Comme je n'avais pas du tout suivi l'actu du jeu flash de Ratloop Asia, Rocketbirds, et je ne savais pas trop à quoi m'attendre en lançant cette adaptation dispo sur le PSN. On y joue un poulet au look de biker flinguant des pingouins communisto-nazi : ça me suffisait largement. Mais une fois le jeu fini, qu'en est-il ?
Rocketbirds : Hardboiled Chicken est un jeu singulier, une sorte de puzzle/shooter. Puzzle parce que chaque niveau vous demande des contorsions mentales pour progresser. Et shooter parce que notre super poulet HardBoiled possède une belle panoplie d'armes et n'hésite pas à s'en servir. Surtout : c'est presque un casse-tête de tirer sur les ennemis. En effet, le jeu se divise en tableaux, un peu, finalement, comme dans Another World. Lorsque vous sortez par la droite de votre tableau et entrez par la gauche du suivant, vous ne savez pas trop sur quoi vous allez tomber. Ça peut être un bête couloir, ou plusieurs étages avec des ennemis, ou même carrément un pingouin armé juste en face de vous. Il vaut mieux avoir des réflexes aiguisés pour tirer le premier. Parfois, un script fait que vous êtes entouré d'ennemis, et c'est là que ça se corse : s'il faut tirer longtemps pour buter un adversaire, quelques tirs l'enverront valser un moment. Le but du jeu, quand l'action prend place, est donc de gérer et jongler avec ses cibles correctement pour les finir toutes une par une et ne pas leur laisser le temps de dégainer.
A bullet in the head
Le reste du temps, vous jouerez avec des caisses et des ascenseurs pour vous frayer un chemin. Vous aurez même droit à un chouette gadget : une sorte de bestiole-virus qui se lance comme une grenade et qui vous permet de prendre possession d'un ennemi. En général, il s'agit de lui faire faire de basses besognes comme ouvrir des portes et nettoyer des zones, avant de le suicider pour retourner dans la peau d'Hardboiled et de profiter de son dur labeur. Hardboiled ramasse de temps en temps une arme plus puissante. Il a le choix entre deux options, l'une possède plutôt un tir continu pour jongler longtemps avec un tas d'ennemis. L'autre sera une arme plus violente, mais tirant plus lentement. La différence peut être importante dans certains affrontements. Hardboiled possède aussi des grenades qui, malheureusement, ne servent que rarement. Enfin, plusieurs séquences de jeux vous propulseront dans le ciel avec votre Jetpack atomique.
Illuminate me !
Le tout possède un niveau de difficulté plutôt bien équilibré et ne s'avère qu'un poil répétitif. Un gameplay agréable donc, soutenu par de nombreux points positifs que je ne vais pas manquer de vous citer. D'abord la direction artistique est bien sympa : on retrouve l'aspect Flash de l'animation, mais les décors en 3D sont magnifiques et jouent habilement avec les éclairages. Ensuite la bande-son par New World Revolution déchire totalement. Le groupe est bien à la base, mais c'est vraiment agréable d'avoir de vrais morceaux rock (electro-rock précisément, je dirais) pendant tout le jeu. Et pas seulement en intro. Mention spéciale au boss de fin et sa musique que je ne retrouve hélas pas sur YouTube... Les défauts sont aussi présents dans Rocketbirds. Les fausses voix qui remplacent un coûteux Voice Over ne sont pas agréables à l'oreille du tout, et la version française des textes est une fois de plus une escroquerie. Pas de quoi plumer un poulet néanmoins, ça ne gâche pas le plaisir.
Rocketbirds : Hardboiled chicken est jeu qui se traverse tranquillement la plupart du temps, avec quelques passages corsés et un Boss de fin de jeu intelligemment travaillé. Difficile de ne pas adhérer à l'humour et à la direction artistique du titre. Quand en plus on aime la musique de New World Revolution, ça devient carrément jouissif. Additionnez les points qui vous plaisent et vous aurez une note perso, moi j'ai mis la mienne.