Voilà fort longtemps que la série footballistique d'EA Sports n'avait pas rendu visite à des machines Nintendo. Mais là, c'était trop tentant, trop évident. Après des versions PS4, Xbox One et PC de bonne facture, peut-on s'attendre à des miracles sur la console hybride ?
Le même Cristiano Ronaldo. Le même habillage. Les mêmes menus. La même ambiance musicale. Le déguisement de FIFA 18 sur Switch est presque parfait et beaucoup pourraient s'imaginer retrouver un jeu identique à celui paru sur les supports qui en ont le plus sous le capot. Mais vite, la navigation sur la page d'accueil trahit son imposture. Oui, on retrouve un nombre impressionnant de clubs, de nations, de joueurs et de joueuses pros, de licences, de stades. Les jeux techniques, très bien élaborés, sont les mêmes qu'ailleurs. La plupart des réglages et paramètres de personnalisation aussi.
Mais... Où est le mode Aventure, distraction solo intéressante entrée dans sa deuxième saison cette année et pilier de la communication du jeu ? Qu'est-il advenu du nouveau Clash d'équipes du FIFA Ultimate Team - qui accueille pourtant les icônes ? Pourquoi le mode Carrière semble avoir deux voire trois ans d'âge ? Comment ce fait-ce que le match amical, la coop ou encore le Club Pro se soient fait la malle et que l'on ne retrouve que des saisons online ?
La réponse est simple : pour cette version qui a déjà dû composer sans Frostbite, les développeurs n'ont visiblement pas eu le temps de tout faire, tout intégrer. Dommage mais pas inadmissible. Il y a déjà de quoi s'amuser longtemps en solo comme en étant connecté... Même si l'avant-match, qui révèle un plan de jeu ne disposant pas des sliders d'attitudes et du tout récent remplacement rapide, a tendance à inquiéter.
Fraaaaaaaaaaappe de mule
Et puis c'est l'entrée des artistes sur le rectangle vert. Et là, on s'étonne. Les modélisations, bien qu'assez peu détaillées, arrivent à faire honneur aux athlètes d'origine, lorsqu'il s'agit de grosses stars, surtout. Hervé Mathoux et Pierre Ménès accompagnent les actions, pas toujours de façon heureuse et le public répond présent. Mais surtout, Joy-Con (ou encore mieux, Pad Pro) en mains, on constate qu'on n'a pas vraiment affaire à la version "au rabais" à laquelle on pouvait s'attendre. Les joueurs bougent bien, l'ensemble répond correctement, on développe un foot certes rapide mais qui, grâce à des défenses aux aguets et un timing plus miséricordieux qu'à l'habitude sur les tacles, autorise quand même autre chose que du foot sous coke, crack et amphétamines - quand bien même plus d'une collision paraît suspecte.
Ça fait old gen, surtout sur l'écran du salon, c'est sûr. Mais demeure plaisant. Enfin, ça, c'est avant de dénicher la grosse faille. Les gardiens de but ont en effet, tels un Shiryu pendant sa Colère du Dragon, un problème dans leur garde. Capables d'arrêts surprenants, ils se révèlent fragiles comme du verre sur les frappes cadrées décochées entre les 35 et 18 derniers mètres, pour peu qu'elles soient un poil levées. Forcément, ça casse un truc.
Où je veux, quand je veux... ou presque
On peut le dire sans sourciller, 99% de l'intérêt de cette mouture tient à sa portabilité. Pouvoir lancer un match n'importe où, sur un joli petit écran certains devaient en rêver. C'est possible. Du FUT depuis son lit ? C'est possible. Assurer à tous les niveaux avec un seul Joy-Con dissocié contre un pote tenant l'autre moitié ? C'est possible. Il faudra parfois plisser des yeux. Mais surtout se faire à l'idée qu'aucun trick n'est autorisé, que l'on ne peut s'empêcher d'enclencher l'affichage des aides contextuelles en pressant le seul stick à disposition et que SL et SR ne sont pas bien pratiques. Plusieurs controllers, voire machines pour des matchs en local, c'est le prix à payer en vadrouille.