Pendant que certains s'interrogent sur l'avenir du jeu vidéo nippon, d'autres font des bons jeux ! Inafune, responsable du développement chez Capcom, a tenté d'enfoncer le sabre l'année dernière en expliquant que "l'industrie japonaise du jeu vidéo est finie" (Tokyo Game Show 2009). Mais avec la sortie de Vanquish, certains devraient retourner leur veste (celle de Dead Rising 2 pour être précis) tant le titre de PlatinumGames (MadWorld, Infinite Space) parvient à atteindre des cimes vidéoludiques, un peu à la manière du fameux Bayonetta du même développeur. Annoncé comme le messie des TPS, le nouveau titre de Shinji Mikami (le père de Devil May Cry et Resident Evil, entre autres) pour le compte de Sega est une bouffée d'adrénaline à l'état pure que les amateurs d'action et de tir à la troisième personne ne peuvent pas rater. Préparez-vous à presser la détente aux enfers !
Les versions étant similaires, les tests le sont également.
Gears of War, ça vous parle ? Vous avez adoré ? Bon, alors imaginez un titre du même acabit mais boosté aux hormones avec une vivacité telle qu'elle balaie toutes les productions du genre d'une simple salve de mitrailleuse, la série d'Epic en tête. Enfin, comprenez moi bien, loin de moi l'idée d'oublier ou de nier les qualités de la saga GoW sur Xbox 360. Néanmoins, Platinum Games vient de réussir un véritable tour de force en prenant, en quelque sorte, le contrôle de la catégorie TPS avec son désormais mythique Vanquish.
Cliché bien amené
Dans un future alternatif proche, des terroristes russes ont balayé la ville de San Francisco à l'aide d'un rayon hyper puissant situé dans une station orbitale américaine. Mais comme dans la réalité, les cow-boys ne sont pas là pour rétablir le calme mais plutôt pour calmer les ardeurs malsaines des enflures les plus pourries de la planète. C'est pourquoi le président des Etats-Unis (une femme, comme quoi, tout arrive...) a décidé d'envoyer son Tier One a elle dans l'espace pour aller casser du rouge. Sam (rien à voir avec Fisher) est donc l'homme de la situation puisqu'il est le soldat élu pour profiter de l'armure ARS (Augmented Reaction Suit). Cette cuirasse bourrée de technologie augmente les capacités de son porteur mais vous allez voir que cette guerre des étoiles balles n'est pas le monopole de nos amis outre-atlantique. S'ajoute à ce scénario basique des cinématiques sévèrement burnées avec une mise en scène, une fois encore, classique mais époustouflante du point de vue de l'action et de la dynamique.
The Vanquish
Au risque de vous décevoir, sachez que Vanquish n'invente rien mais que tout ce qu'il fait, il le fait bien et surtout deux fois plus vite que ses concurrents. Il doit cette vivacité à l'armure ARS qui augmente la vitesse de déplacement, permet d'encaisser nombre de balles (ou de missiles), matérialise jusqu'à 4 armes sous vos yeux ébahis ou encore ralentit le temps façon Matrix en cas de besoin. Une merveille de technologique dont on jouit avec bonheur grâce à un gameplay parfaitement calibré. Sam répond au doigt et à l'oeil une fois qu'on maîtrise la jouabilité du titre. Oubliez les bugs de collisions, le manque de visibilité ou la latence des actions dans les autres TPS. Vanquish file droit et toute action est facile à réaliser et souvent efficace. Le système de couverture en est un parfait exemple. Dès que vous pouvez en profiter, une icône l'indique sur l'interface. Il ne reste plus alors qu'à presser la bonne touche et Sam se met à couvert dans la position la plus adéquate. De même, une fonction glissade sur les genoux offre la possibilité de se déplacer à ultra grande vitesse sur les aires de jeu. Là encore, pas le moindre problème de collision. L'ARS glisse sur les structures qui bloquent le passage sans le moindre accrochage. Vous l'aurez compris, Vanquish est d'une vivacité et d'une fluidité à toute épreuve, tant dans ses actions que dans son animation générale. Franchement, ça décoiffe !
Vanquish Reloaded
Dans ce feu d'action intense, vous passez votre temps à trouver la meilleure planque en fonction des placements des ennemis robotiques qui arrivent par dizaines. Pas particulièrement intelligents, ces derniers sont souvent accompagnés d'autres frères d'armes mécaniques aux capacités particulières qui corsent vraiment les batailles. Et franchement, c'est très intense : on se cache, on sort la tête pour dégommer, on esquive des balles par centaines, ou des missiles gros comme des pastèques. Ceci grâce à la roulade ou la glissade ultra rapide. Mais attention de ne pas abuser de cette dernière capacité sous peine de consommer tout le jus de l'armure ARS et de devoir, pendant un temps, se déplacer en courant à l'ancienne et d'être très vulnérable. Ce qui est, avouons-le, assez pénible au milieu des explosions et des échanges de tirs. Car oui, Sam n'est pas seul pour assaillir la station orbitale aux mains des russes de Zaitsev, le grand méchant terroriste en armure (lui aussi). Accompagné de Marines et du lieutenant Burns (un nom qui va de paire avec son langage châtié), notre homme qui valait trois milliards doit souvent relever des comparses tombés au combat pour récupérer des armes et des munitions. Comme quoi, les Marines ne sont pas toujours au top. Heureusement, notre champion ultra rapide récupère plusieurs armes de luxe sur les champs de bataille pour compenser. Fusil à pompe, lance-roquettes, grenades classiques ou IEM immobilisant temporairement les robots, mitrailleuse, lance-plama, fusil d'assaut, sniper, etc. PlatinumGames a même tenté d'innover avec des armes spéciales telles que le lance-disques, dont les projectiles tranchent les ennemis en rebondissant de l'un à l'autre, le "laser de visée", pour frapper les robots à coups de mini-missiles téléguidés projetés dans les hauteurs, ou encore le pistolet à basse fréquence énergétique qui traverse les structures. Cet arsenal doit d'ailleurs être utilisé intelligemment pour tirer sur certains adversaires ou à des endroits précis sur les robots plus puissants afin d'optimiser les dégâts. Bien entendu, Sam augmente les capacités de chacune de ses armes en obtenant des cubes de puissance ou en récupérant des cartouches supplémentaires une fois l'arme déjà remplie de balles à son maximum. Une belle montée en puissance qui se ressent d'ailleurs au fur et à mesure l'aventure...
Vanquish Revolution ?
Je vous le disais, Vanquish n'invente rien mais augmente juste la vitesse tout en l'affublant d'une jouabilité irréprochable. Avec ses animations superbes et son framerate impeccable en toute situation, le titre de PlatinumGames profite d'une réalisation excellente et se permet d'ajouter une sorte de filtre salissant légèrement le grain de l'image en combat pour renforcer l'immersion. Ajoutez une caméra parfaitement calibrée qui se place systématiquement au bon endroit et vous aurez l'un des TPS les plus dynamiques de la catégorie. Loin du classicisme ambiant, Vanquish se paye même le luxe de proposer diverses situations pour varier les plaisirs parce que tirer tout droit sans réfléchir, ça peut fatiguer. On se retrouve donc régulièrement face à des boss gigantesques et récurrents ou parfois même dans des trains lancés à pleine vitesse dont les rails tournent les uns autour des autres. Imaginez la scène, avec en fond une gigantesque station spatiale de la taille d'une capitale, en train de tirer sur des wagons situés au dessus de vous. La classe célesto-spaciale ! Et je ne vous parle pas des effondrements d'autoroutes dont vous garderez sans doute un souvenir impérissable.
Endurance toute nippone
C'est ça Vanquish, des scènes inoubliables à grande vitesse souvent renouvelées. D'ailleurs, des mini-boss de fortune relancent fréquemment la bataille dans un déluge de feu absolument superbe et alors que vous voyez le chapitre terminé ! Mais vous n'êtes pas sans savoir que tout ce qui est bon a une fin et celle de Vanquish arrive très, voire trop, rapidement. Moins de 7 heures de jeu sont nécessaires pour faire le tour de la station orbitale et en finir avec la menace du marteau et de la fauscille. C'est bon, mais vraiment léger. Cependant, ne boudons pas notre plaisir pour de mauvaises raisons. L'action est tellement intense que ça vaut le coup de s'y atteler. D'autant que chacun des 5 chapitres du jeu, découpés en plusieurs actes, recèlent leur lot de secrets à dénicher et proposent un classement en fonction de votre score et de votre vitesse permettant de comparer vos résultats avec ceux d'autres joueurs. N'oublions pas de souligner les différents modes de difficultés, soit confort, soit extrêmement ardus, pour refaire l'aventure dans les conditions qui vous siéront le mieux. Enfin, reste le mode Défi dans lequel des ennemis arrivent par vingtaines en étant de plus en plus nombreux et forts, vous offrant un parc de jeu dont le but est de tester vos capacités de survie en terrain hostile. Bref, il y a de quoi s'occuper tant la difficulté est présente !
Vous l'aurez compris, si certains préfèrent les bons bols d'air frais au calme, Vanquish propose des joutes futuristes musclées au rythme effréné après une journée de boulot monotone. Une décharge d'adrénaline parfaitement dosée (sauf sur la longueur) qui fera sans hésitation le bonheur des fans d'action et de TPS survitaminés. Dommage que l'expérience soit si courte (eh oui, à force d'aller trop vite la plupart des joueurs se contentant seulement de boucler l'aventure risquent de voir passer le plaisir un peu trop rapidement...), que certains boss reviennent trop souvent ou encore que l'on souffre de l'absence de multijoueurs, trop remarquée à notre époque. Des petits défauts dont on s'accommodera sans mal tant Vanquish offre des affrontements mémorables et une ambiance futuriste inoubliable avec un gameplay parfaitement pensé d'un bout à l'autre de l'aventure. Bref, ne reste plus qu'à avoir un peu plus d'endurance et le jeu japonais vaincra !