Le héros de Max & The Magic Marker, auquel vous avez peut-être joué via le Wiiware, iOS, le PSN, sur votre DS ou votre ordinateur domestique, est de retour. Ses géniteurs - le studio danois Press Play - étant passés sous le giron de Microsoft, c'est sur Xbox One (et d'ici quelque temps sur Xbox 360) qu'il se présente... et devinez de quelle manière ? Un jeu de plate-forme teinté de réflexion, au style cartoon une fois de plus tout à fait charmant, mais qui s'éloigne un tantinet du modèle original, fortement inspiré de Crayon Physics Deluxe.
Invoquer une entité maléfique pour qu'elle nous débarrasse d'un membre de la famille un peu gonflant, on y a tous pensé un jour... Non ? Pas vous ? Vraiment ? Même pas une fois, un p'tit pentagramme au sol pour rigoler ? Bon. D'accord. Je parle de ça parce que Max, lui, ça ne lui a pas pris plus d'une minute sur l'Internet pour trouver une formule super efficace en vue d'envoyer son jeune frère Felix dans une autre dimension... Et, jugeant la peine finalement excessive, de partir à sa poursuite. Sauf que, comme par hasard, l'endroit est truffé de pièges et de monstres un peu trop gros pour ce freluquet. Heureusement, le destin va mettre sur sa route une vieille dame qui sait où se trouve le cadet : chez un vilain dénommé Mustacho, qui va conférer des pouvoirs à la seule arme de Max : son marqueur...
100% feutre
Et là, vous vous dites que cette réalisation en 2,5D perfusée au Pixar, représentant joliment des cadres comme une forêt, un désert, des montagnes ou des caves lugubres, sert un platformer basique, ultra enjoué, à la Mario... Pas du tout ! Pour la comparaison, on cherchera plutôt du côté de Limbo ou de Braid. Au travers d'une vingtaine de niveaux, répartis en sept chapitres, on enchaîne les casse-têtes environnementaux appelant les capacités du feutre de Max. D'abord capable de faire se dresser des piliers de terre, celui-ci va rapidement aider à générer, toujours en des endroits déterminés (et scintillant de la couleur idoine), des lianes, des branches, des jets d'eau ou des boules de feu. Nécessitant de maintenir la gâchette de droite enfoncée et d'appuyer sur le bouton saut pour créer ou celui de poussage/tirage de bloc pour défaire, en plus de manoeuvrer à l'aide du stick gauche, la mécanique n'a rien de compliquée. Sauf que les puzzles, eux, sans se révéler impossibles, n'ont rien d'enfantin.
Graffiti et gravité
Plusieurs éléments sont à prendre en considération lorsque vous vous retrouvez figé face à une nouvelle énigme. D'abord, il y a un moteur physique, avec une pesanteur à ne pas négliger. Et des rebonds de projectiles explosifs à calculer. Ensuite, on peut gérer la longueur et l'orientation des éléments créés, composante qui a très vite son importance. Par exemple, une branche arrondie, une fois détachée de son point d'ancrage, forcément, ça dévale les pentes. Une autre qui forme un escalier, ça peut se montrer utile. Sans parler de l'orientation des lianes qui permet d'obtenir un effet de balancier ou d'un courant de liquide qui, bien anglé, peut vous projeter plus loin pour atteindre des yeux ou des morceaux d'amulette secrets... Et à cela s'ajoute les interactions possibles entre vos créations. Les lianes peuvent se fixer à bien des endroits et s'étendre comme un fil à linge, le bois flotte et devient un point de projection de feu s'il est embrasé... Vous allez être confronté à bien des cas de figure qui vous verront sûrement mourir avant de trouver la solution. Mais toujours dans la joie et l'allégresse.
Nobody's feutre but mine ♫
S'achevant en cinq ou six heures (voire une dizaine pour ceux désireux de tout dénicher), Max : The Curse of Brotherhood tente parfois de nous rappeler qu'il est un jeu de plate-forme, et cela constitue un de ses défauts majeurs sur certaines sections. Car le héros se montre assez lourdingue dans les sauts et certaines imprécisions gâchent parfois la fête. Notamment lorsque, à partir d'une bonne intention visant à surprendre un peu le joueur, le rythme s'accélère. Vous pensiez avoir le temps de créer une tige au moment de chuter en slow-motion ? Encore faut-il que Max veuille bien l'attraper. Vous croyiez pouvoir échapper au gros monstre velu qui vous poursuit ou botter les fesses du boss en dressant une colonne in extremis ? Sauf que le marqueur ne se matérialise pas vraiment au bon endroit et qu'il faut un peu lutter pour bien ajuster. Sans parler d'autres bugs de collisions et de freezes assez pénibles... Oh, bien sûr, cela ne condamne pas l'expérience de façon définitive, puisque l'on est jamais bloqué bien longtemps et que l'on parvient à en apprécier chaque nouvelle étape nécessitant qu'on se creuse la tête. Reste que quelques corrections de dernière minute auraient bénéficié à ce titre fort sympathique.
Définitivement une bonne surprise, que ce titre somme toute inattendu. Pour 14,99 €, on a droit à un jeu de plate-forme et de réflexion certes perfectible mais qui ne manque pas de proposer un défi plaisant, dont la principale vertu reste d'être adapté à de nombreux types de joueurs. L'ambiance bon enfant, la réalisation proprette et les mécaniques bien pensées font qu'on peut, malgré quelques défauts agaçants, le finir d'une traite sans voir le temps passer !