Depuis le temps que j'attendais ça ! Mettre la main sur le cross-over tant attendu des fans de jeux de baston. Imaginez ce que cela représente : un titre regroupant les meilleurs (ou plutôt les plus connus selon Capcom) des combattants de la série de Namco Bandai Games, Tekken, et de ceux de Street Fighter. Le tout chapeauté par l'homme qui a su relancer l'engouement pour le genre en 2009 avec Street Fighter IV, j'ai nommé Yoshinori Ono (et ses équipes, rendons à César ce qui appartient à César, d'autant qu'Ono ne vaut pas un clou stick en mains, mais passons...). Mais passé l'opération séduction, qu'en est-il du jeu à proprement parler ? Suivez le guide.
Vous souvenez-vous de la polémique sur le nouveau style graphique de Street Fighter au moment de l'arrivée du quatrième épisode ? L'esthétisme nouvelle génération selon Capcom n'avait séduit personne, pourtant, tout le monde s'accorde à dire aujourd'hui que Street Fighter IV fait désormais référence dans le domaine de la reconversion de design. Nous sommes dans la même configuration avec Street Fighter X Tekken. Et rassurez-vous, j'ai vu le tout en mouvements et je n'irai pas par quatre chemins : ça déboite comme un Dragon Punch bien placé dans les gencives !
A l'eau, à l'huile !
Tiger vous l'avait dit dans ses impressions sur le titre après son voyage à Dubaï (grrr...), le rendu de Street Fighter X Tekken est réussi. Comme vous, j'en doutais mais il faut bien avouer que Capcom a encore fait mouche. Certains vous diront que les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. Néanmoins, je préfère dire que lorsqu'un développeur a l'audace de proposer quelque chose de nouveau, il faut le saluer tant les productions se ressemblent de plus en plus de nos jours. Ainsi, le cross-over profite du MT Framework pour un rendu proche de celui de Street Fighter IV mais avec des crayonnés plus appuyés encore et des couleurs criardes, auxquels s'ajoutent un filtre qui rend l'image légèrement sale. Une véritable esthétique qui a un charme fou, surtout grâce à son design cohérent. En effet, les guerriers de Namco s'intègrent parfaitement au casting et le tout bouge à merveille avec des personnages légèrement plus petits qu'à l'accoutumée dans un titre du genre. Certaines trognes vont jusqu'à rappeler le fantastique design des personnages de Fatal Fury Real Bout Special de SNK au moment du choix des personnages. Splendides ! Seuls quelques décors, un rien trop chargés, pourraient gêner, mais là encore, c'est affaire de goût...
Complémentarité de circonstance
Dire que Street fighter X Tekken manque de cachet serait mentir. On retrouve, d'ailleurs, toutes les mimiques des lutteurs des deux séries avec leurs traits mais aussi leurs gestuelles et expressions propres. Ces derniers s'avèrent aussi complémentaires puisque vous allez comprendre que tout le système du soft est basé sur l'osmose entre deux combattants. En effet, la clef de voûte du titre n'est autre que le Tag (changement de personnage durant le même round). Un peu comme dans un match de catch, lorsque les sportifs se tapent dans la main pour laisser la place à leur partenaire (Il suffit d'ailleurs d'appuyer sur les boutons de pied et poing moyens pour cela). A la différence près qu'ici, tout va très vite. Exemple de la simplicité du gameplay, on retrouve les Chains Combos, instaurés dans Marvel Super Heroes par Capcom. Sur les six boutons disponibles (comme SFIV), il suffit de presser successivement un petit coup de pied, un coup de poing moyen et une frappe forte avec le pied, en maintenant la touche enfoncée, pour voir son adversaire décoller dans les airs et laisser la place à son équipier qui viendra l'enchaîner de suite. Différentes combinaisons de boutons sont évidemment prévues... Comble du luxe, l'équipier qui prend le relais après un Tag peut renvoyer l'ascenseur à son acolyte pour qu'il revienne finalement dans le combat et ceci durant le même enchaînement. Spectaculaire ! Autre nouveauté, toutes les Super sont désormais chargeables, sans même avoir de barre de Super. Si vous n'en avez pas, vous pouvez néanmoins les lancer mais ce sera plus long à déclencher et vous exposera au danger. Notez qu'on retrouve aussi les coups spéciaux en EX pour accentuer la puissance des attaques, comme dans Street Fighter IV. Mais là encore, attention, SFXT se joue avec deux personnages et certains coups des héros de la saga de Capcom, comme du côté de ceux de Tekken, ont donc été modifiés, voire éradiqués, en conséquence... Vous l'aurez compris, ce n'est pas un Street Fighter, que ce soit bien clair !
Le Melting Pot du bonheur ?
Après quelques minutes de jeu, et sans pour autant avoir décelé toutes les finesses de la jouabilité, d'autant que cette version n'était clairement pas finalisée, plusieurs éléments sont à souligner. D'abord, le titre semble très accessible, mais cache pas mal de subtilités tactiques (coups chargés, EX, Ultra et Super normales ou chargées, possibilité de faire rebondir ses ennemis sur les murs et au sol à la manière du coup de pied de Ryu dans Street Fighter III ou comme dans Tekken, enchaînements dont les rythmes varient en fonction du temps de pression sur les boutons, comme dans Dead or Alive 4, possibilité de débuter des enchaînements avec un premier coup réalisé dans les airs, etc.). D'abord, il s'inspire d'énormément de jeux déjà existants, Street Fighter IV (coups EX), Tekken (rebonds au sol), Dead or Alive (coups et enchainements à différents rythmes), Marvel Vs. Capcom 3 : Fate of Two Worlds (enchaînements de coups normaux de manière automatique) et même The King of Fighters. Pour KoF, il y a bien le système d'équipes qui est repris, bien que les matchs soient à trois contre trois chez SNK alors qu'il s'agit, ici, de 2 Vs 2, mais c'est surtout le rythme très cassé des enchaînements qui étonne. En effet, les joueurs de KoF le savent bien, les combos de cette série manquent de fluidité. Si on ressent ce même sentiment dans SFXT, Capcom a réalisé la prouesse de rendre le système tout de même très accessible avec des coups simples à réaliser. Mais que les joueurs de haut niveau se rassurent, le jeu d'Ono San n'a pas encore dévoilé tous ses secrets en matière de gameplay et semble profiter d'une grande marge de progression, d'après Capcom...
Ce premier contact m'a déboité la mâchoire comme l'a fait Street Fighter IV en son temps. Une jouabilité aisée de prime abord, qui se combine avec pas mal de subtilités et d'importantes perspectives d'évolution grâce à la fonction Tag. Certains pesteront sur le design que j'admets assez particulier mais quoi qu'on en dise, lorsque ça bouge, le résultat laisse pantois et va comme un gant aux personnages de Street Fighter, comme à ceux de Tekken. Même si, moi aussi, Mr Ono a tendance à m'exaspérer, je salue déjà son audace en matière de design et même de gameplay. Reste à en savoir plus, car il est évident qu'il reste encore pas mal de détails à découvrir sur la jouabilité de Street Fighter X Tekken.