C'est en cette fin mars que l'Europe confinée goûte enfin aux joies de ce qui pourrait bien être LE jeu de baston de cette année 2020. Les férus de bourre-pifs virtuels sont aux aguets depuis 6 mois, s'ils ne sont pas déjà passés par l'import, et les curieux de passage voient leurs rétines éclatées par ce jeu qui "ressemble a Dragon Ball FighterZ". Mais que vaut donc vraiment Granblue Fantasy : Versus ? La réponse tout de suite.
Disponible sur PC et PS4, avec des textes en français, nous avons eu la chance de nous frotter a ce Grandblue Fantasy : Versus sur PS4 PRO avec une édition digitale deluxe fournie par l'éditeur comprenant, entre autres, le Season Pass, un artbook digital et une OST, digitale, elle aussi. Du coup, on a tout de suite eu droit à deux personnages en plus pour se jeter dans le feu de l'action.
Final Granblue
La baston médiévale-RPG, chez Arc Sys, on connaît. Ils n'en sont pas à leur coup d'essai après l'amusant Battle Fantasia. Et entre Dragon Ball FighterZ, les Guilty Gear Xrd et Blazblue, qui semble un peu à l'arrêt depuis Cross Tag Battle, dans les ateliers des orfèvres de Yokohama, on peaufine actuellement ce qui est une des meilleures formules destinées au jeu de baston, si ce n'est la meilleure actuellement, avec un degré de technicité et de profondeur fou dans le gameplay, une accessibilité de tous les instants, et un visuel innovant, ravageur et tapageur.
Et tout ceci, après avoir été affublé de beaux habits Dragon Ball pour un FighterZ mémorable, revient cette fois-ci avec un skin de la licence Granblue Fantasy, peu connue du grand public occidental, puisque c'est à la base un titre destiné aux smartphones japonnais. Pourtant, l'univers est de qualité, avec ses faux airs de Skies of Arcadia qui se serait accouplé à SoulCalibur, et le tout est chapeauté par des artistes de renom tels que Nobuo Uematsu ou Hideo Hinaba, deux magiciens qui ont fait leurs gammes - et une partie de leur carrières - aux côtés d'un certain Hironobu Sakaguchi. De quoi apporter de la lumière sur un univers qui le mériterait ? En tout cas, au Japon, ça cartonne, et si on attend toujours un vrai A-RPG de la licence sur console, qui aurait pu être réalisé par Platinum Games -mais non - c'est avec un jeu de baston que Granblue Fantasy va se faire connaître de l'occident. Car oui, il le mérite.
Blazblue Fantasy
C'est une spécialité de la maison, et en termes de gameplay, on est servi avec une formule aussi accessible pour le débutant que celle de FighterZ, voire plus, tout en proposant pas mal de subtilités. 6 boutons d'action sont ainsi disponibles, avec trois attaques combotables et qui peuvent finir sur "spécial", un drive spécifique à chaque perso, une garde magique qui se fout du cross-up et un spécial sur garde basse adverse. Les coups spéciaux, au nombre de 4 par personnage, se font avec un simple quart de cercle ou un dragon, et un temps de cooldown à respecter entre deux utilisations. Mais il existe aussi un mode noob, ou chacun des coups spéciaux est associé à "R1" et une direction ! Les deux modes de commandes sont disponibles en simultané, et on a vite fait de passer de l'un à l'autre si l'on se retrouve en difficulté et que ça chauffe un peu trop en fin de combat... Dans le même ordre d'idées, les ultras se font tous avec deux quarts de cercle, ou un seul avec "R1" !
Aussi, chaque bouton d'attaque possède son auto-combo, même si on a vite fait de plutôt utiliser ses propres combos construits, que l'on terminera avec une attaque spéciale devenue imparable pour encore plus de douleur. La manette DualShock 4 reste une alternative convenable même si on a apprécié le confort de déporter les boutons "R2" et "L2" sur notre fixation dorsale de commandes. La défense n'est pas avare en options non plus, et en l'absence de burst, vous aurez à votre disposition un bouton de garde qui se fiche des cross ups adverses, que vous pourrez associer à une esquive et un dash en avant. De quoi se protéger et casser les combos adverses en toutes circonstances. Le gameplay est assez simple en apparence, mais va proposer tout un tas de subtilités, et notamment dans ce qui est une spécialité maison chez Arc Sys : Le match-up.
Granblue Fantasy Versus XIII
En effet, le casting de cette première itération baston de Granblue Fantasy est assez réduit, avec seulement 11 personnages disponibles d'entrée. Soit un de moins que le premier Blazblue, Calamity Trigger, un jeu qui a pourtant changé ma vie. Si vous avez opté pour l'option Season Pass, ce chiffre montre immédiatement à 13, et devrait atteindre les 16 d'ici quelques mois. Mais surtout, sachez que contrairement à un FighterZ où tous les personnages se ressemblaient un peu en termes de jouabilité et de construction de combos, ici, on a 13 héros très différents dans leur approche. Les amateurs de jeux Arc Sys savent de quoi je parle, mais voici de quoi éclairer la lanterne des autres. Outre quelques héros très classiques dans leur construction, type shoto, à charge ou choppeur, on retrouve ici des marionnettistes, des archers, des héros à stance, et un boss tout pété qui possède un drive qui ressemble à celui de Seth dans Street Fighter. Et parfois, certains présentent plusieurs de ces caractéristiques !
Tiens, le drive, parlons-en. Comme dans Blazblue, chaque personnage possède un bouton d'action spécial. Pour certains, c'est une attaque dévastatrice. Pour d'autres, c'est un focus à la SFIV, un dash surpuissant, un changement de posture ou un contrôle à distance. Chaque héros est vraiment très différent et se joue d'une façon toute particulière. Une bonne connaissance du casting est nécessaire pour savoir à quoi s'attendre de la part de ses adversaires. Votre serviteur a par exemple jeté son dévolu sur Matera, une délicieuse nymphe aux talons à la hauteur improbable, qui se joue un peu comme Mu-12 dans Blazblue : comprenez par là que vous avez affaire à une héroïne lente et peu maniable, mais qui attaque à distance et contrôle l'espace, dispose d'un dash spectaculaire en guise de drive pour compenser sa lenteur, et qui tape fort au corps à corps en cas de besoin. Même avec les cooldown, c'est facile de spammer à distance, et en plus si on utilise les commandes simplifiées, on fait véritablement passer un sale quart d'heure à tous ses adversaires en ligne.
Beat'em Up All !
Pour profiter de toute cette jouabilité aux petits oignons malgré son faible nombre de personnages, vous aurez à votre disposition divers modes de jeux assez complets : un mode Versus, accompagné d'un classique mode Arcade, d'un Tutoriel assez complet qui va vous demander de bien maîtriser chacune des subtilités avec 5 essais à valider, un défi Combo assez succinct sur le même modèle et un défi match-up qui va vous proposer, avec votre main, d'apprendre comment repousser 2-3 attaques de chacun des membres du casting... Vous aurez aussi un mode Entraînement très complet avec fonction d'enregistrement pour le pantin et liste de commandes illustrée avec des vidéos, une Galerie et une Encyclopédie. En ligne, le netcode est fiable, et propose d'attendre les matchs en training ou en défi, avec des salons privés, des halls nationaux, des classements et des replays. C'est très bien, même si un système de classement chelou - où j'ai perdu mes deux premiers matchs - m'a fait partir d'un rang de combattant très bas, pas l'idéal pour le matchmaking.
Mais ce n'est pas tout ! Vous aurez aussi un mode RPG qui prend la forme d'un Beat'em all qui rappellera des souvenirs à ceux qui ont joué à l'épisode Judgement de Guilty Gear sur PSP ! Au menu, quelques cinématiques dans le moteur du jeu, et beaucoup de visual novel, avec quelques dessins à la main super classes. Question jouabilité, c'est la même que dans le jeu de combat en 1 contre 1, mais face à de multiples ennemis qui arrivent des deux côtés. Quelques modèles 3D exclusifs sont présents, avec moult mobs tirés de l'application mobile, et des boss démesurés. Les niveaux s'enchaînent comme du pop corn, au rythme de 2-3 tableaux par niveaux, et on roule un peu trop sur le jeu en mode normal. On possède aussi un stuff à gérer, mais de façon plutôt succincte. Ce mode propose de jouer à 2 en ligne ou en local, et malgré toutes ses qualités, on l'a plutôt vu comme un tutoriel un peu ennuyant pour la suite, la vraie aventure, celle de la baston.
Granblue Fantasy XrdZ
Hormis ce mode RPG, Granblue Fantasy se contente un peu du minimum en termes de mode de jeu. Vous aurez malgré tout de quoi faire, même si les trophées sont plutôt très faciles et rapides. Par exemple, on a eu celui qui consiste à lancer 100 attaques spéciales, en or, avant de finir le mode Arcade pour la première fois !
Et techniquement parlant, malgré des temps de chargement assez longs, où l'on peut zapper les vignettes de texte, le jeu est beau à pleurer et très fluide. Tout comme ses grand frères, Guilty Gear Xrd et Dragon Ball FighterZ, on reprend ce cel-shading si particulier appliqué aux modèles 3D qui donne véritablement l'impression de jouer à un dessin animé. Les arènes ne sont pas en reste, avec là encore un mélange de modèles 3D et de textures dessinées à la main, qui changent au troisième round, qui donnent un cachet ultra particulier à ce Granblue Fantasy : Versus. Les effets de caméra sont super stylés, les effets de lumières sont réussis et le jeu est très fluide. Clairement, avec en plus tout le fan service sexy qu'il propose, vous allez en prendre plein les mirettes !