C'est à un studio indépendant autrichien, Mi'pu'mi Games, que l'on doit un petit jeu indépendant intriguant apparu sur le bureau de votre serviteur par la grâce d'un Julo. Un point and click épisodique intitulé The Lion's Song dont le premier volet, Silence, est proposé gratuitement. Mais peut valoir son pesant d'or.
Wilma a un talent fou. Son professeur le sait. Et il compte bien pousser la jeune musicienne à donner le meilleur d'elle-même pour un prochain concert. Une performance qu'elle va devoir donner... dans une semaine. La pression est là. Mais que Vienne est oppressante, bruyante. La page blanche guette. Pour aider son élève à retrouver l'inspiration, l'instructeur l'envoie dans une cabane isolée, dans les Alpes. Seule et loin de tout, prise dans une tempête assourdissante, Wilma arrivera-t-elle à composer sa meilleure symphonie ?
Que deviennent les valses de Vienne ?
Il ne faudra pas plus d'une demi-heure au joueur pour boucler ce premier épisode et savoir comment l'héroïne va s'en sortir. C'est court. Mais le peu de temps passé aux côtés de Wilma n'est pas dénué d'intérêt. Dans un style pixellisé sepia assez adorable, évoquant visuellement l'Autriche du début des années 1920, et à travers des écrans fixes peu animés, on découvre une bien étrange tranche de vie.
Touchée par le syndrome de la page blanche, ne pouvant se rendre qu'à son bureau ou à l'entrée de la cahute grinçante, repensant à sa famille, sa relation avec son professeur, retranscrivant ses angoisses et désirs dans ses rêves, la violoniste va voir quelques décisions à prendre après avoir quelques situations pas banales. Et c'est évidemment vous qui serez aux commandes.
Wilma vit
Balader sa souris à l'écran pour, dans la plus pure tradition du point and click, changer de cadre, décrire un élément de décor, trouver une clé, un objet ou un moyen pour Wilma de se concentrer pour continuer à composer sa mélodie va s'accompagner de choix. Ceux-ci interviendront de manière subtile. Dans ses songes, dans sa fatigue, dans ses conversations téléphoniques durant lesquelles elle pourra se montrer plus ou moins volubile, dans ses ambitions de vie. Et si la sensation d'être bien impuissant, spectateur, demeure prégnante - surtout pour les moins tolérants à l'absence de véritable "gameplay", l'atmosphère générale maintient l'ensemble à flot.
On parle de la patte artistique, mais l'ambiance sonore fait également un travail remarquable. Très soignée, elle nous fait ressentir les craintes et espoirs de la protagoniste, sursauter ou sourire avec beaucoup de justesse. Et la mélodie qui s'écrit au fur et à mesure et se dévoile dans un final élégant donne envie d'en connaître toujours plus. De savoir en quoi nous allons avoir une quelconque influence sur l'existence des prochains héros... Bref, voilà une belle introduction - bien traduite en français qui plus est - qui a tous les atouts pour nous mener à filer vers les trois chapitres suivants (proposés à 3,99 euros individuellement ou ensemble en Season Pass à 9,99 euros).