Quand on parle de clavier, qu'est-ce qui fait vibrer le coeur des joueurs aujourd'hui ? Les puristes vous parleront sûrement de touches mécaniques avec une vitesse d'exécution rapide, de fonctions macro dédiées, et peut-être de rétro-éclairage assignable par touche histoire de créer des zones bien visibles. Eh bien soyez heureux : le G213 ne possède aucune de ces caractéristiques. Il sera pourtant très certainement l'un des best-sellers de sa génération, vu l'argumentaire qu'il affiche sur sa boîte.
Ah mais quel plaisir d'écrire une introduction comme celle là. Un bon moyen de pointer la différence entre le besoin des joueurs et ce qui fera vendre un clavier gamer. Un peu comme s'il existait deux façons de tester un accessoire, de sa capacité à être efficace en jeu ou de son pouvoir marketing sur l'étal des magasins. Et c'est là que le G213 excelle, en étant imparfait dans le service qu'il rend au joueur, il correspond finalement à ce qu'un acheteur moyen voudra avoir sous les doigts. Bienvenue au pays du RGB, du multimédia et des chutes d'eau.
Du bon clavier de base
Nous avons donc affaire à un clavier USB monobloc assez classique, monté sur une structure entièrement en plastique. Deux ergots rotatifs sous la coque permettent de surélever l'arrière sans altérer une stabilité qui se veut exemplaire. En effet, du haut de son petit kilogramme, le G213 adhère à toutes les surfaces testées sans broncher et surtout sans bouger, même avec des frappes de touches prononcées et légèrement de biais. Tout juste peut-on lui reprocher une certaine souplesse, surtout au centre, lorsque les mains sont posées sur le repose poignet. Ce dernier est d'ailleurs inamovible, recouvert d'un léger grip, et remplit bien sa fonction, que le clavier soit en position basse ou haute.
Du côté de l'ergonomie, les touches sont plutôt hautes, assez espacées et montées en ligne. Leur frappe est du genre bruyante sans qu'on atteigne non plus des niveaux vraiment gênants. Pourtant, on est bien sur une technologie à membrane offrant une action légèrement moins dynamique qu'avec des touches mécaniques. La différence avec un G810 Orion Spectrum est sensible mais bien réelle, et se ressent principalement lorsqu'on essaie d'enchaîner les appuis à grande vitesse. Contrairement au ressort d'une touche mécanique, la membrane met un peu plus de temps à faire remonter la touche, de l'ordre de 30% de différence, et son point de contact est légèrement moins net. Soyons clairs, tout ceci est de l'ordre du détail car ce système est assez efficace pour convenir à la plupart des joueurs, même s'il est évident que cet écart peut faire la différence en compétition.
Enfin, Logitech met en avant un point assez inhabituel : la résistance à l'eau, ou du moins aux petites projections. Bien sûr, on pourrait se demander ce que cet argument vient faire dans le test d'un clavier, mais le fabricant s'est probablement dit qu'il serait intéressant de rassurer les joueurs quant au verre d'eau qui tombe malencontreusement, ou à toute sorte de liquide capable d'atteindre votre bureau. J'ai donc consciencieusement pris ma bouteille de 50cl pour vérifier l'information et effectivement, pas une seule goutte n'a atteint la membrane. Je vous passe quand même la galère pour retirer chaque touche afin de tout nettoyer. Mais l'essentiel est là, ce clavier est bien prévu pour résister à ce genre d'accident...
Efficace mais incomplet
Du côté des fonctions, on apprécie de trouver sur la droite un pavé numérique surmonté de quelques fonctions multimédia. Les boutons Play/Pause, Stop, Avance et Retour, ainsi qu'un Mute et un réglage de volume général sont donc à votre disposition, sans possibilité de les réaffecter à d'autres fonctions depuis le pilote.
Par contre, les touches macro sont les grandes absentes de ce G213. Et pour pallier à ce manque, l'Assistant pour Jeux Vidéo de Logitech vous propose de réaffecter les touches F1 à F12. Il est d'ailleurs possible d'y insérer un combo statique (une association de plusieurs touches donc) ou avec un timing précis. Sachant qu'un profil indépendant pour chaque jeu est disponible si c'est ce que vous souhaitez. Attention quand même aux titres qui utilisent déjà ces touches, vous laissant finalement sans solution pour les macros puisqu'il est impossible de modifier l'affectation d'autres boutons du clavier, du moins avec le pilote d'origine.
Et pour les spécialistes de la gaffe, sachez qu'il est possible de désactiver quelques fonctions lorsqu'on joue, histoire d'éviter les déconnexions malencontreuses en cours de partie. Une option simple à mettre en place puisqu'il suffit d'activer le mode jeu par un simple appui du bouton correspondant après avoir défini les touches concernées dans le pilote. Facile et pratique.
Lumière d'ambiance
Si vous êtes un amateur du rétro-éclairage, pour ce qu'il apporte d'esthétique, le G213 devrait vous satisfaire avec ses LEDs RGB, assez puissantes, que l'Assistant de Logitech se fera une joie de vous régler. Couleur unie et réglable en intensité, ou effets avec vitesse variable, il est en outre possible de les désactiver d'un seul geste, grâce à une touche dédiée en haut du panel. La synchronisation avec d'autres produits de la marque est bien présente et permet d'avoir la même couleur ou le même effet que sur votre casque ou votre souris, pour une hype maximale.
Le problème au final, c'est que cet éclairage se limite à 5 colonnes prédéfinies. Impossible de sélectionner soi-même une zone ou un ensemble de touches pour signifier des fonctions précises. On perd alors tout l'intérêt du RGB en jeu, la fonction se limitant à son penchant cosmétique. En clair, il y a bien une fonction rétro-éclairage, mais celle ci est totalement inutile. Elle se paye en plus le luxe de ne pas être aussi réussie que sur les autres claviers de la marque, avec des inscriptions partiellement éclairées, pour un résultat global assez peu homogène.