Après un Red Steel premier du nom qui n'avait pas vraiment enthousiasmé les foules, c'est le moins qu'on puisse dire, le titre étant sorti quelque peu à la va-vite, le second volet, Red Steel 2, se devait d'être à la hauteur de la réputation d'Ubisoft. Grâce au Wii MotionPlus, sorti lors du développement de cette suite, Ubi Montreuil a relevé le défi et s'en est tiré ma foi, plutôt très correctement. Rencontre avec un jeu "gamer" à mi-chemin entre le FPS et le jeu d'action pur et dur.
Il n'était pas forcément évident pour les développeurs de relancer la machine "Red Steel" après les déboires du premier. Mais c'était sans compter sur la ténacité du studio de Montreuil, pour qui le challenge était simple en apparence : faire oublier la première version, qui tenait plus de l'ébauche que du titre abouti. Tout, ici, a été changé, des décors affichant désormais une 3D en cel-shading de qualité, au gameplay totalement renouvelé, sans oublier l'univers qui a bien évolué également. Il est maintenant question d'un monde à mi-chemin entre le Western spaghetti et l'univers de l'antique Japon et ses Samouraï cuirassés. Le tout saupoudré d'un zeste de modernité caractérisée, entre autres, par des enseignes lumineuses (un parfum de type Les Mystères de l'ouest ?) et vous obtenez donc Red Steel 2. Les musiques dans le style de celles de l'illustre Enio Morricone, superbes, ajoutent à cette belle ambiance de far west / pâtes italiennes al dente. De même pour les sons d'ailleurs, qui renforcent plus encore l'immersion du joueur, avec des voix en français plutôt agréables et bien choisies et des bruitages nombreux et de qualité.
Une trame légère ?
Et c'est évidemment avec le fameux Wii MotionPlus, obligatoire pour ce titre, qu'il affirme ses nouvelles qualités. Il en devient du coup plus précis et forcément plus accrocheur et fun. D'autant que le personnage que vous incarnez, le dernier du clan des Kusagari, des guerriers protecteurs de Caldera dans le Nevada, utilisera aussi bien des armes à feu qu'un Katana aux multiples ressources.
Banni 5 ans plus tôt, vous revenez au bercail et constatez avec horreur que votre clan a été massacré. Massacré par les guerriers Chacals, qui convoitent votre fameux Katana. À vous de découvrir qui se cache derrière tout cela... Derrière cette trame, quelque peu légère mais néanmoins bien ficelée, le jeu est structuré autour de véritables "Hubs". On y avance par étape. D'abord vous rencontrerez les différents comparses de l'histoire : votre Maître d'Armes Jian, qui vous apprendra tous les coups de base et spéciaux dans son Dojo, Tamiko votre collaboratrice high-tech et ses missions très spéciales, Steve Judd le shérif ou encore Songan l'homme d'affaires avisé chez qui on pourra acheter des armures, upgrader ses armes, modifier sa santé, acheter des vies en plus etc. Puis vous vous retrouverez dans des arènes où tout est possible...
Metro Boulot Dojo ?
Une fois lancé dans le grand bain de l'action, quelques ennemis vous barrent d'entrée de jeu la route. Votre première mission : retrouver le Shérif, en bien mauvaise posture. Les Chacals ont envoyé leurs moins dangereux de leurs guerriers et ils vous font face. Votre Katana servira à les pourfendre en deux temps trois mouvements, comme Jian vous l'a appris, histoire de rentrer dans le vif du sujet. Au fil des missions, qui peuvent être de différents types (retrouver telle personne, actionner tel mécanisme...) en plus des quêtes annexes en grand nombre (récupérer les affiches où votre tête est mise à prix, des statuettes, etc.), vous progressez en ouvrant de lourdes portes à l'aide d'un Pass, façon Doom. Dommage pourtant que le sentiment de faire globalement assez souvent la même chose et de voir assez rapidement les ruelles vides, prenne le dessus. On récupère ses missions au Dojo, puis on fonce les accomplir. L'exploration peut toutefois s'avérer intéressante dès lors que vous voulez TOUT récupérer et donc remplir toutes les missions annexes, plutôt nombreuses. Néanmoins, on regrettera le peu d'action entre les missions proprement dites.
D'un "K" qui veut dire Katana
Fort heureusement, le gameplay au Katana change quelque peu la donne. Si le premier volet vous octroyait une arme d'une lourdeur sans nom, ici tout a été fait pour donner entière satisfaction au joueur désireux de se prendre pour un vrai Samouraï des temps modernes. Après avoir réglé la sensibilité du Wii MotionPlus - de manière personnalisée si vous le désirez - vous goûterez à d'incroyables sensations avec cette fameuse arme blanche. On a enfin devant nous un accessoire (non inclus dans le jeu) utilisé à très bon escient. Jouissif au possible, et ultra précis (je ne vous parlerai pas des décrochages intempestifs et à répétition du fameux accessoire, sans doute dû à des interférences chez moi, qui m'ont bien pourries le plaisir...), le Katana évolue également, au fil du jeu, tout comme votre armure et les combos. Tout cela, vous pourrez en effet les acheter au Dojo du coin, moyennant des dollars récoltés en battant les ennemis (des combos et des finish move rapportant plus de points) et en détruisant tout ce qui se trouve sur votre passage. Poubelles, cartons, téléphones publics, sans oublier les étoiles de Sherif et les médailles à récolter, etc. Avec cette manne, vous pourrez tout "upgrader". Votre Katana va vite devenir le prolongement ultime de votre bras, encore faudra-t-il savoir s'en servir correctement. Horizontalement, verticalement ou en diagonale, votre lame s'avère très vite ultra efficace. Aussi bien face aux comparses faciles à éliminer qu'aux Boss plus coriaces et dont il faudra trouver le point faible. On n'oubliera pas non plus les esquives, parfois indispensables face à certains ennemis plus coriaces. Attention cependant au "lock" automatique qui peut vous jouer des tours, notamment face à plusieurs adversaires qui vous encerclent.
Multiples Combos
Outre les classiques coups de base, votre progression vous permettra également d'obtenir des coups spéciaux dévastateurs. Si vous pourrez utiliser quatre armes à feu (colt, simili fusil à pompe, fusil et mitrailleuse), c'est avec votre Katana que vous aurez le plus de fun. Ainsi, plusieurs coups spéciaux viendront assez rapidement étoffer votre puissance de feu. Les "Finishers", sortes de Fatalités, permettent d'achever un ennemi préalablement étourdi, à genoux ou encore dans un état "critique". À vous de choisir le coup adéquat lorsque le jeu vous l'autorisera, afin d'avoir un Finish Move spectaculaire. Coup d'estoc, coup vers le bas... tout y passera. Mais ce n'est rien à côté des "Techniques Secrètes", bien plus jouissives encore. Au nombre de 8, ce sont des combinaisons à faire à la Wiimote + Nunchuk avec un ou plusieurs boutons. Cette Technique vous permet d'infliger des dégâts bien plus considérables. Une fois totalement assimilés, les combats n'en seront que plus intéressants. Et vous rapporteront bien plus d'argent. Idéal pour augmenter ses capacités au point d'en devenir presque invincible... vers la fin du jeu.
Trop facile à la fin ?
En plus des "Techniques Secrètes", viennent se greffer d'autres coups imparables appelés les "Pouvoirs". Il y en a 5 au total : L'Aigle, le Dragon, l'Ours, le Tigre et le Cobra. Tous ont évidemment leurs spécificités et leur puissance de feu. Pour chacun d'entre eux, il s'agira de maintenir un ou deux boutons (afin de "charger") avant d'envoyer un ennemi dans les airs, des vagues d'énergie à distance, de créer un séisme, de bloquer l'attaque ennemie ou bien encore de tirer à l'arme à feu sur plusieurs ennemis en même temps. Jouissif au possible, cela en devient vite (trop ?) radical pour se débarrasser des adversaires dans les derniers niveaux. Pourtant, si vous voulez tout faire (missions, quêtes annexes, challenges en sus avec votre niveau de compétence au max...) une bonne quinzaine d'heures vous sera nécessaire. Surtout avec trois niveaux de difficulté. Qui s'en plaindrait ?
Si la rejouabilité de Red Steel 2 ne tiendra "que" sur le fait de pouvoir refaire tous les niveaux avec score final à la clé (Or, Argent et Bronze), le jeu en lui-même est une franche réussite. Partis de loin, les développeurs d'Ubisoft Montreuil ont réussi leur pari : apporter un titre gamer sur Wii, avec un gameplay bien pensé et progressif, malgré des lacunes au niveau du game design et du rythme du jeu, parfois trop inégaux. Une bien belle surprise au final, à consommer sans modération.