Après un premier opus fort sympathique et à l'humour omniprésent, la suite des aventures des quatre compères laisse un goût de déjà vu avec une campagne en solitaire plus conventionnelle et sérieuse, qui reste néanmoins maitrisée par bien des aspects. Mais de part les attentes qu'il suscite, ce volet ne peut être dégusté à sa juste valeur qu'avec son jeu en ligne qui, il faut bien l'avouer, casse la baraque lorsque l'on joue réellement en équipe !
Les versions du jeu étant similaires, les tests le sont également.
Vous l'aurez compris, Battlefield Bad Company 2 tente de marcher sur les plates-bandes du célèbre titre d'Activision, j'ai nommé Call of Duty : Modern Warfare 2. Sans égaler sa mise en scène ou même sa réalisation, le titre de d'Electronic Arts parvient néanmoins à hisser sa franchise, cette fois encore, à un niveau tout à fait satisfaisant en termes de scénario et d'ambiance. À ce propos, une mention spéciale pour les bruitages et l'ambiance sonore globale du jeu qui ajoutent encore au chaos ambiant. Le tout est saupoudré d'une réalisation de qualité avec des effets de particules saisissants qui renforcent l'atmosphère dégagées par des décors variés (forêts opaques, jungles subtropicales, villages enneigés, déserts plus ou moins arides etc.) qui volent en éclats en permanence. Pour résumer, on est au cœur de la guerre, la vraie. Pas celle qui impressionne par ses explosions scriptées, non ! Celle qui surprend par une explosion inattendue ou des effondrements de bâtisses crédibles. On regrette néanmoins quelques éclairages parfois un peu criards et des textures perfectibles mais la taille des champs de bataille, la profondeur du champ de vision, ainsi que la désormais légendaire possibilité de détruire la plupart des décors suffisent à compenser cette réalisation technique efficace bien qu'en-deçà des ténors du genre.
Very good trip !
Le solo se boucle assez rapidement. Comptez environ sept à huit heures pour venir à bout de cette épopée empreinte d'un contexte classique mais qui a fait ses preuves : la guerre froide. Une période désormais classique dans les jeux du genre. Mais cet épisode change radicalement d'ambiance avec un humour moins présent et une aventure plus prévisible. D'ailleurs, on oublie les espaces réellement ouverts au profit de couloirs et d'une exploration plus linéaire avec des objectifs clairement indiqués sur l'interface, et que le joueur doit compléter dans un ordre précis. Rien de grave néanmoins puisque les lieux s'avèrent assez vastes pour tenter quelques manœuvres osées (embuscades, passages dans le dos etc.) pour lutter contre une IA qui se défend pas mal. Bien entendu, la marque de fabrique de la série, la destruction des environnements, donne une véritable consistance aux affrontements. Son retour est appréciable, et force est de constater que cela permet de faire place nette avec une efficacité doublée d'un aspect particulièrement jouissif.
Si on rajoute à cela les quelques véhicules, des armes aux sensations réalistes et à la visée moins assistée qu'ailleurs, ainsi que le sentiment de pouvoir tout faire péter à sa guise, il est clair que BBC2 trouve sa place parmi les grands jeux de la catégorie. Et ceci malgré une campagne convenue qui colle finalement plus, à de rares niveaux près, aux standards de sa génération. Un changement contre nature lorsqu'on a connu le premier opus, mais une expédition haletante aux décors variés qui se permet même quelques moments épiques à même de vous faire oublier certains passages du jeu d'Infinity Ward. Du calme les gars, Modern Warfare 2 reste toujours un cran au dessus, mais BBC2 lui tient néanmoins la dragée haute dans un registre moins provocateur. Pour résumer, on est loin du bad trip même si on aurait aimé assister à un peu plus d'originalité...
We are really, really bad !
Après une beta des plus prometteuses, dire que le multi de BBC2 était attendu est un doux euphémisme. En effet, si la campagne solo se révèle plaisante, ce volet se dévoile réellement à plusieurs et en ligne. Oubliez les jeux de la catégorie dans lesquels chacun brille de son côté à coups de frags vengeurs. Ici, c'est le jeu en équipe qui prime avec l'obligation d'aider ses camarades pour progresser et de réaliser des actions plus coordonnées qu'à l'accoutumée pour les fans du genre. C'est d'autant plus vrai que l'on profite de soins en groupe ou encore de la possibilité de ressusciter près de ses compagnons sur le champ de bataille. Proche de MAG dans l'esprit, BBC2 se révèle vraiment mieux construit car plus intimiste avec ses parties d'une vingtaine de joueurs maximum. Entre le médecin, le sniper, le fusilier et le grenadier, chacun aura d'ailleurs de quoi y trouver son compte et sa place. Quatre modes de jeu récurrents placeront, en fonction des contextes, votre escouade dans une position d'attaque ou de défense. Pas de révolution là encore, mais DICE apporte quelques ajouts de qualité qui enrichissent le gameplay.
En bonne compagnie !
On citera bien sûr la possibilité d'indiquer la position des ennemis à ses comparses lorsqu'on les repère pour engager des échauffourées dantesques, ou encore, des embuscades dissuasives tant les lieux s'y prêtent bien. Évidemment, détruire les décors offre des possibilités illimitées pour surprendre l'ennemi et construire des tactiques percutantes. C'est d'ailleurs là la grande force de BBC2 qui propose des joutes finalement bien plus réalistes à mon sens que ses concurrents. D'autres possibilités proposées par l'intermédiaire des véhicules pilotés (quads, jeeps, hélicoptères en tous genres, camions, drones qui révèlent les positions ou bombardent l'adversaire) viennent étoffer les techniques de destruction et assurent le spectacle, tout en promettant des combats toujours renouvelés. Très logiquement, BBC2 implique le joueur via un système d'expérience (une norme depuis son succès dans MW) pour obtenir de nouvelles compétences, armes et artifices. Il parvient à capter l'attention au travers de spécialisations uniques, à même de vous permettre de développer votre soldat comme bon vous semble. Là encore c'est classique, mais parfaitement maitrisé et efficace. Pour finir, on soulignera l'architecture des cartes souvent bien construites, qui varient les fronts et les situations pour le plus grand plaisir des joueurs !
Si le solo rentre désormais dans les clous pour assurer un spectacle dans la norme des jeux de la catégorie, il s'avère tout à fait divertissant. Le multi, quant à lui, s'appuie sur ses acquis avec quelques nouveautés bien senties qui renforcent la pression des affrontements à plusieurs. Bref, ce volet est respectable côté solo et presque indispensable côté multi tant il offre de possibilités en termes de tactiques et de plaisir par l'immersion totale qu'il procure, grâce notamment a une certaine forme de réalisme qui ne saurait déplaire aux amateurs du genre.