Il m'est souvent arrivé en tombant par hasard sur des programmes jeunesse récents, de me dire que j'avais eu bien de la chance de grandir avec Gargoyles, Batman, Les Chevaliers du Zodiaque, Olive & Tom et cie. De la même manière, les plus vieux à la rédac' me regardent de haut avec Albator, Goldorak ou encore Les Cités d'Or. Et pourtant, il existe aujourd'hui une série qui aurait subjugué l'enfant de huit ans que j'étais et qu'ont aussi été mes aînés de Gameblog (de ce que j'en sais) : Inazuma Eleven, qui revient avec son deuxième épisode portable.
Jeu vidéo à la base, puis série animée, mais également manga désormais, Inazuma Eleven revient sur nos DS (et donc 3DS) européennes, avec deux épisodes sortis il y des plombes au Japon (on attend là-bas le cinquième jeu portable, désormais, depuis le dernier épisode, sur 3DS). Inazuma Eleven 2, c'est la deuxième itération de la saga qui se décline en double, comme Pokémon : Inazuma Eleven 2 : Tempête de Feu et Inazuma Eleven 2 : Tempête de Glace. Si dans le RPG de GameFreak on collecte des monstres de poche, ici, ce sont des bons joueurs de foot dont on fait collection. Ainsi chaque version possédera à l'instar de ce qui se fait chez Pikachu, des rivaux et des joueurs exclusifs, de quoi avoir très envie de voir son meilleur pote s'y mettre aussi, histoire d'échanger les petits champions qui manqueraient à notre collec'.
Un football venu d'ailleurs
Mais avant de nous intéresser à l'interaction multi, focalisons-nous sur l'histoire de ce deuxième Inazuma, pour le moins abracadabrantesque. Après avoir gagné le Football Frontier dans le dernier épisode, l'équipe Raimon menée par Mark Evans, capitaine courage et gardien de but, est sur un petit nuage et s'apprête à se lancer à l'assaut du football mondial. Mais ça, c'était sans compter sur l'Alius Académy, des extraterrestres qui ont décidé de soumettre la planète en ridiculisant par leur talent les équipes de collégiens du Japon. Bon... C'est pas que je n'aie pas un esprit ouvert mais un bon vieux championnat mondial avec son lot de clichetons selon les pays et surtout la tension d'une compétition m'aurait bien plus fait kiffer. Mais passons, car l'invasion alien est un prétexte pour faire monter toute la joyeuse équipe dans un car et ainsi se rendre au quatre coins du Japon (Tokyo, Kyoto, Ehime, Hokkaïdo, etc.) afin de découvrir les talents de l'archipel capables de faire face aux envahisseurs ! Joie : un joueur capable de "tirs blizzard" ne coûte pas plusieurs dizaines de millions d'euros ! Mieux : il est gratos !
Le Tir du Tig... Le Choc du Dragon !
Car comme dans Olive et Tom, la panenka ou la papinade c'est ici de la rigolade. Les gestes techniques s'appellent "Choc de la Vouivre", "Main céleste" ou encore "Ballon illusoire" et tout cela ne tient pas de la métaphore : le ballon sera propulsé par le souffle d'un dragon pour renverser le gardien, une main magique remplira tout le but pour le rendre inviolable ou bien encore, la balle sera multipliée pour laisser le défenseur dans le zig pendant que l'attaquant prend le zag. C'est lors de cinématiques soignées que l'on découvre tous ces gestes fabuleux, dans un jeu qui revêt un aspect aussi joli que mignon avec ces joueurs à la queuleuleu dans les phases d'exploration, comme dans tout bon RPG rétro qui se respecte. Car si les matchs se disputent au stylet d'un manière très souple, c'est bien sur une base de RPG que reposent ces confrontations. Chaque joueur est associé à un type (feu, montagne, forêt, air) qui comme dans Pokémon, a un ascendant sur un autre. Ajoutez à ça les points d'énergie et de "mana" des persos et vous avez une dynamique vraiment cool au stylet, basée sur une mécanique RPG qui a fait ses preuves. Trop bien.
Le ballon file ! L'avenir nous fait signe ! ♪
Ce qui est top aussi, c'est que ce nouvel Inazuma Eleven est localisé jusqu'au bout. De nombreuses scènes en dessin animé interviennent au cours de la narration et elles sont toutes intégralement doublées en français, comme certains passages de dialogues dans le jeu. Bon, c'est sûrement pas la meilleure VF du monde (des adultes qui prennent des voix d'enfants, c'est toujours un peu navrant) mais le geste est apprécié. Après, il faut bien avouer que l'on se retrouve avec Inazuma Eleven 2 en terrain très connu : graphismes, gameplay, musiques, par grand chose n'a évolué dans ce nouvel épisode, si ce n'est par petites touches. Ainsi, il est possible désormais de tirer au but d'où l'on veut sur le terrain (on parle ici seulement de tirs classiques et pas de super attaques) et un défenseur peut utiliser une de ces techniques pour servir de rempart face à un ballon qui prend la direction du but. Les talents cachés s'activent aussi automatiquement chez certains joueurs et procurent un bonus ou un malus selon la situation. Un peu comme dans le premier, les bouteilles d'eau et autres barres de céréales que l'on peut ramasser sont bien souvent inutiles, tant on trouve facilement une "borne" pour remettre tout son petit monde en forme.
Jamais essouflé
Car si les matchs constituent les grands moments de l'histoire (ils sont parfois un peu trop scénarisés, ce qui peut se révéler frustrant, mais moins que dans le premier), les petits défis aléatoires (comme dans n'importe quel RPG à l'ancienne) où il faudra marquer en premier en moins de trente secondes ou, dans le même laps de temps, voler le ballon à l'adversaire, sont toujours présents. Mais mieux répartis. On ne se retrouve pas harcelé comme c'était parfois le cas dans le premier par ces petits défis. Car globalement, la formule ne change pas : elle est juste améliorée dans ce deuxième épisode. Pourquoi s'en plaindre étant donné qu'Inazuma Eleven était déjà un super jeu ? Et puis si l'aventure d'Inazuma Eleven 2 se boucle en une quinzaine d'heures, une durée honorable, autant dire qu'avec les matchs amicaux que l'on peut disputer face aux équipes du précédent volet, les transferts de joueurs et l'arbre de relations (qui vous donnent accès à 15000 recrues potentielles !) mais aussi le jeu en multi, jusqu'à quatre, en ligne ou en local, la durée de vie du jeu est aussi increvable qu'un Paolo Maldini !
Dans la droite lignée du premier épisode, Inazuma Eleven 2 : Tempête de Feu et Inazuma Eleven 2 : Tempête de Glace sont des titres qui donnent envie de retrouver son enfance. Et encore, ce serait juste pour décupler le plaisir que l'on prend adulte sur ce RPG footbalistique joli et plein de bonne humeur, où les ballons s'enflamment, tout comme les coeurs des protagonistes lors de scènes en dessin animé entièrement doublées. Sans avoir évolué vraiment par rapport au précédent, ce second titre propose des nouveautés bienvenues, ajoutées par petites touches, et une durée de vie immense via son mode multi jusqu'à quatre, ses transferts, en ligne ou en local. Si vous ne connaissez pas la série, vous découvrirez un RPG qui rappelle les grandes heures de la SNES mais avec un gameplay foot tout tactile, et si vous êtes déjà fan, il me semble évident que vous y jouez déjà !