Entamé il y a déjà bien longtemps avec la sortie de la Sega Mega Drive Collection sur PSP en 2006, le travail de conservation du patrimoine de l'ex-constructeur de consoles mythiques va peut-être trouver avec cette nouvelle itération une certaine forme d'aboutissement.
Portée sur PlayStation 2 et déjà enrichie une première fois sur PlayStation 3 et Xbox 360, cette compilation des très belles heures de la 16-Bits de Sega est bien de retour, mais certainement pas pour nous jouer un mauvais tour. Avec un ravalement de façade qui prend la forme d'une refonte de son interface, Sega Mega Drive Classics a eu le temps de revoir sa copie en allant piocher dans le catalogue maison quelques grands noms qui manquaient clairement à l'appel. Et si la liste complète vous intéresse, elle est toujours disponible ici-même.
Sega sûr
Avec cette fois 50 jeux religieusement classés sur les étagères d'une chambre infusée de l'esprit so 90's de Maître Sega, cette nouvelle compilation ajoute au catalogue préalablement établi des classiques de l'aventure comme la trilogie Shining d'origine (Shining Force 1 / 2 et Shining in the Darkness), Landstalker ou encore La Légende de Thor, sachant que ces deux dernières pièces de choix sont toutes deux proposées dans leurs versions françaises d'époque. Ce souci de bien faire fonctionne dans les deux sens, puisque d'autres bijoux rétro vous seront proposés dans leurs versions originales, histoire de retrouver l'excitation de lancer un Bare Knuckle II importé à prix d'or.
L'interface ne se contente plus d'être un simple menu déroulant, mais vous transporte donc dans une chambre d'ado aux posters réglementaires, avec sa quarantaine de titres accumulés, mais aussi sa télé cathodique (disposant de nombreux filtres) qui propose une fois le jeu lancé quatre slots de sauvegarde par cartouche. Dommage que le souci du détail n'ai pas été poussé jusqu'au bout, puisqu'on ne pourra malheureusement pas admirer les boîtes et leurs jaquettes respectives, et que les cartouches que l'on peut pourtant voir insérées dans la console aient délaissé leurs visuels pour de simples titres. Mais la modernité prend aussi la forme de fonctionnalités bien sympathiques, puisque l'on pourra comme dans la Mega Man Legacy Collection rembobiner à loisir l'action, histoire de ne pas mourir à cause d'un saut raté, ou de défaire un boss relou sans avoir à s'entraîner durant des heures. Les puristes hurleront, les autres en profiteront pour éviter la frustration.
Lithium Forever
Mais qu'importe : si l'on prend le temps de se pencher sur le contenu pléthorique de Sega Mega Drive Classics, on (re)découvrira une bonne partie de beat'em all d'anthologie, et de l'action pixelisée porteuse de l'esprit d'une époque. Entre les trilogies Streets of Rage, Golden Axe, Phantasy Star, Shinobi, les deux premiers Sonic, et quelques perles moins connues comme Comix Zone, Bonanza Bros. et Alien Soldier, il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour ne pas trouver là de quoi passer des heures de bonheur brut. Bien évidemment, il ne faut pas non plus s'imaginer trouver 50 chefs d'oeuvre intemporels, puisque les Vectorman, Space Harrier II et autres Flicky viennent remplir les étagères. Quel dommage que de basses questions de droit nous privent des Konami et Capcom sous licence(s) de la grande époque, mais la société humaine est ainsi faite...
Les gamers sûrs d'avoir conservé un skill intact pourront également se frotter aux différents défis et trophées qui ont la sage et bonne idée de se focaliser sur l'action, en laissant ses aventures fleuves aux passionnés ne comptant pas leur temps. Une bonne idée pour mesurer les restes d'époque, car l'émulation est de bonne qualité et répond la plupart du temps au doigt et à l'oeil. Espérons que le mode en ligne attire un peu de monde, car malgré nos nombreuses tentatives, personne n'a voulu lancer une partie de Puyo Puyo cachée sous les traits de Dr Robotnik's Mean Bean Machine...