Eugen Systems lâche la main de Paradox Interactive et a pris la décision d'auto-produire Steel Division 2. Une suite qui se veut, de la bouchemême des développeurs, plus massive et plus profonde et qui souhaite gommer les défauts du précédent.
Steel Division 2 fait ses adieux à la Normandie de 1944 pour se concentrer sur la Russie de la même année et plus précisément sur l'Opération Bagration qui s'est déroulée du 22 juin au 19 août. S'étendant sur une ligne de front de 1000 km, il s'agit de l'offensive soviétique qui a consisté à reprendre les territoires occupés par les forces de l'Axe. Pour cela, l'URSS n'a pas hésité à déployer pas moins de 2,3 millions d'hommes et plus de 4000 blindés ainsi que 6000 avions !
Le but était évidemment de surpasser numériquement les forces du IIIe Reich qui ne pouvaient opérer une riposte forte de "seulement" 800.000 hommes répartis en 63 divisions. Il s'agit de l'une des plus grandes catastrophes de la Seconde Guerre Mondiale en termes de bilan humain.
Le jeu reprend le principe du premier. Il faut d'abord constituer des divisions du coté de l'Axe ou des Alliés (ici l'URSS).
Au sein de celles-ci, les unités sont toujours séparées en 8 catégories :
- Reconnaissance
- Infanterie
- Support
- Char
- Anti-char
- Anti-Air
- Artillerie
- Air
Chaque unité coûte des points et une division possède 40 slots libres. À vous de juger si vous préférez vous concentrer sur tel ou tel type d'unité sachant que 3 catégories de division existent : les divisions d'Infanterie, Mécanisées et de Blindés. Aucune division Aéroportée n'est disponible pour l'instant, comme pour le premier volet à sa sortie. Au total, vous disposez tout de même de 350 unités différentes, ce qui représente une progression majeure par rapport à l'original. Et, petite subtilité, vous pourrez configurer vos unités en choisissant par exemple la phase de déploiement, l'expérience ou le véhicule de transport. Cela vous coûtera plus de points de déploiement, bien évidemment, mais ça permet également de personnaliser encore plus sa division.
Du neuf avec du vieux ?
Libre à vous ensuite de réaliser des batailles en solo ou en multijoueur, ou de vous jeter dans les affrontements historiques (qui ne permettent pas de jouer ses divisions personnalisées) jouables en coopération. Au programme dans le mode Escarmouche, trois modes de jeu : Conquêtes, Conquêtes Rapprochées et Percée. Le dernier est le petit nouveau et opte pour un scénario de Défense/Offensive dans lequel il est possible de placer des bâtiments de défense tels que des bunkers, des barbelés ou encore des tranchées. Les deux premiers modes, plutôt explicites vu leurs noms, sont issus du premier volet.
Un gros contenu
C'est un total de 28 maps différentes qui se trouvent accessibles et il y en a pour tous les goûts et pour toutes les tailles. Rien que pour ce contenu, le jeu prend clairement une autre ampleur que Normandy 44. C'est assez titanesque et comme toujours chacune est conçue à partir de photos de reconnaissance de l'époque, le but étant de respecter la topographie du terrain pour y représenter dans le moindre détail la plus petite maison ou le moindre bout de nature. On se retrouve ainsi avec des environnements et des champs de bataille très immersifs et réalistes. Dommage que le jeu nous fasse sortir l'expérience avec les comportements parfois étranges de nos unités via le pathfinding. Il faut sans cesse surveiller ce qu'elles font après avoir donné des ordres car parfois on se retrouve avec des soldats en pleine zone ouverte car elles empruntent le chemin le plus rapide pour arriver à une zone sans se soucier de rien.
Un mode Wargame qui vaut le détour
Mais l'un des ajouts majeurs du jeu est le mode Army General qui est à lui seul une bonne occasion de craquer pour ce second épisode. Il s'agit ni plus ni moins que d'un wargame prenant place sur des cartes d'États Major de l'époque (encore une fois pour accentuer le réalisme et la sensation de véracité). On doit y déplacer des pions qui symbolisent nos unités et nos groupes de combat. Celui-ci propose quatre scénarios différents : deux plutôt faciles, un moyen et un plus difficile. Sachant que chacun d'eux vous occupera durant plusieurs dizaines heures tellement la complexité est au coeur de l'expérience. Au choix, les combats pourront être résolus automatiquement par l'I.A. ou alors par vous via les classiques batailles en temps réel. Il va falloir se montrer patient lors de ce mode de jeu pour en extraire la substantifique moelle.
Où est donc le workshop ?
Coté artistique et technique, on constate un joli coup de bistouri. Les textures sont dans l'ensemble beaucoup plus belles et on s'en rend compte particulièrement lors des de-zooms en pleine bataille. Il en est de même pour les différents effets comme la fumée et les explosions, ça apporte une belle plus-value à l'ensemble et notamment un coté plus épique.
Lorsqu'un avion est abattu, par exemple, on le voit désormais se crasher et cela est matérialisé par une énorme explosion, décimant tout sur son passage. Le jeu profite aussi d'un filtre sépia qui apporte une touche plus sombre et dramatique au jeu, ce qui ne plaira pas forcément à tout le monde. L'un des points négatifs (à l'heure actuelle), et non des moindres, est l'absence de workshop. Étrangement, le menu principal affiche un sous-menu pour la gestion des mods mais pour autant le jeu ne propose aucune possibilité aux moddeurs. Reste à voir si une mise à jour arrivera par la suite pour corriger ce souci.