Disponible sur PS4, PC et Switch, NEO The Worlds Ends With You était avant même sa sortie un jeu pas tout à fait comme les autres. Il fait suite à un titre jouissant d'une grande popularité, qui a même eu droit à son adaptation en série d'animation. Mais une fois terminé, peut-on dire qu'il parvient à faire mieux qu'un simple rappel nostalgique ?
Ah, The Worlds Ends With You ! L'un des premiers jeux de Square Enix a destination de la DS aura laissé quelques traces indélébiles chez certains joueurs de la petite portable de Nintendo, le jeu exploitant alors avec brio les fonctionnalités tactiles et de double écran de la machine, en plus de posséder un design original et marquant, et une cartouche PAL désormais fort peu accessible au vu des prix du marché. Et désormais, plus de 10 ans après, c'est une suite qui débarque !
L'élu ?
Les bons jeux sont presque éternels, et se voient souvent réadaptés à toutes les sauces, et c'est ce qui est arrivé à The World Ends With You : glairant le bon filon, il y a quelques années, Square Enix avait décidé de transposer son bébé sur smartphone, puis sur Switch, mais la perte du second écran et de quelques fonctionnalités sympathiques sur DS ne nous avait alors que très peu convaincus sur l'hybride de Nintendo. Cette fois-ci, les machines qui l'accueillent sont en majorité exclusivement sédentaires ! Tomberons-nous malgré tout dans le piège de la fonction tactile fantôme ? Ou la jouabilité sera-t-elle cette fois-ci plus ergonomique et, qui sait, avec toujours un univers en béton ? Autant de questions pour lesquelles vous aurez une réponse à la fin de ces quelques lignes.
Dans cet épisode NEO, vous incarnez un nouveau héros dans une nouvelle histoire, Rindo, masque noir vissé sous le menton, signe d'une époque. Avec son compagnon Fret, ils sont coincés dans une dimension parallèle de Shibuya, le célèbre quartier tokyoïte, et forcés de participer au Reaper game, qui les voit combattre moult monstres et résoudre de multiples énigmes. Il faudra aussi recruter de nouveaux membres avec une galerie de personnages classiques mais intéressants, pour combattre les bestioles, mais aussi d'autres participants. Car il s'agit d'une compétition. L'occasion de croiser quelques vieilles connaissances, mais aussi de découvrir les pouvoirs de nos héros, qui sont capables de remonter le temps pour revivre une action avec une nouvelle information capitale et changer le cours du destin, ou encore de plonger dans les émotions des gens. Le scénario se laisse suivre et la narration épisodique journalière donne un certain rythme à l'ensemble.
Un bug dans la matrice.
Le tout est enrobé dans le même style que pour le premier épisode, et force est de dire que tout cela est très beau. Les héros possèdent un style très "Nomuresque" et l'aspect très urbain de cet univers aux PNJ sans visages est assurément charmeur. L'ensemble bénéficie de voix anglaises ou japonaises, et de textes français, et si quelques cinématiques en 3D sont de la partie, il faudra bien souvent se contenter de panneaux de visual novel, certes joliment découpés, mais très bavards ! Mention spéciale à la narration contextuelle en jeu, toujours très stylée et parfois étonnante. La piste sonore n'est pas en reste avec de la qualité à tous les étages, des airs jazzy à la Persona en passant par les nombreux morceaux de rock bien pêchus qui pullulent ici et là.
Outre son design manga assumé, marqué et séduisant, NEO : The World Ends With You propose une visite de Shibuya plutôt dépaysante pour quiconque ne fréquente pas régulièrement les lieux, et plutôt fidèle. C'est un vrai plaisir d'arpenter les rues de ce qui est peut-être le quartier le plus couru de tout Tokyo. Les déplacements se font désormais sur une map en 3D, avec toujours un mode "vision secrète" pour voir les pensées des gens et les monstres, mais aussi de multiples boutiques pour acheter des fringues ou de la bouffe, pour se préparer comme dans Monster Hunter ! Le tout est fait sous Unity, et si on n'est clairement pas sur du AAA, on garde cette saveur de jeu nomade résolument rétro.
Je connais le Kung Fu !
NEO : TWEWY possède donc un charme au moins équivalent à celui de son ainé, mais qu'en sera-t-il de sa jouabilité ? Côté RPG, c'est plutôt complet, avec un certain temps passé dans les menus pour trier ses badges lootés en combat, leurs améliorations et éventuelles mutations, mais aussi pas mal de fringues à collectionner et équiper pour gagner quelques bonus statistiques, mais aussi des liens sociaux déverrouillant d'intéressantes fonctions en combat. Une gestion du niveau est aussi disponible mais cette dernière est assez basique. On explore la ville et ses boutiques de fond en comble pour tenter de réunir tous les objets, en nombre indécent, puisque de multiples items à collecter sont eux aussi présents ici, tout en ayant l'idée de terminer quelques quêtes secondaires. Clairement, il y a de quoi s'occuper durant les 20 heures qu'il vous faudra pour voir le bout du Reaper's Game.
Niveau combats, c'est sympathique, mais pas exempt de défauts : on va donc devoir équiper des badges, un par héros, associé à un bouton de la manette, et lancer ses attaques avec la touche correspondante. On dirige alors le dernier protagoniste qui a attaqué et on peut esquiver. Les attaques sont à cooldown, et on va tenter de combotter nos ennemis avec une bonne combinaison de badges pour faire monter la jauge de l'attaque spéciale. Mais le tout se monte plutôt facile en normal, et si la mécanique de combat est plutôt dynamique contre les mobs, les boss, au demeurant assez gros, sont de vrais sacs à PV. Vous pourrez augmenter la difficulté ou même baisser votre niveau pour tenter d'obtenir de meilleurs badges ! Malgré tout, les combats se montrent parfois brouillons, difficiles à comprendre, trop rapides, deviennent un joli bazar quand plusieurs héros attaquent en même temps, et le tout garde assurément un côté un peu simpliste, proche de ce qu'on pourrait retrouve sur un jeu mobile. Peut-être le seul réel point faible de ce NEO : The World Ends With You.