A la même époque l'année dernière, nous testions Monster Energy Supercross, un jeu qui capitalisait sur les assets déjà développés par Milestone pour utiliser la licence du Supercross sauce Monster. Cette année, les italiens remettent le couvert avec une dynamique très positive concernant le deux roues, puisque Ride 3 avait su nous convaincre avec ses nombreuses qualités. Cela a-t-il été suffisant pour gommer les défauts d'un premier opus très moyen ? Il semble bien que la trajectoire ait été corrigée pour se hisser sur la plus haute marche du podium.
L'année dernière, Monster Energy Supercross méritait tout juste la moyenne. Aussi, c'est sans enthousiasme que les premiers tours de roues ont été effectués avec cette nouvelle version. Afin d'exploiter au mieux les licences chèrement acquises, il n'est en effet pas rare qu'éditeurs et développeurs sortent rapidement deux jeux avec la même recette. Bien entendu, ce numéro 2 est toujours un jeu de Supercross, mais il gomme presque tout ce que l'on reprochait à son prédécesseur. En selle pour quelques explications...
C'est beau par tous les temps, tout le temps
Alors que l'année dernière les occasions de rouler de jour se comptaient sur les doigts d'une main (90% du jeu se déroulait la nuit), il y a maintenant moult occasions de rouler aussi de jour et ce, par tous les temps. Cela change évidement grandement l'ambiance et les sensations de conduite. La terre sèche et les amas de boue influent de façon drastique sur la conduite de la moto et il est très agréable de pouvoir passer d'une ambiance de stade nocturne à quelques escapades diurnes pour les entraînements ou les défis (que nous allons détailler plus avant un peu plus tard).
L'animation n'est pas exempte de défauts, avec des comportements toujours aussi rigides qui révèlent l'orientation arcade du titre. Les pilotes ont malgré tout des attitudes réalises pour garder l'équilibre et peuvent réaliser un certain nombre de figures. Les défauts sont principalement révélés lors des ralentis, avec un grand nombre de pilotes affichés. Les tests de collisions sont parfois hasardeux et les résultats peuvent être assez comiques. Mais globalement la technique a progressé.
Les temps de chargement sont plus courts, les motos mieux détaillées et les pistes évoluent bien plus avec le passage des motos. On regrette tout de même que MES2 ait la même maladie que Ride 3 pendant les chargements, à savoir une musique qui saute, comme si le jeu buguait. Même si les ornières ne semblent toujours pas changer sensiblement les trajectoires à suivre, elles sont au moins conformes au passages des motos et plus marquées. Si Monster Energy Supercross 2 était une moto, ce serait une belle retouche esthétique de son édition précédente, avec quelques raffinements au niveau de l'injection. On carbure mieux et c'est beaucoup plus agréable.
Des semaines bien chargées
La saison de Supercross et ses deux conférences a été mise à jour. Et pas seulement sur le plan du contenu. Le déroulement est tout à fait différent et propose maintenant d'organiser la semaine autour de plusieurs activités. Le pilote doit maintenant choisir ce qu'il va faire avant un week-end de course.
L'entraînement vise bien évidement à améliorer les capacités du pilote dans divers compartiments du pilotage avec des exercices spécifiques : vitesse en courbe, sauts, départs arrêtés... Ils sont à alterner avec d'autres journées de défis envers d'autres pilotes en contre la montre ou en face à face et avec des journées presse ou publicitaires. Il s'agira ainsi de gagner l'argent nécessaire à l'amélioration et à la personnalisation des motos, mais aussi à faire progresser la notoriété qui donne accès à des sponsors plus exigeants et aussi plus généreux.
Ces activités, et notamment les entraînements, sont plus ou moins réussis dans leurs propositions, mais il amènent une certaine fraîcheur à une saison qui est maintenant bien mieux mise en scène. La carrière n'est plus aussi ennuyeuse qu'avant et progresser de la catégorie 250 vers les 450cc est bien plus agréable. Grâce à cela, MES2 gagne en profondeur. Une fois la campagne essorée, il vous reste encore à faire le tour des modes classiques en solo avec toujours l'éditeur de circuit pour dessiner vos propres tracés sadiques.
Une meilleure suspension !
Question conduite, on reste sur une ligne arcade, mais sans doute pas forcément de façon délibérée par les gens de Milestone. Il faut toujours garder le rythme et s'organiser pour gérer les sauts de manière optimale. Une nouvelle aide (désactivable comme tout le reste) vous montre la meilleure manière de négocier les sauts pour perdre le moins de temps possible. Dans le même registre, le dosage de l'accélération vous permet de négocier correctement les virages et le comportement de la roue arrière est bien meilleur que dans le premier opus. Pas facile pendant les premières minutes, on prend un réel plaisir à se battre avec les autres pilotes gérés par l'IA après un peu d'entraînement.
Avec une difficulté réglable et des aides personnalisables qui augmentent le challenge ou ajoutent de l'immersion, par exemple en vue casque, qu'est-ce qui peut donc bien casser le côté simulation du jeu ? Ce sont justement les autres pilotes qui viennent mettre en lumière des soucis de collisions hasardeuses. Les chocs sont gérés de manière parfois très étrange, et ce aussi bien avec les éléments fixes du décor qu'avec la concurrence. Heureusement, la possibilité de retour sur image efface la frustration et l'injustice, mais également le réalisme qu'aurait pu assumer le jeu. Pas moins fun pour autant, mais les puristes seront prévenus. Il resteront cependant agacés par des remises en piste parfois péremptoires alors que la moto sortait à peine des limites du terrain (un souci déjà présent dans le numéro un).
Ceci dit, c'est encore un compartiment qui a progressé et il est bien plus aisé de négocier les sorties de virages qui pouvaient se transformer en véritables calvaires dans Monster Energy Supercross premier du nom. La conduite est plus subtile, notamment avec la gestion des "scrubs" pour gagner du temps sur certains sauts. Cela le rend d'autant plus intéressant.
Le multijoueur toujours en retrait
S'il y a bien quelque chose qui n'a malheureusement pas évolué, c'est sans doute le netcode. On y retrouve les mêmes soucis de gestion des collisions avec en plus une animation massacrée par de nombreux lags. Certes, les motos passent en mode fantôme lorsqu'il y a vraiment trop de décalage, mais les soucis persistent malgré tout.
Vous aurez tôt fait d'être éjecté de la piste ou défoncé par un autre coureur qui vous retombe dessus en plein saut sans l'avoir vu venir. L'absence de mode multi en local ne peut pas non plus compenser un service qui n'allongera pas la durée de vie heureusement conséquente en solo.
C'est bien dommage, car Monster Energy Supercross 2 est vraiment sur la bonne voie et passe d'un titre réservé aux fanatiques du genre à un jeu recommandable à ceux qui aiment les jeux de course tout court. De passable il devient bon, et de dispensable il devient abordable. Si vous aimez la moto en général, vous irez sans doute plus vers un Ride 3, mais si les bains de boue vous vont bien au teint, jetez donc un coup d'oeil par-ici.