Au cinéma comme dans le jeu vidéo, il y a des licences maudites. Alien(s) fait partie de celle-ci. Rares sont les titres adaptés des films qui ont su se démarquer, Alien Vs. Predator sur Jaguar mis à part. Souvent d'ailleurs, c'est l'ambiance qui sauve la plupart des productions et une fois n'est pas coutume, ce sera aussi le cas, en partie, pour cet Aliens : Colonial Marines que l'on doit à Gearbox, les développeurs de Borderlands (Quand même...). Pour autant, leur patte n'a pas suffit pour sortir cet opus de l'acide.
Nous vous avions déjà parlé de nos inquiétudes concernant ACM il y a quelques semaines lors de notre premier contact avec le titre (Aliens Colonial Marines : impressions sous acide) alors que Randy Pitchford vantait les mérites de son titre dans plusieurs vidéos quelques mois auparavant. Alors même si j'ai du respect pour le bonhomme, au sortir de la campagne de son jeu il est clair que nous ne partageons pas la même vision d'un bon jeu vidéo Alien.
La suite d'Aliens, vraiment ?
Lorsque j'ai compris que ACM faisait suite au film de Cameron, Aliens : le Retour, je me voyais déjà découvrir les décors du film et flipper en déchargeant mes cartouches, le tout en pleurant des larmes de fan indéfectible devant les carcasses des xéno. C'est un peu ce qui s'est passé mais pas vraiment comme je l'attendais. On retrouve bien quelques références à la saga mais les clichés pleuvent autant que les xéno des plafonds. Les Marines sont des bas du front, les aliens des mutants sans cervelle qui se déplacent comme des robots. Un désastre. De plus, la narration ne parvient pas à convaincre avec des dialogues bateaux et des incohérences scénaristiques flagrantes. Hicks vivant ? Sérieusement ? Le tout est saupoudré d'une réalisation d'un autre temps qui ne fait pas honneur aux films malgré une ambiance qui rappelle évidemment celle de ces derniers. Le pire à mon sens étant l'I.A des personnages qui vous entourent, amis ou ennemis, et les mouvements peu crédibles des xénomorphes qui nous font demander si les développeurs ont bien regardé les bestioles se mouvoir sur grand écran. C'est assez déplorable et si on retrouve bien l'atmopshère générale d'Alien durant les six heures de jeu proposées en solo, le reste n'est qu'un hommage gras, cliché et insipide à l'image d'une mauvaise caricature qui décevra à n'en pas douter les fans.
Tire-toi !
Comme je vous le disais, l'I.A de vos camarades Marines, comme celle des Aliens, est catastrophique. Ces derniers vous foncent dessus sans la moindre finesse, heureusement ils sont capables de se balader au plafond pour échapper aux balles, et les soldats, eux, n'hésitent pas à passer devant vous lorsque vous tirez dans tous les coins. Si on en rigole au début, il faut avouer qu'à la longue, ça use ; d'autant que, eux, sont manifestement dans l'ambiance... On passera sur l'architecture archaïque des niveaux qui se contentent trop souvent de proposer des couloirs étriqués sans autre possibilité que de tirer dans le tas pour progresser afin de rigoler (jaune acide, cela va de soi) du système de progression qui permet de traverser un niveau en courant jusqu'à atteindre un checkpoint pour continuer à progresser. Soyons juste, il faudra parfois cartonner quelques xéno à l'arrivée avant d'avancer au passage suivant... Bien entendu, qui dit Marines dit arsenal développé et il y a de quoi faire dans ACM. Dommage néanmoins que les sensations de tir nous rappellent celles des FPS d'il y a... quinze ans, que les combats soient lents et que les explosions des aliens soient souvent risibles.
Aliens : Colonial Marines n'a qu'une seule chose pour lui : la présence des xénomorphes des films dans ses niveaux. Ah oui, et la possibilité de jouer en coop, le multi souffrant quant à lui des même maux que la campagne... Pour le reste, qu'il s'agisse de la réalisation, de la narration, du gameplay ou du level design, ou encore de l'ambiance sonore, c'est au mieux passable et au pire complètement à la ramasse. Il y a vraiment de quoi s'indigner lorsqu'on sait que c'est un projet vieux de six ans et qu'il s'agit sans le moindre doute d'une des licences cinématographiques qui a le plus de potentiel en jeu vidéo. Un désastre digne de celui du Nostromo si vous me permettez la référence.