Voilà 5 ans qu'on attendait le retour du plombier moustachu... et on a pris pour habitude d'en compter 5 de plus pour se remémorer le dernier épisode vraiment culte de la série. Super Mario Sunshine n'a pas autant marqué que ses illustres prédécesseurs, c'est une évidence, et Super Mario 64 reste encore aujourd'hui, dans beaucoup d'esprits, l'un des meilleurs jeux de plate-forme de tous les temps. Un héritage pesant pour Super Mario Galaxy, qui débarque enfin sur Wii. Mais la bonne nouvelle, mes frères, c'est qu'il est bien mieux armé qu'on aurait osé l'espérer, et ne souffre plus de cette embarrassante comparaison... Yeepee !
Catastrophe au Royaume Champignon ! La Princesse Peach a été enlevée par Bowser, et cette fois ce gros lourd a fait fort : il a carrément embarqué, à la force de lasers super coupants et de grosses chaînes ultra résistantes, le château de la belle tout entier ! Joli coup... Heureusement, l'intrépide Mario était dans le coin, il a sauté comme il sait si bien le faire sur la cargaison, avant de chuter et de se réveiller quelques heures plus tard sur une Station Orbitale. Mam'zelle Harmonie, maman adoptive d'un gang d'étoiles, lui propose alors son aide pour retrouver Peach, s'il réussi lui-même à remettre un peu de courant stellaire dans le bouzin, en ramenant avec lui, de diverses galaxies, des dizaines et des dizaines de Super Etoiles disparues.
Ouuah !
Ca c'est du scénar' sous champignon magique... Peu importe, c'est une façon comme une autre de mettre en place un tout nouveau look et un tout nouveau découpage pour ce fameux Super Mario Galaxy. La Station Orbitale servira donc de hub, dans lequel des dômes s'ouvriront peu à peu, vous donnant accès aux différentes "Galaxies" ; des niveaux aux attributs visuels différents, inédits ou bien entendu inspirés des classiques de l'univers Mario. Chacune de ces galaxies vous offrira une à trois étoiles, et donc de un à trois challenges dans un même environnement, adapté à chaque situation. En plus de ces niveaux "classiques", vous pourrez également participer à des défis bonus usant bien plus des fonctions de reconnaissance de mouvement, mais aussi à des combats contre Bowser et ses petits, ou des altérations de niveaux déjà parcourus, qui vous mettront aux prises avec un Mario aussi bleuté que Gameblog. Elles vous demanderont de finir le niveau en temps limité, ou avec un seul point de vie... Tout ça sans compter la myriade de niveaux et d'étoiles bonus à remporter.
Picorons gaiement
Super Mario Galaxy est donc vaste, bien fourni. Il promet même, contre toute attente, de longues heures de jeu... Mais sous une forme tellement différente de Super Mario 64 ! Ici, le fantastique sentiment d'exploration des niveaux n'est plus, tout simplement. Ce nouvel opus, on le "picore", par tranches de 10 minutes environ, le temps de boucler un challenge, puis d'en faire un autre dans un nouveau décor. Certains joueurs s'évertueront à choper toutes les étoiles d'une galaxie avant de passer à la suivante, mais les autres pourront toujours aller à droite et à gauche, ouvrir plusieurs dômes sans jamais les compléter entièrement... Chacun son style ! Mais ce qui fut un temps un motif d'inquiétude, à savoir le manque d'exploration, l'évidente exiguïté des mondes et le temps de jeu forcément réduit pour en venir à bout, fond comme neige au soleil après quelques minutes de jeu...
Magique
La grande force de Super Mario Galaxy, c'est justement qu'il a parfaitement su adapter son gameplay à cette nouvelle formule, plus fragmentée que jamais. Les niveaux durent certes 5, 10, voire 15 minutes maxi à compléter, ils sont de taille assez réduite, mais chacun d'entre eux fournit une pleine dose d'action et de fun concentré, et une telle démonstration d'inventivité ! Chaque passage y va de sa petite idée géniale, qui ne sera même pas utilisée une deuxième fois ou presque ! Une sorte de renouvellement permanent qui assomme de plaisir du début à la fin du jeu. Même les costumes (abeille, fantôme, etc.) ne sont que rarement utilisés, tout du moins en dehors de leur monde spécifique. N'importe quel jeu "normal" rêverait d'avoir eu quelques-unes de ces trouvailles à proposer, et les aurait exploitées chacune jusqu'à la moelle. Je suis encore tout chamboulé par cette explosivité, ce véritable festival. Dans un genre un brin différent, mais en terme de pur plaisir de jeu, Super Mario Galaxy parvient sans complexe à faire (allez je me lance) presque mieux que l'illustre Super Mario 64. On y joue sans problème en dilettante, un petit quart d'heure par-ci, un petit quart d'heure par-là, et dès qu'on a quelques heures devant soi, on peut tout aussi bien enchaîner les niveaux et se goinfrer d'étoiles.
STAAAAARS !
Ce clin d'oeil au Nemesis de Resident Evil m'est venu comme ça, désolé, au moment d'ailleurs où j'allais vous parler un peu jouabilité. Le duo Nunchuk / Wiimote est bien sûr de rigueur, et ma foi fort bien utilisé. En gros, on dirige bien sûr le plombier au stick analogique, on saute avec A (combiné avec une direction ou un autre bouton pour varier le type de jump), on remue la télécommande pour effectuer une attaque spirale, on pointe l'écran pour ramasser des fragments d'étoile avec le curseur... Voilà pour la base, qui fonctionne vraiment à merveille. Et si vous aviez notamment peur des changements de plan (lorsqu'on passe, la tête en bas, sous une planète), eh bien rassurez-vous : dans tous les cas, après peut-être un petit temps d'adaptation, tout devient naturel. Les caméras sont d'ailleurs ajustées à la perfection, à de rares exceptions près... Bref, nous sommes très clairement au niveau de simplicité et d'excellence qu'on est en droit d'attendre d'un grand Mario. Sinon, on se gardera bien de vous dévoiler toutes les trouvailles de gameplay, mais bien entendu, en dehors de ces contrôles classiques, la Wiimote sera plus sérieusement mise à contribution, par exemple pour avancer en apesanteur en pointant le curseur d'étoile en étoile, pour faire rouler Mario sur une boule à la Monkey Ball, pour contrôler une séance de surf sur une raie, pour se lancer d'un cocon élastique à un autre... Toute la perpétuelle ingéniosité du jeu tiendra dans ces utilisations originales, couplées à ces dizaines et ces dizaines de niveaux formidablement bien conçus, par des développeurs qui ont tout simplement trouvé toutes les manières possibles d'interpeller, de surprendre et d'amuser autour d'un élément clef : la gravité.
Quant à la réalisation, bien sûr je ne vous assommerai pas avec des montagnes de termes techniques... Les textures sont pauvrettes, les décors de fond souvent inexistants... Cela dit, tout est parfaitement calibré et même très joli. Avec Metroid Prime 3, nous tenons là l'autre jeu le plus impressionnant de la bécane. Ca en fera ricaner certains, mais dans les limites des capacités de notre petite Wii, il y a de quoi être pleinement satisfait. Allons, l'esthétique d'un jeu ne se résume pas forcément à ses prouesses techniques ! Super Mario Galaxy a vraiment de la gueule en tout cas, les trouvailles qui le caractérisent sont également visuelles et on ressent toujours un grand plaisir - je dirais même une certaine excitation - en atterrissant sur une nouvelle galaxie... Le pire, c'est qu'on n'est jamais déçu !
Unique, culte, indispensable
Bon, je ne crois pas avoir à en rajouter des tonnes : sur ce coup, je ne m'attendais vraiment pas à une telle profusion de fun... Sûrement cette inquiétude de revoir un Mario à côté de la plaque ? Au final, c'est juste le contraire : 11 ans après ses premières aventures en 3D, on retrouve enfin le grand Mario, celui qui marque les esprits, celui qui distribue sans compter le bonheur ludique qui déborde des poches de sa salopette ! It's him, Mariooo !