Turtle Beach est un accessoiriste connu et reconnu qui a toutefois souvent fait dans les produits relativement onéreux. Le Recon 200 avait déjà été l’occasion de faire baisser le ticket d’entrée, une tendance confirmée avec cette Gen 2 que nous avons testée durant plusieurs semaines.
Au premier coup d’œil posé sur le Recon 200 Gen 2 ou sur sa fiche technique, on peut imaginer qu’il s’agit d’un casque sans-fil. Turtle Beach évoque effectivement une autonomie d’une douzaine d’heures, parle d’un port USB « de recharge » et indique la présence d’une batterie. En réalité, cette dernière sert à alimenter une espèce de bass boost lequel doit venir dynamiser le rendu audio, et ce, que l’on décide de l’utiliser sur PC, sur PlayStation (4/5) sur Xbox (One / Series X|S), sur Switch ou sur mobile. Une idée originale, mais la question est évidemment de voir si elle a un réel intérêt.
Le confort discutable d’oreillettes de petite taille
Au sortir de sa boîte, le Turtle Beach Recon 200 Gen 2 est un casque que l’on peut qualifier de « tout mignon ». Plutôt compact, avec un niveau de finition qui semble très satisfaisant, il dispose surtout de petites oreillettes que l’on a du mal à associer à un produit dit circum aural… et on aura raison. En effet, la raison même de ce genre de casques est de permettre de poser les oreillettes tout autour des pavillons, assurant un certain confort et un « enrobage » complet des oreilles pour 1/ un confort plus important et 2/ une meilleure isolation.
Nous sommes très loin du compte avec le Recon 200 Gen 2 qui aura tendance à faire reposer la mousse de ses oreillettes sur nos pavillons. C’est évidemment davantage le cas pour les grandes oreilles, mais en dehors des enfants, il paraît difficile de ne pas avoir au moins une portion des pavillons « écrasée » par l’oreillette. Certains utilisateurs ne seront pas gênés le moins du monde, nous avons tendance à trouver cette conception rédhibitoire. Le confort s’en ressent nettement et, pour ne rien arranger, l’isolation phonique n’est alors que très partielle.
Autre « défaut » qui saute rapidement aux yeux : Turtle Beach a clairement fait quelques sacrifices afin d’être en mesure de proposer ce produit à un tarif accessible. C’est effectivement un bon point, le Recon 200 Gen 2 se négocie moins de 60 euros. Une belle performance pour un modèle de marque qui se destine à la très grande majorité des plateformes du moment : sa connexion jack 3,5 mm lui permet d’être relié sans la moindre difficulté à une console PlayStation (4/5) ou Xbox (One / Series X|S), mais aussi Switch ou à un appareil mobile… pourvu qu’il dispose de pareille connectique.
Sur PC et smartphones
Sur smartphone, il convient de noter que le jack 3,5 mm tend à disparaître. De plus, sur PC, les choses peuvent être un peu plus compliquée : Turtle Beach ne livrant aucun accessoire, il faut disposer d’un adapteur jack / USB ou d’un séparateur de jack… à moins, bien sûr, que votre PC soit équipé d’un connecteur jack 3,5 mm dit dual, capable de gérer aussi bien les écouteurs que le microphone. Dommage que Turtle Beach ne livre pas un séparateur, le seul accessoire disponible est un câble USB utilisé pour la recharge du casque.
Une recharge pour un casque exclusivement filaire ? Oui, la batterie intégrée par Turtle Beach est là pour alimenter le système de bass boost qui vient logiquement dynamiser les basses – nous y reviendrons – mais nécessite un surcroît d’énergie. Le bass boost peut être désactivé en plaçant un des boutons de l’oreillette gauche sur « off », les deux autres positions servant à choisir la plateforme. Très simple. L’oreillette intègre par ailleurs deux molettes qui permettent de régler astucieusement et de manière dissociée le volume des haut-parleurs et le volume du microphone.
Il s’agit en quelque sorte du seul « gadget » intégré par Turtle Beach qui nous propose vraiment un modèle très simple : ainsi le microphone n’est même pas détachable, la perche peut heureusement être relevée. Les mousses des oreillettes sont relativement épaisses, mais leur texture – comme celle de l’arceau central – n’est pas très douce. Correct sans plus à ce niveau. C’est un peu la même chose côté finition, le Recon 200 Gen 2 est un casque plutôt bien pensé, mais on sent que Turtle Beach a été contraint de faire des choix : l’arceau central ne semble pas très robuste et le « tout plastique » de l’armature n’est guère rassurant. Bon point, les charnières rotatives sur 180° des oreillettes.
Un rendu des basses très « contrasté »
Pour autant, le Recon 200 Gen 2 assure l’essentiel et on peut remarquer que son poids d’environ 260 grammes est dans la moyenne basse. De fait, une fois sur la tête, le casque se fait vite oublier… à condition bien sûr d’accepter les contraintes de confort évoquées précédemment. Notons une bonne stabilité générale d’un casque qui semble tout de même plutôt conçu pour les petits gabarits, les têtes de petite taille, et devrait à ce titre parfaitement coller pour un public d’adolescents… à condition qu’ils soient un peu soigneux avec leur matériel.
La polyvalence du casque est une excellente chose qui permettra de le basculer de la console vers la tablette ou le PC en fonction des usages et évitera d’avoir à jongler entre les casques. Une polyvalence qui ne peut toutefois pas tout à fait s’appliquer au rendu audio. Là, Turtle Beach récolte ce qu’il a semé avec son système de bass boost que l’on va qualifier de partiellement maîtrisé. Notez tout d’abord que même si la batterie est épuisée, le casque – filaire rappelons-le – reste fonctionnel. On perd toutefois un effet qui, de toute façon, ne nous a pas totalement convaincus.
Lorsque le bass boost est activé, la présence des graves est effectivement bien plus prononcée… presque trop. On se retrouve ainsi parfois avec un écrasement des bas médiums et un côté un peu trop boom boom qui pourrait cependant réjouir certains utilisateurs. Second problème, lorsqu’on décide de désactiver le bass boost ou que la batterie est épuisée… les basses sont pratiquement inexistantes. Nous forçons un peu le trait, mais le contraste est saisissant et regrettable dans l’autre sens : on manque alors de profondeur, de coffre, notamment dans les jeux vidéo.
Logiquement, une écoute plus musicale sera généralement moins handicapée par la désactivation – volontaire ou non – du bass boost. C’est d’autant plus vrai que le casque se défend plutôt pas mal sur le reste du spectre avec des médiums qui assurent une belle présence quand ils ne sont pas écrasés par les basses. Les voix sont à ce titre limpides et agréables. Du côté des aigus, le résultat est un peu moins précis, mais on évite chuintements et sifflements caractéristiques de casques pour lesquels trop de concessions ont été réalisées.
À fort volume, on ne note pas non plus de distorsion trop importante et le résultat est même étonnant de tenue pour un casque à ce niveau de prix. En revanche, l’isolation phonique est incontestablement la grande perdante des choix de design : on ne peut pas dire que les oreillettes nous coupent du monde extérieur… pas du tout même. Enfin, un rapide commentaire pour évoquer une captation microphone dans une honnête moyenne : vos interlocuteurs vous comprendront aisément, mais il n’est non plus question d’une transmission extraordinaire.
Fiche technique :
- Prix : 60 euros environ
- Compatible : PS4 / PS5, Xbox One / Series, Switch, PC, Mobile
- Poids : environ 260 grammes
- Connexion : filaire (jack 3,5 mm)
- Transducteurs : 40 mm avec aimants en néodyme
- Forme des écouteurs : circum-aural
- Spatialisation du son : non
- Réponse en fréquence : 20 Hz – 20 000 Hz
- Microphone : oui, perche rabattable
- Réponse en fréquence du micro : 100 Hz – 8 000 Hz
- Réduction de bruit : passive
- Garantie : 2 ans
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