Sorti en octobre dernier, F1 2014 avait d'abord débarqué sur PS3, Xbox 360 et PC. En ce mois de juillet 2015, si une mouture PC est encore et toujours d'actualité, Codemasters a également pensé le jeu pour les dernières consoles en date, PS4 et Xbox One. La réussite est-elle au rendez-vous ?
Difficile de comprendre ce titre, tant d'entrée de jeu il annonce la couleur... Ou plutôt, la non couleur. On sera loin, très loin d'un Project CARS, qui avait éclaboussé de toute sa classe les consoles new gen ainsi que le PC, dans le domaine du jeu de course. Même Gran Turismo avait sévèrement morflé. Si les multiples images ainsi que les vidéos délivrées par Codemasters au compte-goutte, permettaient d'espérer un titre à la hauteur de ces nouvelles machines, force est de constater que dès l'intro du jeu, absolument immonde (et je pèse mes mots), on a un mauvais pressentiment.
Une intro immonde
Cette intro donc, pseudo psychédélique et artistique, est tout simplement catastrophique. Très courte, elle représente vaguement des F1 roulant à vive allure... et c'est tout. Aucun effort non plus n'a été fait sur les menus, puisque ces derniers se limitent uniquement à quelques modes de jeux en bas d'une "page de garde", qui change en fonction de notre sélection. Si le choix vous est laissé d'emblée de sélectionner entre les saisons 2014 (le "bonus" de cette version, ahem...) et 2015, que vous pouvez changer en cours de jeu dans vos paramètres (Ma F1), tout semble basique et très peu travaillé. A tel point que l'impression qui domine ici est celle d'avoir tout simplement adapté le boulot des anciennes versions aux moutures new gen...
Appréciable au volant
Si l'on est loin d'un Project CARS en matière de sensations de pilotage, ne soyons tout de même pas trop durs avec le jeu volant en mains. En effet, la reproduction des mouvements est fidèle et quasi instantané, de sorte que vous ne serez pas pris au dépourvu lors de vos nombreuses manoeuvres. A condition évidemment de savoir mener votre barque, car là encore, tout n'est pas à jeter. Effectivement, si la conduite demeure fort sympathique, surtout à l'aide d'un volant donc, elle semble encore erratique avec une manette. En gros, rien de transcendant par rapport aux versions PS3 et Xbox 360. Fort heureusement, le retour de force et bien d'autres paramètres sont ajustables, de sorte que vous serez à ce niveau très confortablement loti.
Saison Pro... pour les pros !
Si au menu des modes de jeu on aura les "courses rapides" sur le circuit et avec le pilote de son choix (tout un weekend complet, partiel ou simple), ou bien encore le mode Multijoueur ou le contre la montre (avec fantôme adverse dont on pourra récupérer les réglages au besoin) la grosse nouveauté est sans conteste le mode "Saison Pro". Comme son nom l'indique, il s'agit ici de jouer un championnat du monde dans son entièreté, course après course, ou plus précisément weekend après weekend, puisque chaque session (les trois séances d'essais libres et les qualifs avec Q1, Q2 et Q3) seront entièrement jouables en temps réel. Impossible ici d'avancer le temps, contrairement aux autres modes de jeu... ni de changer de caméra. Il vous faudra impérativement évoluer dans le cockpit de votre monoplace pour corser encore plus la chose, et le tout sans aucune assistance. Si tout cela est louable et part d'un bon sentiment, celui de créer l'environnement le plus réaliste possible, il eut été tout aussi intelligent de laisser quand même le choix aux joueurs. D'autant que vous n'aurez ici absolument pas le droit à l'erreur. La moindre sortie de piste se paye cash, comme dirait Tabatha. Les dégâts sont par défaut ici au maximum. On peut, dans les autres modes de jeu, les désactiver ou les mettre en partiel, mais pas ici. Bien entendu, les pilotes, de niveau très facile à Legende, sont au maximum de leur capacité, surtout en termes de temps au tour. Car pour le reste...
Une IA totalement dépassée
Le souci majeur du jeu, outre le fait que graphiquement il n'est pas forcément beaucoup plus joli que la version 2014, du moins de ce que l'on en attend a priori sur new gen, est incontestablement l'intelligence artificielle. Car des collisions surréalistes, vous allez en avoir un sacré paquet. Des pilotes qui freinent littéralement sur vous, comme si vous n'étiez pas là, sont en effet légion. Du coup, vous vous payez force pénalités indues, et ceci vous met quelque peu la rage. Car il faut souvent tout recommencer. Ultra frustrant donc. Quant à la météo, on est loin, très loin même, de ce que propose Project CARS, encore lui. F1 2015 possède une météo dynamique, faire une course par temps orageux à Monaco ne fera pas baisser le frame rate (60 images/seconde), mais rien de bien novateur ici ni d'incroyable. On est bien loin du "cataclysme" du jeu de Slightly Mad Studios et de sa météo de fin du monde.
Bref, il y aurait encore pas mal à redire sur F1 2015, mais pas forcément en de bons termes... Pour être honnête, je m'attendais à avoir beaucoup mieux en termes d'IA, de graphismes et d'intérêt. Au lieu de cela, on a droit à une version quelque peu bâclée, voire précipitée, pour sortir à mi-championnat, sans doute dans le cahier des charges de la FIA et de la FOM. Et c'est bien dommage. Codemasters doit nous offrir bien mieux pour le prochain volet.