Tony Parker, qui lock-out oblige, vient de rejoindre les parquets de Pro A et l'ASVEL dont il est actionnaire, déclarait il y a peu à Romain Brunet du blog spécialisé Au rebond, qu'il voulait "remettre le basket à la place où il était dans les années 90" en France. Et c'est vrai que quand on découvre NBA 2K12, avec toutes ces légendes de la raquette qui nous ont fait rêvé gamin (Michael Jordan, Scottie Pippen, Hakeem Olajuwon, Patrick Ewing, Magic Jonhson et cie), véritables stars de cette nouvelle édition du jeu 2K Sports, on ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine nostalgie. Mais vous savez le meilleur ? C'est que malgré tout, non, ce n'était pas mieux avant. La série NBA 2K, peaufine en 2012 encore, son excellence.
Voilà maintenant plusieurs années que la franchise NBA 2K écrase littéralement la concurrence. EA Sports a annulé l'édition 2011 de son NBA Live (devenue entre temps NBA Elite), on est sans nouvelles d'une mouture 2012 qui devait être confiée à EA Tiburon et la série sobrement baptisée NBA, proposée par Sony, aura cessé d'exister en 2009. Une domination que la série de 2K Sports doit bien évidemment à ses grandes qualités, la simulation de basket pouvant sans mal se targuer d'être la meilleure dans son genre, tous sports confondus. NBA 2K11, déjà excellent dans quasiment tous les secteurs du jeu, se payait en plus le luxe de faire de son ambassadeur His Airness himself, le légendaire Michael Jordan. Cette année, ce sont quinze des meilleurs joueurs de l'histoire du basket US qui rejoignent MJ, pour des matchs historiques qu'il faudra gagner (un match par star), si l'on veut ensuite pouvoir incarner librement les Celtics de Larry Bird ou les Jazz de Malone et Stockton. A vous de découvrir alors, si les actuels Lakers de Bryant et Gasol peuvent tenir le choc face à l'équipe où évoluait Kareem Abdul-Jabbar. On regrettera cependant que les challenges liés à ces stars se limitent à un seul match et que "Sir" Charles Barkley soit absent.
Comme à la télé
Mais le petit truc en plus dans ces confrontations incontournables, outre la puissance des oppositions entre champions mythiques, c'est l'aspect que les passionnés de 2K Sports ont donné à ces rencontres. Choisissez le géant Wilt Chamberlain ou son rival Bill Russell et c'est de noir et blanc que se parera votre écran plasma dernier cri, comme à l'époque de diffusion de ces matchs sur les canaux américains. Des shorts tout courts dans les sixties, une image un poil surex' dans les années 80, des commentaires, des mises en scène (cheerleaders, mascottes...) et des habillages qui collent toujours parfaitement à l'époque choisie. On s'enthousiasme de la réactivité des commentateurs, des ambiances de matchs si festives, parfaitement rendues de manière sonore et visuelle. Pour rester sur l'attrait offert à nos yeux, on constate que les visages sont les visages et les physiques sont reproduits avec une grande fidélité mais on ne peut pas considérer qu'un cap très conséquent est été franchi depuis l'année dernière. L'animation des joueurs en revanche, elle, s'étoffe, tout comme les tricks, et s'avère toujours aussi bluffante. C'est clair et net, à ce niveau, PS4 et autre Xbox 720 ne nous y ferons voir que du feu en comparaison avec ce qu'on peut mater sur une certaine chaîne cryptée. Révélateur de la passion qui anime ceux qui sont derrière ce NBA 2K12, chaque détail est peaufiné et ce dans les moindres recoins du titre.
De main de maître au panier
Nouveauté de cette édition 2012, pour le moins bienvenue quand on connait la richesse et la profondeur du gameplay, le camp d'entraînement. On y incarne un crack actuel (Rose, Bryant...) à qui des joueurs illustres (Bird, Jordan, etc.) donneront toutes les ficelles pour frimer sur les parquets. Tirs en suspension, back steps, cross-overs, dunks, jeu dos au panier et feintes diverses s'expérimentent ici. Quarts de cercles et bon timing dans la pression des boutons, on se croirait parfois dans un jeu de baston, tant il y a de combinaisons et donc de mouvements à effectuer. Encore une fois, la fluidité des animations dans ces mouvements est très impressionnante. Mais maîtriser les arcanes du basket-ball sera bel et bien une nécessité dans cette exigeante simulation, fait par des fans, pour les fans.
They're playing Basketball, We love that Basketball...
Avec un système de collisions remanié, basé sur la physique en temps réel, l'expérience se veut encore plus authentique. Ainsi les chocs et leur gestion sont gérés selon les gabarits des joueurs, la vitesse et la trajectoire des corps lors des contacts. Plus aboutis que dans l'édition 2011, ceux-ci restent tout de même perfectibles, surtout durant les phases où l'on défend. Certes on pinaille, mais il existe toujours à quelques rares moments, ce sentiment de petit mur invisible entre les joueurs. On est aussi parfois un peu surpris de la facilité de certaines interceptions (déjà syndrome pénible du dernier volet). Mais globalement, on a affaire ici à une simulation ultra aboutie, où n'importe quel fan de basket s'émerveillera devant la fidélité avec laquelle les attitudes des stars sur le terrain sont reproduites. On reste bouche bée quand Air Jordan sort sa langue, en apesanteur... En terme de contenu pur, les modes déjà présents l'année dernière s'étoffent et on est plutôt content dans le mode "Mon Joueur" d'évoluer avec un rookie déjà dans le grand bain de la compétition. La gestion de club dans le mode "Association" s'avère toujours aussi vaste, alors que le mode en ligne garantit quant à lui des heures de jeu, et la marge de progression qui va avec.
Tranquillement, sans trop forcer, mais avec tout de même quinze des meilleurs joueurs de l'histoire de la NBA en invités exceptionnels, NBA 2K12 peaufine l'excellente édition 2011. Beau, diablement réaliste, profond dans son gameplay, riche dans son contenu, bluffant dans ses animations étoffées, NBA 2K12 perpétue la tradition d'excellence de la série. Le problème, c'est qu'une fois la conclusion venue, on serait juste tenté d'écrire "excellent" et de retourner au plus vite auprès de sa manette. NBA 2K12 est simplement le meilleur jeu de basket jamais réalisé et truste les premières places du classement des simus tous sports confondus... Trois points c'est tout.