouer sans vraiment surprendre réellement non plus. C'est un mal pour un bien finalement, car cela prouve que les persos de Tekken s'intègrent de manière assez limpide et que ce titre, partageant le même moteur, est dans la droite lignée d'un Street IV, avec évidemment cette grosse dimension supplémentaire qu'amènent les persos Namco. Peut-être qu'avec ces deux familles reines de la baston, nous nous attendions à quelque chose de plus grandiloquent, de plus fou, comme l'avait été Marvel vs Capcom à l'époque de sa sortie, par rapport à la série Street Fighter. Mais là, on pinaille, car s'il s'agissait d'une simple mise en bouche, conçue pour nous prouver que le cross-over de ces deux univers tenait la route. En cela, c'est réussi. Aucun doute que l'amour et l'excitation pour ce titre grandiront au fil du contenu dévoilé, d'ici à sa sortie. Va savoir par contre quand les esthètes du combat y trouveront éventuellement leur compte... En 2012 ? En tout cas, ce sera sur Xbox 360 et PS3 bien sûr.