Activision, Ubisoft, Square Enix... Pour n'importe quel amateur de jeu vidéo, ces sociétés sont immédiatement reconnaissables, évocatrices de série comme Call of Duty, Assassin's Creed ou encore Final Fantasy. Mais qu'en est-il quand on cite des entreprises telles que Kabam, King ou encore Rovio ? Si les joueurs avisés, de par les nombreux projets inter-médias de la société finlandaise (et désormais les chaussettes, les peluches et les pyjamas des plus petits) savent peut-être que c'est à Rovio que l'on doit Angry Birds et toutes ses déclinaisons, pour autant King (Candy Crush) ou Kabam (Dragons of Atlantis, The Hobbit Kingdoms) demeurent des géants cachés du jeu vidéo.
Des géants qui hors du prisme d'intérêt "des vrais joueurs" génèrent des bénéfices colossaux via leurs jeux sociaux et leurs applications sur téléphones et tablettes, obligeant les éditeurs traditionnels à repenser leurs modèles économiques, courant après les millions qu'ils ont en retard sur ces nouvelles plateformes de jeu.
C'est Kabam, une des ces entreprises au succès phénoménal et à l'expansion massive, de celles qui bouleverseront peut-être le jeu vidéo pour le pire ou le meilleur à l'avenir, que nous avons découvert il y a peu à Londres, lors d'un entretien avec le président de ses studios. A la rencontre d'un géant méconnu.
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Le 12 décembre 2013, à l'entrée du restaurant Eveleigh, sur Sunset Boulevard, à Los Angeles, les flashs crépitent pour Kristen Bell (Veronica Mars), Rosario Dawson (Sin City) ou encore Jena Malone (Hunger Games : L'embrasement). Pas une avant-première, pas une remise de prix, ces actrices hollywoodiennes sont présentes pour la soirée de lancement de la dernière extension Kabam, La Désolation de Smaug pour Le Hobbit : Royaumes de la Terre du Milieu, un jeu disponible sur iOS et Android gratuitement, bien entendu complètement pensé autour de l'utilisation de micropaiements.
Car comme quand Kabam, une société qui proposait initialement du jeu vidéo sur Facebook pour basculer fin 2011 aussi sur mobiles, on est valorisé à plus de 700 millions de dollars, on a levé plus de 125 millions de dollars depuis 2006 et généré plus de 180 millions de bénéfices en 2012 pour en envisager le double en 2013, il est plutôt légitime d'y mettre les formes.
Fondée en 2006 dans la Silicon Valley, basée aujourd'hui à San Francisco, avec des studios à Austin, Vancouver, Pékin et des bureaux à Séoul, Berlin, Londres et au Luxembourg, l'entreprise aux jeux toujours dans le top 10 des titres joués sur mobiles a vu Google Ventures, Intel Capital ou MGM et Warner investir dans son capital, lui permettant ainsi de dériver le concept initiaux de ses titres phares sur des licences comme Le Hobbit, Fast & Furious ou Le Parrain.
Employant aujourd'hui plus de 500 personnes, Kabam a généré avec sept de ses jeux en 2012 plus de 1 million de dollars par mois, son revenu par jour par utilisateur actif étant neuf fois supérieur à celui des plus grosses compagnies du milieu.
Ce qui explique certainement en partie la décontraction d'Andrew Sheppard, ancien d'Electronic Arts et désormais président des studios de jeux Kabam que nous avons rencontré il y a quelques semaines dans un hôtel de la capitale britannique où Kabam présentait ses dernières nouveautés sur iPad.