Tristement absente de nos écrans depuis la sortie d'un certain Lords of Shadow 2 en 2014, la série des Castlevania aura fait l'objet de nombreuses transformations, à l'image de son iconique et éternel boss de fin. Avant d'emprunter aux RPG et à la saga Metroid de nombreuses mécaniques, les Belmont maniaient surtout avec maestria l'art de la plate-forme/action.
Alors on ne chipotera pas trop en se demandant quel anniversaire peut célébrer la série entamée en 1986 sur Famicom Disk System, pour mieux se concentrer sur ce que cette Castlevania Anniversary Collection nous propose pour marquer le coup. Après tout, il n'y a jamais de mauvaise raison pour rassembler une vieille bande de potes, et se remémorer les quatre cents coups (de fouet) de la grande époque. Ce n'est certainement pas Patrick Bruel qui dira le contraire.
L'album de la maturité
Ce qu'il y a de chouette avec une série pléthorique et d'un certain âge comme Castlevania, c'est que les Belmont & Associés sont passés par tellement de phases qu'il était tout indiqué de se pencher à nouveaux sur leurs débuts. Avant le virage rôliste entamé avec le mythique Symphony of the Night, la série proposait d'enchaîner de façon plus linéaire des niveaux mêlant action et plate-forme. C'est donc une série de huit épisodes à l'ancienne que nous propose de revisiter Konami, rarement pour le pire, surtout pour le meilleur.
Jugez par vous-même : avec Castlevania, Castlevania II : Simon's Quest, Castlevania III : Dracula's Curse, l'éternel Super Castlevania IV, mais aussi Castlevania : The Adventure, Castlevania II : Belmont's Revenge, l'injustement méconnu Castlevania : The New Generation (plus connu sous son nom Outre-Atlantique Bloodlines), et le spin-off nippon Kid Dracula, il va y avoir des goules et des fantômes à renvoyer dans l'au-delà. Si l'on passera (très) rapidement sur les deux épisodes sortis sur Game Boy, oscillant entre l'anecdotique et le franchement dispensable, le reste de cette sélection permet de se rappeler les riches heures de la série, avec, en point d'orgue, les opus 16 bits. Riches, d'une beauté sans pareille pour l'époque et doté d'une bande-son qui n'a pas pris la moindre ride, leur présence nous ferait (presque) oublié l'incompréhensible absence de Rondo of Blood.
Les mêmes en vampire
Mais parce qu'il fallait tout de même quelques outils pour profiter dans les meilleures conditions de cette boîte à bijoux familiale, la Castlevania Anniversary Collection se donne justement les moyens de nous faire profiter au mieux de ces titres venus du fond des âges. Chacun des huit épisodes bénéficie ainsi de son propre slot de sauvegarde - ô combien pratique lorsque la mort peut surgir à tout moment, et de six filtres parmi lesquels figurent un mode pixel perfect, ou le désormais traditionnel "lignes de balayage". Dommage que le remapping des commandes n'ait pas été proposé, car il aurait apporté un véritable supplément de confort. Et si l'émulation tient largement la route pour la grande majorité des titres proposés, Kid Dracula souffre quant à lui de sérieux problèmes d'affichage. Nous aurons également remarqué quelques baisses de frame-rate par moments, mais pas de quoi fouetter une chauve-souris.
Les plus mordus de Dracula auront également de quoi étancher (un peu) leur soif de connaissances, grâce à la présence d'un livre numérique intitulé "Crescent of the Moon", qui régalera à n'en point douter les fans de la série. En plus des superbes artworks que l'on était en droit d'attendre, vous y retrouverez quelques interviews, mais également une chronologie des épisodes disponibles sur cette compilation. De quoi résolument étancher sa soif ? Assurément. Et si vous êtes vraiment du genre à chercher la petite bête, rappelons pour conclure que les versions japonaises arriveront bientôt via une mise à jour gratuite, pour enfin lever toute forme de puritanisme anachronique. Vous voyez, il suffit parfois d'être patient.