Certains risquent de ne pas aimer la comparaison, pourtant The Surge, du studio allemand Deck13, s'inspire sans rougir de la saga Dark Souls. Les développeurs sont d'ailleurs clairs à ce sujet : "Un jeu hardcore pour les hardcore-gamers". D'emblée donc, une partie potentielle du public risquerait de ne pas y trouver son compte, comme nous allons le voir ensemble.
Dans The Surge, vous incarnez Warren, un technicien estropié qui travaille pour une multinationale spécialisée dans la robotique de pointe. Très vite, vous allez devoir apprendre à lutter pour votre survie, car les machines se révoltent (comme dans Terminator notamment) et vous allez pour ainsi dire vous réveiller au beau milieu d'un enfer. Heureusement, vous n'êtes pas seul et vous avez sur le dos un exosquelette qui vous permettra de briser des bouches de façon nette et sans bavure. Si vous avez vu le très bon film Edge of Tommorow, vous allez être ravis de ressembler à Tom Cruise.
La mort est omniprésente
Grosso-modo, toutes les personnes qui auraient pu devenir vos potentiels collègues ont désormais l'esprit contraint par des machines et vont vouloir vous faire la peau. Un contexte post-apocalyptique et futuriste bien loin de la traditionnelle heroic-fantasy ou Dark-Fantasy que l'on a l'habitude de voir pour ce type de jeu (les Dark Souls-like). La mort est omniprésente et le jeu va vous le faire sentir très vite. On pourrait d'ailleurs résumer l'expérience en deux mots : aucune pitié.
Le gameplay est très punitif et pour vous rendre la tâche encore plus difficile, vous risquez même de vous perdre dans des enchaînements de décors labyrinthiques où plusieurs chemins sont possibles. L'atmosphère du jeu est d'ailleurs bien travaillée et on savoure chaque endroit vide en prenant une grosse respiration, tant tout est un pesant autours de nous. Vous avez tout de même 50% de chance de mourir à chacune de vos rencontres. Ainsi, un peu comme les "safe-rooms" de Left 4 Dead, une fois en lieu sûr, toute l'adrénaline baisse d'un seul coup et vous pouvez enfin vous détendre, mais ce n'est malheureusement que passager.
Un répit de courte durée
Le monde se découpe en 7 zones qui ne sont pas forcément gigantesques, mais qui sont si tortueuses et labyrinthiques qu'elles suffiront à vous donner des sueurs froides. D'autant qu'elles se ressemblent un peu toutes. Et comme l'intérêt du jeu repose sur le loot de divers objets pour améliorer sa combinaison, il sera nécessaire de faire des allers-retours fréquents dans l'une des nombreuses Med-Bay. Il s'agit de votre "base", dans laquelle vous pouvez reposer vos nerfs mais aussi et surtout améliorer votre équipement. Le système de loot est très bien pensé, chaque ennemi peut être démembré et il faudra viser la partie spécifique du corps qui comporte le loot pour récupérer la précieuse cargaison.
Petite subtilité : seul un membre découpé par un coup de grâce rapporte un loot. Il ne faut donc pas espérer en récupérer plusieurs. Ensuite vous aurez accès à un système très simple de craft (RPG oblige) qui vous permettra d'améliorer vos armes et vos armures, pour ensuite écharper de nouveaux "monstres" et continuer le cycle jusqu'à la fin du jeu. Implants, rajouts... tout cela va permettre à Warren de mieux encaisser les coups, d'être plus vif, d'avoir plus de stamina, bref : de dépoter encore plus. Il faut globalement une trentaine d'heures pour venir à bout du titre, non pas parce que le jeu est très long, mais parce qu'il est très difficile.
J'ai mal à mes nerfs
Les combats sont techniques : il faut jongler entre les attaques horizontales et verticales, savoir esquiver au bon moment, et surtout sans cesse surveiller les actions de l'adversaire. La moindre seconde d'inattention et c'est le drame, car ensuite, bonne chance pour retrouver votre chemin et pour récupérer vos loots. Il est nécessaire de prendre le temps d'analyser chaque ennemi pour comprendre ses points faibles. Fort heureusement (mais c'est aussi un point négatif) ils sont peu nombreux et il n'y aura donc pas besoin d'avoir une mémoire d'éléphant pour tout retenir. Si les combats sont nerveux et efficaces dans leur construction, certains points noirs dérangent comme la hitbox qui fait des siennes.
On se retrouve ainsi avec des coups ratés sans trop savoir pourquoi. Bref les combats font rager et il faut prendre son mal en patience, surtout si on est neophyte dans le genre. Le framerate à 60fps sur PC permet de conserver la nervosité des combats et les amis du club clavier/souris seront heureux d'apprendre que, coté technique, il n'y pas grand chose à reprocher au jeu. Loin d'être une énorme claque, on a tout de même un rendu visuel qui reste agréable et qui ne souffre d'aucun désagrément. Les petites configurations sont les bienvenues.
Dommage que nos "outils de travail" manquent de diversité. Au total, on a la possibilité de tester 5 types de combat différents mais avec des armes qui se comptent sur les doigts d'une main. Plutôt griffe ou lame ? De toute façon vous n'avez pas le choix. Enfin sachez que le jeu est uniquement accessible en solo et qu'aucun mode multijoueur n'existe. Il faut donc aimer affronter les difficultés seul.