L'échangisme vous répugne ? Les Wiimotes et PlayStation Move ne vous ont jamais évoqué quelques objets phalliques ? Vous redoutez l'avènement du sexe virtuel ? Soyez rassurés : cette ère là n'est pas encore arrivée.
Petits flirts entre amis avait osé franchir le pas du jeu coquin pour adultes consentants, avec un spot télévisé plus qu'évocateur. Poses sensuelles, jeunes mâles et femelles aux regards débordants de désir, fessées assumées : le SM n'avait pas été autant mis à l'honneur sur PS3 depuis Bayonetta.
Oh oui, Buzz moi !
Petits flirts entre amis est un party game signé Ubisoft Milan, auquel on peut jouer seul(e), accompagné de trois hommes, de trois femmes... ou un peu des deux si vous n'avez pas l'esprit ouvert. Si la tension sexuelle était jusqu'alors palpable dans le salon, une fois le jeu lancé les joueurs seront très vite coupés dans leur élan. La première étape du jeu consiste à créer son avatar, à mi-chemin entre un Mii, un avatar XBLA... et une poupée Bratz. Une fois la coupe de cheveux et la forme du sourcil définies, place aux personnalités.
Plutôt casanière ? Garçon-manqué ? Femme fatale ? Fille d'à côté ? Les stéréotypes pour avatars féminins sont criants de justesse et ne manquent pas de rappeler que porte-jarretelles et tablier sont les plus belles parures d'une femme. Pour vous messieurs, la tâche ne sera pas plus aisée car ils vous faudra choisir entre « le comique de service », le « bricol-man », « le grand sportif » et « l'homme d'influence » pour impressionner vos partenaires. Si vous ne comptez pas conclure le soir même, libre à vous de vous rabattre sur les personnalités « geek » et « pantouflard ».
Les avatars sont créés, l'impatience est à son comble, la température monte : encore une petite minute de temps de chargement et l'aventure va pouvoir commencer.
Wii-molle
Les parties durent 30, 45 ou 60 minutes (comme tout bon préliminaire), et les mini-jeux sont regroupés en cinq catégories : Chaleureuse, Animée, Coquine, Sauvage et Sérieuse. A ce stade du jeu, pas de panique à avoir : quelque soit la catégorie choisie il faudra faire preuve de niaiserie et de patience. On vous vend de la fessée ? La réalité est toute autre.
Quizz et questionnaires de rapidité (questions de sport pour les garçons et people pour les filles), gesticulations hasardeuses : les mini-jeux ne vendent pas de rêve et pourraient même vous faire changer d'avis sur votre partenaire qui ne saura pas sortir grandi des chorégraphies approximatives sur fond d'Aretha Franklin. Ainsi passeront les 30, 45 ou 60 minutes de « plaisir » entre jeux de mime, sauts sur place, déhanchés disgracieux, gameplays incompréhensibles... et temps de chargements interminables, malgré les petites anecdotes érotico-historiques les illustrant.
Autre point conséquent, notez bien que dans Petits flirts entre amis, la séduction passera par le jeans ou ne passera pas, les Ÿ des épreuves nécessitant d'introduire (champs lexical de la pénétration totalement injustifié) sa wiimote face à l'écran dans sa poche arrière.
Quant à la Wii balance board, son utilité est assez limitée. On retiendra cependant l'épreuve « plus vous osez » pour laquelle il faudra se délester du plus de poids possible (mesure de la balance à l'appui) en un temps record. Une occasion de se déshabiller ni vu ni connu...
En définitive Petits flirts entre amis est un party game qui ne tient pas ses promesses. Un peu comme Mélody, l'allumeuse de votre lycée qui vous avait dit qu'elle vous tiendrait la main devant tout le monde à la sortie des cours et qui finalement s'est éclipsée aux toilettes pour filles avec sa meilleure amie. Les épreuves incitant le contact physique sont trop peu nombreuses, peu explicites, voire édulcorées. Quant à l'épreuve star du jeu, l'épreuve dite « de l'avion », pour laquelle la fille doit s'allonger à plat ventre sur les genoux du garçon la portant - les mains baladeuses - vers d'autres cieux, elle n'aura déclenché sur moi qu'un féroce mal de dos plus proche du lumbago que de la courbature post-coïtale. Que les parents se rassurent : Petits flirts entre amis mérite donc bien sa classification "PEGI 12", et il serait presque judicieux de le laisser trainer innocemment sur la table basse du salon lors des « booms » de son adolescent pré-pubère, garantissant ainsi une soirée sous le signe de la modération... et de l'abstinence.