Attendu au tournant par les hardcore gamers désireux de mettre une galette un peu plus "conséquente" dans leur Wii, The House of the Dead : Overkill se devait de répondre à leurs attentes. Qu'en est-il exactement du jeu de Headstrong Games ? Ça tombe bien, nous allons "overkiller" ensemble.
Après la sortie en mars 2008 de The House of the Dead 2&3 Return, qui ne furent que de simples portages (réussis) issus de la version GameCube, on ne peut pas dire que la Wii ait accueilli une flopée de jeux à l'ambiance gore depuis. Avec ce THOTD : Overkill, Sega compte bien occuper un créneau resté vacant, et tant qu'à faire avec un titre qui tienne la route. D'autant qu'il n'a pas lésiné sur les moyens en termes de "démonstrations publicitaires" pour faire monter la mayonnaise. Avec ce côté kitsh des films d'exploitation de type Grindhouse. On est justement en plein dedans.
Une belle brochette de tarés
Le scénario est on ne peut plus simpliste, et plaira aux bas-du-front. Deux flics sévèrement burnés, dont un enquêteur débutant dans l'organisation AMS, du nom d'Agent G. ainsi que le très grossier Isaac "motherfucker" Washington, sont sur les traces de Papa César. Ce dernier est recherché pour cause de sadisme et de psychopathie aiguë. Avec ses expérimentations génétiques, il a lancé une vaste expérience de laboratoire visant à transformer la population de Bayou City en mutants décharnés, assoiffés de sang, et aux regards hagards. C'est pourtant un certain Jasper Guns, qui fera office d'homme de main du malade. Ce "scientifique" n'a pas d'autre choix que de poursuivre ses expériences maléfiques, s'il veut éviter à sa sœur Varla Guns de graves ennuis... Plus tard, on rencontrera également Clément, un malade mental lui aussi, dont les relations avec sa vieille peau de vache de mère sont pour le moins très ambiguës... il assurera le bouquet final du jeu, que je vous promets... Œdipien !
"Motherfucker" à toutes les sauces
Réalisé comme un film de série B, The House of the Dead : Overkill nous plonge d'emblée dans une ambiance glauque et sombre, mais également... comique. Le duo en question n'est pas sans rappeler celui de Starsky et Hutch, version ultra grossière. Le langage peu châtié du jeu pourrait même en arrêter plus d'un tant les vagues de "motherfucker et autres "son of a bitch" sont légions. Non pas que cela nous choque outre mesure, nous sommes de grands garçons (filles) après tout, mais au fil des cut-scenes, nombreuses et parfois totalement inutiles, cela en devient carrément lourd. On aurait préféré un scénario un peu plus fouillé, et moins lent à se mettre en place, ainsi que des dialogues un peu plus subtils et intéressants. Et surtout qui aient du sens. Au lieu de cela, on se tape une logorrhée de propos orduriers qui ne font pas avancer le truc. Alors, oui le 666ème degré tout cela, on a bien saisi la chose. Surtout que la dernière scène du jeu reprend ce côté qui se veut drôle et décalé à outrance. Mais là on dépasse tout. Si ce millième degré ne sert pas le jeu, quel est donc son intérêt ? Et cela m'aurait sans doute évité quelques bâillements... Bref, revenons au jeu en lui-même, tiens.
Shoot shoot, kill kill !
Oui le jeu pur. La partie shoot, puisque tout au long des 7 chapitres proposés, c'est tout ce que l'on nous demande de faire. Tirer, flinguer, dézinguer, shooter du mutant, au gré de leur arrivée... qu'elle soit en rampant, soudainement devant vous, ou tout simplement en claudiquant, tels des zombies, prêts au sacrifice ultime. C'est le lot de tous les rail shooters ces jeux de tir sur rails, donc. Avec un flingue de base, puis plein d'autres à récupérer par la suite (mitraillette, fusil à pompe, fusil d'assaut) en fonction de vos scores, et donc de l'argent qui en découlera, tout sera question de visée et de timing. Ce primo-flingue, tous comme les autres à récupérer, on pourra en améliorer les capacités. Tout dépendra de vos scores à la fin de chaque chapitre, donc. Plus vos combos (toucher à chaque tir, et sur 5 "niveaux") sont élevés, vos headshots nombreux, tout comme les cerveaux en or récoltés, et plus vous aurez d'argent pour ces améliorations. Qui sont : puissance de feu, recul de l'arme pour une meilleure stabilité, taille du chargeur ou encore cadence de tir ou les dégâts causés sur les ennemis. Évidemment, tout cela coûte de l'argent. C'est la crise ! Enfin, des grenades, de la vie ou encore un mode bullet-time (tout est ralenti, même vos actions, ahem...) sont à glaner tout au long des niveaux, en tirant simplement dessus pour les récupérer. Bref, vos mains et vos yeux auront du travail !
En solo ou en duo...
Le titre se joue seul ou à deux, tout au long du mode Histoire. Rien de bien compliqué, même en solo (ce que j'ai personnellement fait, comme un grand), et les Boss sont d'une facilité déconcertante. Le fait d'avoir un peu de manne financière permet de récupérer une vie dans la foulée, en cas de mort subite, mais tout de même, la difficulté n'est pas vraiment le point fort du titre. Pas même à deux joueurs. Question de dosage. Mais là c'est raté. Tout juste quelques passages assez chauds, et encore. A deux en coop', n'en parlons pas, c'est une promenade de santé... hilarante. Et seul avec deux Wiimote, essayez donc, c'est plus compliqué qu'on ne le croit ! Vous pourrez, heureusement, switcher entre deux armes, via le bouton "Z" du Nunchuck ou la Wiimote seule, en appuyant sur "1".
... et même à 4 !
Fort heureusement, une fois terminé le mode Histoire, des modes de jeu supplémentaires viennent prolonger la durée de vie du soft. Les mini-jeux tout d'abord. Trois petits jeux jouables jusqu'à 4 en même temps permettent de bien s'amuser, dans une ambiance mutante jubilatoire. "Survie", "Bon Samaritain", et "œil de Lynx". Mais c'est surtout le mode Histoire dans sa "version intégrale", qui viendra apporter, grâce à ses scènes coupées inédites, ses (très) nombreux mutants plus vicieux à éliminer, mais aussi des défis intéressants à relever. De plus, grâce à "Mutants Extras", vous pourrez relever le challenge... avec des mutants plus nombreux à exterminer, comme son nom l'indique, pour le mode Histoire classique. Via "Souvenirs Extras", ce sont des images, personnages et surtout un juke box musical, qui vous permettront de vous détendre quelque peu. Là encore, il faudra en débloquer le contenu, plutôt fourni, au fil de vos parties. D'ailleurs, la B.O. seule vaut que l'on se prenne le chou pour terminer tous les "Succès" du jeu, et ils sont nombreux.
Techniquement ? Le minimum syndical
Alors, évidemment, il ne fallait pas demander des prouesses graphiques et techniques au jeu. Le titre de Sega est beaucoup trop ambitieux pour la Wii, tout simplement. Sous-titres qui disparaissent, bugs de collision (j'ai dû rebooter une fois au début, et une fois plus tard, pour cause de jeu bloqué...), sons et bruitages qui s'entrechoquent et ne peuvent cohabiter ensemble... Bref la liste des petits bugs qui pourrissent la vie du joueur est longue. Le pire étant sans doute les saccades qui nous empêchent carrément de viser correctement et de récupérer les bonus cachés dans les recoins, parfois visibles une toute petite seconde ! Frustrant au possible.
Au final, je vous avouerai que le jeu aurait récolté un "2 étoiles" seulement, si le côté "Replay Value" n'avait pas été présent pour nous pousser dans nos derniers retranchements. Fort heureusement, ces niveaux "inédits" en bonus et les nombreux succès et challenges à relever en font un titre tout à fait honorable. Et ce, malgré les nombreux bugs quelque peu gênants et la faiblesse technique de l'ensemble. La bande son est quant à elle, excellente, et justifierait presque l'achat du soft à elle seule ! Mais j'aurai du mal à en dire autant des dialogues, que je trouve ultra excessifs... dans le mauvais sens du terme. Parodie, oui, clownerie grotesque non. Bref, la Wii tient tout de même là, un sympathique rail shooter que les fans devraient apprécier. Avis aux amateurs donc.