Parmi les titres de lancement de la Switch, une autre petite perle se cache dans la liste de jeux uniquement proposés sur l'eShop : FAST rmx. Cette version gonflée à bloc du jeu Wii U FAST Racing Neo s'impose comme un très bon jeu de course futuriste, qui vous fera forcément de l'oeil avec son petit prix.
La quasi totalité des possesseurs de Switch a évidemment choisi de prendre Zelda : Breath of the Wild avec la nouvelle console... Mais s'il fallait choisir un autre jeu pour l'accompagner, FAST rmx serait-il le choix idéal ? Pour ceux qui apprécient les jeux de courses et sont trop impatients pour attendre l'arrivée prochaine de Mario Kart 8 Deluxe, la réponse est un franc "OUI" !
Plus qu'un remix ?
Le jeu de Shin'en s'est clairement bonifié depuis l'opus Wii U. Les développeurs ont d'abord équilibré la difficulté, qui devenait presque insurmontable dès le deuxième niveau de championnats à l'époque. Le jeu n'en est pas moins exigeant aujourd'hui, mais il fait moins rager. Chaque épreuve est désormais constituée de trois courses et non quatre (ça fait une belle différence, étant donné qu'ici on garde ses mauvais résultats à moins de recommencer toutes les courses depuis le début), les sorties de piste et autres explosions sont un peu moins pénalisantes, une mini-map et des icônes au dessus des vaisseaux adverses ont été ajoutés... Bref, tout a été fait pour régler les petits désagréments qu'on n'avait pas oublier de mentionner de l'époque.
Pour autant, comme je l'annonçais plus haut, le jeu reste tout de même exigeant. Il faut garder sa concentration à tout instant, tant les courses vont à mille à l'heure et tant chaque petite erreur peut s'avérer fatale pour accrocher le podium. Le fameux système de "polarités" est de retour et ne fait qu'ajouter à la concentration nécessaire pendant les courses. Pour rappel, l'idée est simple : une touche vous permet de passer vos réacteurs de la couleur bleue à la couleur orange, et il faut sans cesse en changer pour profiter des zones de boost et autres tremplins bleus et oranges. Un système de jauge de turbo plus classique (on ramasse des petites boules de boost sur la piste) s'ajoute pour compléter un gameplay vraiment bien pensé.
Côté circuits, on se retrouve ici avec quasiment le double de tracés par rapport à l'épisode Wii U. Les 30 courses offrent une variété de décors et d'ambiances très plaisante, un design réussi et de grands moments de sensations fortes. Les anciens circuits ont semble-t-il été un peu remaniés, tandis que les nouveaux font encore franchir un cap à ce "petit" jeu indé qui s'immisce sans honte dans la cour des grands. C'est à un vrai petit F-Zero - bien moins parfait que le maître certes - qu'on a affaire. Au premier regard on peut être tenté de le comparer plus volontiers à un WipEout, mais les apparences sont trompeuses : la jouabilité se rapproche bien plus ce celle du jeu Nintendo, et à part rentrer dans le lard de vos opposants, vous n'aurez pas d'arme à disposition.
Plein la vue... en mode portable
Techniquement, FAST rmx mise avant tout sur une fluidité à toute épreuve, à base de 60 images/seconde qui vont bien, et il affiche également une résolution 1080p en mode TV (une fois la console insérée dans le dock). Ces deux paramètres restent les mêmes à deux, trois ou quatre joueurs en écran splitté, ce qui corrige encore une fois un des défauts majeurs de l'épisode Wii U, même si encore une fois les graphismes perdent forcément en qualité une fois affichés dans des demis/quarts d'écran. Dans tous les cas ça reste fluide et lisible, ce qui participe évidemment à faire vraiment de lui un titre multi accrocheur. Nous avons fait à peu près tous les tests possibles à la rédac, y-compris celui de jouer à 4 avec un Joy-Con chacun sur le petit écran de la tablette, et figurez-vous que c'était parfaitement jouable (à condition que chacun s'approche un peu évidemment) !
Visuellement, vous aurez malgré tout une appréciation différente de FAST rmx en fonction du mode de jeu choisi. Sur l'écran de la Switch en mode portable, le résultat est saisissant. Le jeu y est vraiment très beau, les effets spéciaux et l'impressions de vitesse ne faisant que sublimer l'ensemble. En mode TV, la console dans son dock et l'image sur le téléviseur donc, si la fluidité et l'esthétique globale du jeu restent bonnes, on remarque beaucoup plus l'aliasing, ainsi que le côté "baveux" de certaines textures. Bref, on se rend compte que ce n'est pas aussi beau qu'attendu, et l'effet peut éventuellement décevoir. Cela dit, n'en faites pas cas non plus : on reste devant un jeu passable graphiquement.
Sensations fortes, modes de jeu faibles
Le gros point fort de FAST rmx tient dans son combo jouabilité excellente / vitesse hallucinante. Doublé de courses au track-design souvent très bon, cela nous offre évidemment d'excellentes sensations, qu'on peut en plus partager en multi sans que le jeu ne se dégrade trop à vue d'oeil. Un beau package en somme, d'autant que l'enrobage graphique, généralement du plus bel effet, ainsi que le principe des polarités, original et ingénieux, ne font que renforcer l'intérêt.
Malgré tout cet enthousiasme, quelques imperfections subsistent, et elles sont ma foi assez gênantes. Elles concernent globalement les modes de jeu proposés. En tout et pour tout, vous pourrez jouer en solo dans les "Championnats", vous la donner grave dans le mode "Héro" (inspiré de F-Zero, où la jauge de boost est également une jauge d'énergie vitale), et bien sûr aller en mode multijoueur pour vous affronter en local (avec une ou plusieurs consoles) ou en ligne. Le hic, c'est que chacun de ces modes se contente du strict minimum : le championnat ne peut pas être fait à deux, le mode Héro non plus, le mode multi en ligne ne propose que des enchaînements de courses sans fin, sans variateur de règles, sans défi particulier... On note aussi l'absence totale de time-attack et de leaderboards, même si les développeurs nous promettent déjà de les inclure dans une prochaine mise à jour, qui intégrera également la gestion de la liste d'amis, désespérément absente pour le moment elle aussi. Bref, le contenu manque donc, vous l'aurez compris, de consistance.
La base est là, avec ce gros paquet de courses et de bolides, mais les développeurs n'ont clairement pas pris le temps de renforcer l'intérêt en intégrant différents modes et différentes variations, ce qui fait qu'on tourne un peu en boucle et que l'intérêt n'est jamais relancé par autre chose que le plaisir de se faire un shoot de bonnes sensations en enchaînant les courses. Malgré tout, pour un prix d'à peine 20 euros sur l'eShop, ça vaut vraiment le coup de se lancer dès aujourd'hui en attendant les fameuses mises à jour que les développeurs nous promettent et qu'on espère chargées en nouveautés de ce genre.