Le nouveau bébé de Zindagi Games n'était pas forcément très attendu. D'ailleurs, c'est qui ceux-là, hein ? Mais, voyons, il s'agit du studio à qui l'on doit un des jeux les plus convaincants du catalogue PlayStation Move : Sports Champions ! Si vous avez joué à ce dernier, vous savez donc que ces p'tits gars savent plutôt bien gérer le périphérique et ses possibilités. Et avec Medieval Moves, ils tendent à prouver qu'on peut même intégrer ça à une grande aventure... certes adressée à nos chères têtes blondes, mais pas dénuée d'intérêt pour les plus grands.
Le prince Edmund vivait peinard dans son royaume, aimé de ses loyaux sujets, tout ça. Et puis patatra. Un vil magicien a levé une armée et décidé de transformer tous les humains en squelettes. Y compris notre héros. Pas de problème : il suffit de partir croiser le fer avec tous ces monstres, aidé de son très bienveillant grand-père, pour retrouver les fragments d'un médaillon magique et lever la malédiction. Ah si, problème. Edmund n'a que 10 ans, pas vraiment un fin bretteur, et son ancêtre est... un fantôme juste bon à lui prodiguer quelques conseils. C'est pas gagné. A vous de prouver, PS Move en main, que, même quand on ressemble à un personnage de pub pour les produits laitiers, on peut s'en sortir.
Gardez-vous à droite, gardez-vous à gauche
Medieval Moves s'apparente à un shooter sur rails, avec le protagoniste principal vu en transparence. Univers médiéval fantastique oblige, l'une des composantes principales du gameplay est le combat à l'épée. De ce côté, la prise en main rappelle fortement les affrontements en arènes de Sports Champions. Votre lame dans une main, le bouclier dans l'autre, vous orientez vos coups et vos parades de façon très précise. Posséder un seul Move permet de gérer attaque et défense sans problème, il suffit de presser le gros bouton de façade pour dresser son écu. Mais en avoir deux garantit un confort de jeu supplémentaire et une immersion totale. Bref, dans les faits, la jouabilité laisse place à un système de rixe défoulant et nécessitant de bons réflexes. On délivre ses coups en prenant garde à la force et à la direction et, face aux grosses bestioles qui se protègent aussi et celles attaquant à distance, on laisse le bouclier encaisser avant de balancer la riposte qui va bien. Simple, accessible à tous et très efficace.
OK, j'vais vous la mimer
Pour riposter, le jeu propose au fur et à mesure de nouvelles armes. Là encore, le spectre de Sports Champions plane. On bande l'arc et on vise exactement comme si on en tenait un vrai (avec un petit zoom pour ne pas trop se louper). Même chose pour la projection de shurikens, un petit coup de poignet vif et on devient un vrai ninja. Quand au bâton de dynamite, cachez-le derrière votre main, comme pour l'allumer, avant de l'envoyer exploser quelques mètres plus loin. Tout cela, couplé à des pouvoirs d'amulette permettant de booster les dégâts ponctuellement, autorise un droit de réponse équitable aux nombreuses agressions dont on est l'objet. A noter que le grappin, que l'on croit uniquement présent pour atteindre des hauteurs inaccessibles, nous laisse également accrocher et tirer des éléments du décor pouvant fracasser la tronche de quelques affreux désireux d'en découdre. Il suffit de mimer. Même pour boire une bouteille de lait régénératrice, il faut faire semblant de lever le coude. Immersif, je vous dis.
Paf paf paf le loup
Pour apporter un zeste de variété à une recette qui se révèle malgré tout très redondante (et sacrément douloureuse à moyen terme, j'ai désormais le bras de Rafael Nadal), les développeurs ont intégré pas mal de choses pour kiffer autrement. Notamment dans les environnements, très vivants et comprenant nombre d'éléments destructibles. Guettez les cordes et les tonneaux rougeâtres, un petit coup bien placé peut produire de grands effets ou vous aider à faire le plein de lait, de pièces ou de parchemins cachés. De même face aux boss, il y a toujours un indice qui traîne pour trouver son point faible ou bien appréhender son pattern, sa routine. Ajoutez à cela de petits mécanismes à enclencher, des manivelles à tourner, des Quick Time Event exigeant de bons réflexes, des phases d'équilibre pas trop ardues et vous obtenez un bon cocktail qui rappellerait presque un God of War version kids, moins trépidant. Ceci dit, il n'y a pas que les mômes qui peuvent aimer. La réalisation plutôt soignée et colorée, la narration rigolote façon illustration de livre historique, les personnages présents et le
doublage français fonctionnent très bien aussi sur des personnes plus âgées. Je vois bien des parents essayer de chiper le Move et s'y adonner en cachette. Ou bien tenter la coopération (résistance à des vagues d'ennemis façon Horde) ou la compétition (des objectifs à remplir plus vite que l'adversaire) avec leur progéniture, en écran partagé. Voire avec des potes, en ligne !
Bien que je souffre un peu au niveau du bras (et donc vous conseille fortement de jouer par petites sessions), je ressors assez enchanté de l'aventure Medieval Moves. Ce titre est joli, très bien question jouabilité, bourré de secrets, de détails rigolos, assez long (comptez 5 à 6 heures) et, en dépit d'une redondance certaine, captivant à plus d'un titre, grâce à son ambiance digne d'un MediEvil. Une bonne surprise pour adeptes du PS Move, qui transformera les jeunes et les moins jeunes en vrais petits aventuriers.