Fate/Extella : The Umbral Star est un Musô qui sort tout droit des studios Marvelous, uniquement sur PS4 et PS Vita. Il nous fait l'honneur de débarquer deux mois seulement après son arrivée au Japon, et en version physique s'il vous plaît. Nous avons eu l'occasion de nous pencher sur la version PS4 de cette adaptation, qui pioche allègrement du côté de la série des "Warriors" d'Omega Force... mais pour quel résultat ?
Marvelous s'était déjà plus ou moins aventuré du côté du Musô avec ses séries Senran Kagura et Valkyrie Drive, nous proposant des combats contre moult ennemis tous plus sexy les uns que les autres. Mais ici, avec ce Fate/Extella, on entre carrément de plain pied dans le giron du Musô pur et dur. Il va concurrencer Tecmo Koei et son studio Omega Force sur leur propre terrain : celui de la simulation (ultra-réaliste) de général surpuissant de l'ère Sengoku se battant seul contre mille hommes !
Au fil des années, Tecmo a su transposer sa formule à toutes les sauces. Avec pas moins de trois licences de base (Samurai, Dynasty et Orochi), mais aussi une multitude d'adaptations de la recette à d'autres univers (Hyrule Warriors, Berserk, Gundam Warriors, One Piece Pirate Warriors et très prochainement Fire Emblem Warriors sur Switch). Marvelous, pour son entrée sur le ring, a choisi de ne pas proposer une nouvelle IP, mais bel et bien d'utiliser un univers existant et déjà populaire : Fate.
"Cé ton destain"...
Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette série, il s'agit à la base d'un "EROGE" (raccourci pour "Erotic Game" en Japonais, une branche particulière du Visual Novel bourrée de passages coquins et dont les choix de dialogues sont surtout centrés sur la drague) nommé Fate/Stay Night. Et si vous avez déjà déjà entendu ce nom, c'est parce qu'après avoir été adapté dans en version "grand public" sur PS2 il y a déjà de nombreuses années, la série des Fate à enfanté de très nombreux spin-off, en passant de l'anime au manga et du light novel aux multiples produits dérivés, figurines en tête. Bref, pour le plus grand bonheur des fans de la série, ce Musô Fate/Extella va aller piocher dans pas mal de ces séries et proposer ainsi des personnages très variés. Le scénario inédit, découpé en trois, pourra être vécu du point de vue de trois héroïnes différentes au cours des 5-7 missions que composera chacun des arcs. Cela peut paraître court, mais une petite quinzaine d'autres personnages sont jouables, avec chacun plusieurs missions qui vont venir considérablement allonger la durée de vie du titre, surtout si l'on vise le challenge que représente le mode de difficulté supérieure.
D'autant plus qu'entre chaque mission, le jeu garde son héritage "Visual Novel" et propose des cinématiques sous formes de panneaux de texte défilant sous des dessins des personnages. Avec notamment des petits passages plutôt réussis ou il faudra choisir la bonne réponse à une question pour augmenter son "lien" avec son serviteur, en mode jeu de drague. Et il faut bien le dire, si pendant les scènes d'action l'immersion est réelle grâce aux nombreuses cinématiques réalisées avec le moteur du jeu (ce qui tranche véritablement avec un Visual Novel classique), ça parle, ça parle... beaucoup ! Les fanas de Visual Novel y trouveront leur compte, mais personnellement, je ne suis pas ultra fan des mélanges avec ce genre, qui tranchent trop et cassent le rythme d'un jeu qui se veut débordant d'action frénétique. Un peu comme pour le TPS Danganronpa, on enchaîne les phases de combat et les phases de dialogues, on ne sait plus sur quel pied danser et cela crée un vrai problème de rythme, que l'histoire soit passionnante ou pas (et elle est plutôt intéressante pour le coup...).
... "Alors prends-toi en main !"
Cette cassure dans le tempo aurait vraiment pu être préjudiciable si ce Fate/Extella ne proposait pas une partie Visual Novel plus que correcte, et bien sûr une jouabilité réussie. Car en effet, comme nous avons pu le voir il y a quelques temps avec l'adaptation "Warriors" de Berserk, il peut être assez facile de rater son jeu. Mais ici, pour sa première, Marvelous fait les choses en grand et réadapte la formule à sa sauce : trois boutons d'attaque (faible, fort et spécial), mais aussi une transformation et un coup dévastateur disponibles après remplissage d'un jauge... Avec ça, vous allez vous balader dans les différentes zones qui constituent la map, à la manière d'un Monster Hunter, et abattre les généraux ennemis pour prendre le contrôle du territoire et vous assurer la première place dans la conquête du niveau. Un peu comme dans un Roi de la Colline géant, c'est le camp qui contrôlera le plus de zones qui sera déclaré vainqueur.
Mais bien loin de s'en tenir à ce gameplay basique, Fate/Extella propose de multiples objectifs scénarisés en cours de mission, venant ajouter une bonne dose de piment et de suspens à ces batailles acharnées et parfois plutôt longues. Dans le même ordre d'idée, les petites subtilités de jeu sont elles aussi assez nombreuses, comme le level up de vos personnages et les nombreuses capacités que vous pourrez leur accorder pour bénéficier d"avantages conséquents en combat. Le jeu reste donc assez classique en terme de Musô, mais ce qu'il fait, il le fait bien. D'autant plus que sur la version PS4 que j'ai pu tester, si les graphismes cel-shaddés ne sont pas parmi les plus fous qu'il m'ait été donné de voir, l'ensemble tourne avec un framerate élevé et constant, et ce malgré le très très grand nombre d'ennemis à l'écran. Ajoutez à cela les voix japonaises originales, et les fans de Musô, mais aussi ceux de Fate, seront aux anges !