Depuis 2005, sur GBA et DS sont sortis trois épisodes de Pokémon Donjon Mystère en Europe. Une série qui reprend en fait tout de Fushigi no Dungeon, dungeon-RPG Chunsoft, mais dans l'univers des Pokémon (littéralement, on en incarne un), comme ça a déjà été fait pour d'autres séries, avec Final Fantasy et ses Chocobos par exemple. Et alors que Pokémon Donjon Mystère : Les Portes de l'Infini, le premier jeu de cette série à sortir sur 3DS, est disponible à la vente, je me demande comment celle-ci peut encore arriver du côté de chez nous...
En effet, et malgré un succès public en France que je ne m'explique pas si ce n'est par la puissance de la licence Pokémon, difficile de faire plus archaïque et répétitif que Pokémon Donjon Mystère. Avec cet épisode, les mécaniques de jeu ont encore été simplifiées, ce qui de fait, donne parfois l'impression que l'on se retrouve dans un Pokémon Rumble-like, à frapper sans vraiment prendre le temps de choisir ses attaques, les affrontements ne le nécessitant pas vraiment. Car Pokémon Donjon Mystère : Les Portes de l'Infini est un dungeon-RPG, il est donc question de se fritter avec d'autres Pokémon un peu moins sympas, avec sa petite bande, dans des grottes, des forêts, et des lieux fermés et labyrinthiques dont le plan ne se dévoile qu'au fil de la progression. Des couloirs à arpenter, des escaliers à trouver, des bestioles sauvages à déglinguer. Tout ça avec une répétivité d'un autre temps.
La lumière n'est pas au bout du tunnel
Arpenter les tunnels se révèle d'un ennui suprême, alors qu'on ne contrôlera désormais plus qu'une seule bestiole, celle en laquelle on sera transformé dès le début du jeu, tout en sachant que celles controlées par le CPU n'en feront qu'à leur tête... Car en effet, et c'est toujours la même chose dans cette série, le joueur est en fait projeté dans le monde des Pokémon, dans lequel les bestioles tiennent des conversations intelligibles (mais tellement longues et creuses !), transformé en un Pokémon de son choix : Vipélierre, Gruikui, Moustillon, Coupenotte ou Pikachu. Adieu donc le test de personnalité rigolo qui déterminait en quel Pokémon le joueur allait être changé. Mais au-delà de l'exploration barbante et si pauvre en termes de jeu, il y a ce que l'on appelera les à-côtés. Mais ils ne permettent pas non plus, malheureusement, de relever l'intérêt du titre. On pourra ainsi bâtir un havre de paix pour ses Poképotes, le Pokéden. On y aménage les terrains et on monte des stands grâce à du matos récupéré lors de nos pérégrinations. Bon, si votre kiff se trouve vraiment là, attendez plutôt Animal Crossing New Leaf. Reste cette option Magna Carta qui permet avec l'appareil photo de la 3DS de prendre des objets ronds en photo pour générer des donjons. Mais finalement, qui a vraiment envie de les parcourir ces donjons ?
Déjà pas vraiment très inspirée à la base, la série Pokémon Donjon Mystère s'appauvrit encore avec son épisode 3DS. Entre un gameplay tellement simplifié qu'il devient rachitique et plus ennuyeux que jamais, des environnements à visiter d'une austérité consternante, le contrôle limité à un seul Pokémon et le blabla interminable et insipide des bestioles, on ne voudrait même pas le conseiller au père de ce gamin pourtant insupportable. Parce que ne nous y trompons pas : Pokémon Donjon Mystère n'est pas simpliste "parce qu'il s'adresse aux enfants". C'est juste un jeu sans idées et fainéant qui surfe sur la popularité de la licence hyper populaire de Nintendo.