Avec la chaleur actuelle, jouer à un jeu d'horreur semblait une bonne idée. Les japonais sont friands d'histoires d'épouvantes en été, car il paraît qu'avoir peur rafraîchit. Les lumières étaient éteintes dans ma chambre, les volets fermés et les écouteurs de ma PS Vita bien vissés sur mes oreilles... J'étais prêt à vivre mes frissons du soir avant de me coucher avec Yomawari. Mais je n'étais pas préparé à vivre ça...
Test réalisé à partir d'une version import japonaise
fournie par notre partenaire nin-nin-game.com
Un bon niveau de Japonais est-il requis pour y jouer en import ? Nullement, le personnage principal est une petite fille à l'école primaire. Elle sert de narratrice pour l'histoire et utilise des termes et kanjis très simples à comprendre ou interpréter. De plus, le titre n'est pas particulièrement bavard. |
Une minute. Soixante petites secondes auront suffit à Nippon Ichi Software pour mettre au point le tutoriel le plus choquant et le plus poignant qu'il m'ait été donné de vivre jusqu'à ce jour. Honnêtement, je n'étais pas à l'aise. Je me sentais presque... presque gêné de continuer à jouer. Je n'en dirais pas plus et je vous demande de ne surtout, SURTOUT PAS le visionner sur internet. Il faut avoir la console entre les mains, appuyer sur chaque touche d'une pression de ses propres doigts, pour ressentir la profondeur et la violence qui émanent de ce tutoriel majestueux. Un entrée en matière déjà culte.
Je n'étais pas le seul à être abasourdi, la petite héroïne de Yomawari l'était aussi. Sa soeur et son chien ayant disparus dans d'étranges circonstances, ce n'est qu'à l'aide d'une simple lampe torche que notre petite amie s'attelle à cette expédition de sauvetage nocturne. Elle est toute mignonne avec son petit ruban et son sac-à-dos tête de lapin. On comprend rapidement qu'elle l'est trop pour ce village, qui devient son (dernier ?) terrain de jeu, et pour ses nouveaux camarades.
Enfin... par camarades j'entends plutôt fantômes, esprits et autres êtres fantastiques provenant du folklore nippon et qui peuplent ce village mal fréquenté. À vous de guider notre jeune héroïne dans ces rues sombres tout en évitant les esprits qui pourraient vous vouloir du mal. Afin de retranscrire cet état de peur et d'impuissance dans lequel se retrouve la petite fille, les commandes sont réduites à leur plus simple expression. Fuir, encore et toujours. Simple, presque enfantin, mais si captivant.
Esprit... es-tu là?
Courez sans réfléchir et votre écran se colorera de rouge avant que vous ne compreniez ce qui vous arrive. Le village, vu du dessus, dans lequel on évolue est plongé dans l'obscurité la plus totale. Seule la lampe torche de la petite fille émet un faible halo de lumière, comme une mince lueur d'espoir dans cet univers déchu. Votre visibilité étant réduite au maximum, il faut avancer avec précaution, en scrutant chaque recoin, chaque bouche d'égoût. On pourrait foncer tête baissée, mourir et recommencer. Mais voir cette petite fille avec son ruban et sa lampe torche, seule, apeurée réveille un sentiment protecteur en nous. On veut la protéger à tout prix, rien ne doit lui arriver. Et pourtant...
Approchez-vous d'un fantôme et "TOUDOUM... TOUDOUM...". Un bruit vient rompre le silence de cette nuit, les battement de coeur de la petite se font entendre. Ce son sourd, régulier, vous allez apprendre à le fuir également. Approchez-vous encore un peu plus près de ce fantôme et "TOUDOUM, TOUDOUM, TOUDOUM !". Son coeur s'emballe, elle s'épuise plus vite et vous ne pouvez plus la faire courir. Il ne vous reste que quelques secondes pour aller vous cacher derrière une pancarte ou dans un buisson. Vite 0! Le fantôme vous rattrape et "SPLASH !". Votre coeur vient d'exploser sur l'écran.
Pourquoi ce bruit sourd se fait encore entendre? C'est mon propre coeur. J'ai rarement vécu des courses poursuites aussi intenses. L'ambiance aussi bien sonore que visuelle vous prend à la gorge et vous happe dans l'univers unique de Yomawari. Plus rien n'existe autour de nous, sauf le battement du petit coeur de l'héroïne, qui se mêle au nôtre et dicte chacune de nos décisions lors des 4 à 5 heures nécessaires pour terminer le titre.