Pilotwings a marqué une génération entière de joueurs lors de sa sortie en 1992 sur Super Nintendo. Une impression de liberté inédite, une jouabilité atypique et un univers enchanteur ont su nous convaincre, une fois encore, du talent de Nintendo pour proposer des concepts qui sortent des sentiers battus, et qui procurent de nouvelles sensations. Presque 20 ans après, et une réédition sur console virtuelle, ainsi qu'un épisode Nintendo 64 sympathique, le plaisir de maîtriser les airs est-il toujours identique, voire meilleur grâce à la 3D relief ? Suivez le test réalisé sans parachute...
Pour répondre à cette question, il nous a fallu un peu moins de trois heures de jeu. Car si les sensations sont bel et bien au rendez-vous, il faut reconnaitre qu'il suffit de très (trop ?) peu de temps pour commencer a voir le bout de la piste dans PilotWings Resort. Aux commandes de plusieurs moyens de transports aériens (avion, jet-pack, planeur et leurs versions "super" boostées), votre Mii explore donc l'île de Wuhu (déjà utilisée dans Wii Sport Resort), au travers de diverses épreuves à la difficulté exponentielle.
Vers l'horizon et pas au-delà !
Le rendu de Pilotwings Resort, vous le connaissez. Il s'agit de celui que vous avez pu admirer dans Wii Sport Resort, avec une 3D un peu plus simpliste en termes de polygones, mais qui bénéficie, cette fois, de l'effet 3D. Un artifice, diront certains, qui prend pourtant tout son sens dans cette "simulation" d'exploration aérienne. Bien qu'un temps d'adaptation soit nécessaire pour y voir plus clair (ajuster le degré de la 3D, la distance de la console par rapport aux yeux, etc.), le rendu en full 3D de Pilotwings Resort est tout simplement excellent. Apprécier les distances est alors un jeu d'enfant et donne une cohérence aux épreuves lorsqu'il s'agit d'atteindre un objectif, de traverser un anneau ou encore d'atterrir sur une piste. Le pari de Nintendo s'avère donc réussi de ce point de vue là et on ne peut que succomber, lors des premières minutes de jeu, à cette 3D simple mais chatoyante et son effet de profondeur qui vous happe sans mal.
Trois façons de jouer
Côté gameplay, c'est le jet-pack qui remporte la palme. On apprécie de pouvoir parfaitement contrôler ses déplacements et son altitude, sans oublier pour autant de garder un oeil sur la jauge de carburant, sans quoi c'est le crash. En ce qui concerne l'avion, c'est un régal de se balader au dessus de l'île (ou même dedans) pour profiter du paysage et de réaliser des tonneaux, ou même, entamer de jouissives accélérations, ceci malgré un gameplay assez basique. Enfin, le deltaplane, quant à lui, est le plus difficile à manier puisqu'il faut trouver des courants ascendants pour espérer ne pas heurter le sol. Evidemment, chacun de ces modes de locomotion aériens a sa propre sensibilité, qu'il faut, de fait, appréhender pour remplir les défis du mode Challenge. Quant aux trois autres aéronefs, ils ne sont, malheureusement, que des versions améliorées des précédentes. Si les sensations sont, une fois encore bonnes avec eux, il n'y a finalement rien de bien grisant à les piloter.
Trois fois rien ?
S'il est évidemment, très agréable de se balader dans les airs avec des aéronefs, nous ne vous cacherons pas que la quarantaine d'épreuves disponibles (réparties en plusieurs défis, accessibles dans n'importe quel ordre en fonction du niveau de difficulté) finissent, tristement, par nous faire tourner en rond. En effet, un coup, il faut se poser sur une piste précise, un autre, il faut tirer sur des cibles en mouvement, pousser des ballons pour les mettre à un endroit particulier, éteindre des feux, traverser des anneaux, prendre des courants ascendants, etc. Le tout en essayant de ne pas s'écraser, de ne pas toucher les environnements et, évidemment, le plus rapidement possible. Bref, s'il y a en apparence, de quoi faire, le cumul de ces challenges ne suffit pas à assurer une véritable variété à Pilotwings Resort, et ceci malgré les bonnes sensations de vol qu'il procure. Notons, enfin, la présence d'un mode Vol Libre, en temps limité, pour trouver plein de bonus et autres secrets sur l'île. Néanmoins, il ne suffit pas, lui non plus, pour éviter une certaine routine.
Certes, Pilotwings Resort ne vous enchantera pas par la consistance de son contenu, même si la difficulté des dernières épreuves n'est pas à remettre en cause et assure le challenge. Mais c'est finalement logique puisque le réel plaisir d'un jeu comme celui-ci est de s'offrir un peu de calme et de vacances, dans un loisir généralement dominé par l'action et les tueries. Le tout en 3D relief de qualité. Alors oui, Pilotwings Resort s'avère accessible, reposant et propose des challenges amusants, qui détendent et changent les idées. Mais quoiqu'il en soit, le soft aérien de Nintendo peine clairement à se renouveler sur la longueur. C'est d'autant plus dommage qu'il ne vous faudra que quelques heures pour en voir la fin. A 40€ la cartouche, ça peut agacer...