Avant d'appartenir à la race de ceux à qui l'on file des jeux gratos, j'ai moi aussi été cet adolescent passionné et un peu con qui pouvait passer des après-midis entiers sur un CD de démo de Tony Hawk 2. Oui, j'étais alors bien peinard dans ma chambre, sans smartphone mais avec ma Dreamcast, à faire mes tricks et mes trucs, assis près de la console afin de la redémarrer au plus vite une fois les deux minutes de jeu imparties terminées. Un score à dépasser, évidemment pas sauvegardé, mais je m'en foutais, je répétais jusqu'à ce que je considère que mon run soit parfait. Un peu comme avec OlliOlli sur PS Vita.
OlliOlli... et vous risquez bien d'y rester, dans votre pieu, si c'est là que vous commencez à jouer à ce jeu de skate 2D pour PS Vita, très accrocheur. Parce que c'est du die and retry (comme deux des meilleurs jeux de ces cinq dernières années, Hotline Miami et Super Meat Boy), que c'est rétro-cool (on dirait un jeu Megadrive), que la bande-son est tellement chouette que pouvez laisser tourner le jeu en fond si vous recevez des amis (trip-hop, dub...) et enfin que, tout simplement, c'est du skate en vue de côté bien fichu tout en étant un sacré défi.
Skate or Die (and retry)
Des quarts de cercles et autres mouvements au stick, façon Street, permettent dans OlliOlli de sauter et de sortir les tricks. Mais comme on dit, la chute est souvent la plus dure, et c'est vrai ici aussi, où le sens du tempo devra s'affranchir de celui des rythmes musicaux bien sentis pour suivre celui du planchiste et appuyer sur la croix pour une retombée propre, le seul moyen de ne pas se rétamer et tout recommencer, mais surtout de capitaliser les points de ses combos fait de grinds et de 720. Car la course aux multiplicateurs est ici souvent la clef pour réussir tous les objectifs qui sont fixés en début de partie, que ce soit dans une décharge, sur le vieux port de Marseille (ben oui, on voit la Bonne Mère) ou dans une ville néons à la dégaine de Shibuya. Il faudra même désapprendre, car le réflexe qui veut que X permette de sauter est ici fatal... Difficile de dire si c'est un défaut ou non. En tout cas, une fois les mains et le cerveau calés sur cette manière de jouer, on se fait bien kiffer à ne faire que grinder jusqu'à la ligne d'arrivée et à réussir ses figures, imposées ou non. C'est d'autant plus un plaisir qu'il faudra bien souvent s'arracher pour la voir, l'arrivée, dans ce titre qui cache son relatif manque de contenu et une certaine répétitivité derrière une difficulté souvent bien corsée. Mais on relance, et on y passe une heure alors qu'on s'était dit "allez, encore un essai et j'arrête". Pas mal pour un jeu qui coûte 8,99 euros. Même si pour le coup, le coût aurait encore pu être moindre.