Distribuée de façon sporadique depuis le mois de décembre dernier, la seconde saison de The Walking Dead s'achève enfin. Avec ce cinquième épisode, qui insiste bien sur l'impossibilité de revenir en arrière, l'heure est de décider où se dirige Clementine, dans quelles conditions et, surtout, avec qui.
Comme toujours avec les jeux épisodiques, évitez de consulter ce test si vous n'avez pas terminé les précédents volets de la série, des spoilers pourraient vous gâcher la fête. Vous ne le voulez pas. Je ne le veux pas. Soyez raisonnables.
Comme prévu, c'est le coeur serré qu'on en finit avec cette saison. Le coeur serré parce que la Clementine qu'on aura connu au cours de la première saison a définitivement disparu - quand bien même on est heureux qu'elle soit devenue une survivante. Le coeur serré d'avoir subodoré l'implosion d'un groupe, de personnes en particulier. Le coeur serré de n'avoir jamais pu sauver qui on le souhaitait, comme on le souhaitait. Le coeur serré parce qu'au cours de ce dernier chapitre, aucune décision n'a été simple à prendre. Surtout au terme de l'aventure. Telltale a tout fait pour que l'on se sente mal quoi qu'il arrive. Et on peut dire que cela fonctionne bien.
La mort dans la peau
S'attardant un peu plus sur ses personnages et leur manière d'appréhender ce monde impitoyable, No Going Back fait montre d'un rythme très maîtrisé et d'une manière de gérer les temps "morts" et les silences de façon extraordinaire. On sent la tension monter, petit à petit, malgré de vrais moments de vie normale, presque drôles, et des rappels à un passé que l'on trouvait plus doux, aux côtés d'autres personnes. Des passages tellement agréables que l'on en oublierait presque que plus rien ne va, que la mort peut frapper n'importe qui, de façon brutale, choquante, que certaines craintes sont latentes et que s'attacher - presque inévitable, tant les scénaristes et les acteurs prêtant leurs voix font tout pour - n'apportera rien de bon. La survie et l'équilibre tiennent à peu de choses. Et vous serez, malgré de nombreux choix dramatiques et quelques moments d'action, plus spectateur d'une situation qui va dégénérer au maximum.
Final countdown
Tout ce qu'il advient ne s'avère pas forcément prévisible. Mais on ressent une sorte de progression naturelle, entamée dans le chapitre précédent, qui mène vers ce dernier quart d'heure effroyable pour le palpitant. Ouvrir les yeux sur certaines évidences, se laisser manipuler, trahir, détourner les yeux, et réagir en conséquence, rapidement. A n'en point douter, des derniers instants laissent des traces. Un coup de poing dans l'estomac qui provoque les regrets. Mais pas à l'échelle du jeu. Juste du point de vue de notre héroïne. En outre, le parallèle avec la fin de la saison 1 sera vite établi et permet d'apprécier un travail toujours aussi brillant en termes d'écriture. Mais la faute à des relations qui ne peuvent lorgner sur celle qui unissait Clem à son protecteur initial, ces derniers instants, qui impliquent effectivement la disparition de figures importantes en fonction de notre arbitrage, ne parviendront pas à se montrer aussi forts. Pas grave. Cela reste d'une qualité exceptionnelle et nous fait déjà attendre la troisième saison. Du fait des variations - réellement différentes - en termes de dénouement à No Going Back, celle-ci représente d'ores et déjà un petit challenge pour Telltale. On a hâte.
Le contrat est rempli pour le développeur californien, qui conclut en beauté un arc scénaristique bien sombre. Ce cinquième épisode aura été prévisible sur certains points et ne parvient pas, à sa toute fin, à susciter la même émotion que l'issue de la première saison. Reste que ce que j'ai vécu aux côtés de la petite - devenue bien grande - fille à la casquette s'est achevé de manière déchirante et restera bien ancré dans ma mémoire, en attendant la suite.